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RÉSUMÉ
Depuis plusieurs décennies, de nombreuses études épidémiologiques réalisées dans différentes parties fortement urbanisées du monde ont montré l'existence de liens entre les niveaux usuels de composés indésirables dans l'air urbain et la santé des populations. La lutte contre la pollution atmosphérique est plus que jamais d’actualité, l’effet de serre venant s’ajouter à cette problématique. Grâce à un important programme de modernisation et d'extension engagé, le dispositif français de surveillance de la qualité de l'air dispose actuellement de moyens conséquents. Le présent article décrit l'ensemble du dispositif national de surveillance de la qualité de l'air mis en œuvre afin de répondre aux exigences réglementaires européennes, tant sur le plan technique qu'organisationnel. Des possibilités d'évolution sont également suggérées.
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Over several decades, many epidemiological studies carried out in several highly urbanized areas in the world have proven the existence of links between urban air and population health. Fighting not only against air pollution but also greenhouse gas emissions has become a crucial issue. By means of the launching of an extensive program of modernization and extension, the French air quality surveillance instrument now benefits from substantial resources. This article describes the entire French air quality surveillance instrument implemented in order to comply with the European regulatory requirements at the technical and organizational level. Possible developments are also suggested.
Auteur(s)
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François MATHÉ : Ingénieur-chimiste de l'École nationale supérieure de chimie de Lille, docteur ès sciences - Enseignant-chercheur - École des mines de Douai, département chimie et environnement
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Jean-Luc HOUDRET : Docteur ès sciences - Enseignant-chercheur - École des mines de Douai, département chimie et environnement
INTRODUCTION
Les épisodes de forte dégradation de la qualité de l'air survenus dans la première moitié du XXe siècle, en particulier, celui de Londres en 1952 à l'origine du décès de plusieurs milliers de personnes, ont amené à une prise de conscience des effets néfastes de la pollution atmosphérique sur la santé Surveillance de la qualité de l'air : le dispositif français [1]. Depuis ces 30 dernières années, de nombreuses études épidémiologiques réalisées dans différentes parties fortement urbanisées du monde ont, en outre, montré l'existence de liens entre les niveaux usuels de composés indésirables dans l'air urbain et la santé des populations en termes de mortalité, d'hospitalisation, de recours aux services d'urgences et de consultations médicales entre autres. Ces études mettent ainsi en évidence des liens entre les teneurs en polluants gazeux et particulaires ambiants et la mortalité, et cela même pour des niveaux inférieurs aux seuils réglementaires en vigueur.
La surveillance de la qualité de l'air ambiant extérieur a débuté au début des années 1960 pour ce qui concerne les dépositions de particules, puis s'est étoffée au début des années 1970 par la surveillance de polluants gazeux et particulaires présents dans l'air ambiant, à l'aide de méthodes manuelles basées essentiellement sur l'analyse chimique différée en laboratoire (surtout l'acidité forte et les fumées noires). Ces prestations ont été développées et mises en place sur le terrain par des laboratoires régionaux existants.
Ce n'est qu'à la fin des années 1970 que des techniques automatiques ont commencé à remplacer les méthodes initiales, au sein de ces mêmes laboratoires, et dans les associations régionales qui ont été créées progressivement dans un cadre national concerté qui s'est affiné par la suite au fil des années et des connaissances nouvelles.
L'influence communautaire s'est exprimée à partir de 1979 par la première directive européenne « SO2 et poussières » (directive 80/779/CE), et ce n'est qu'en 1996, que l'Union européenne définit le cadre de l'évaluation et de la gestion de la qualité de l'air dans l'Europe communautaire au travers de la directive no 96/62/CE du 27 septembre 1996.
Le présent article décrit l'ensemble du dispositif national de surveillance de la qualité de l'air mis en œuvre afin de répondre aux exigences réglementaires européennes, tant sur le plan technique qu'organisationnel. Des possibilités d'évolution sont également suggérées.
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8. Conclusion
Grâce à un important programme de modernisation et d'extension engagé après l'adoption de la loi sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie du 30 décembre 1996, le dispositif français de surveillance de la qualité de l'air dispose actuellement de moyens conséquents (près de 2 200 appareils automatiques, des outils de modélisation et prévision de la qualité de l'air...).
Ce dispositif, développé à l'origine pour la surveillance du dioxyde de soufre, des oxydes d'azote, du plomb..., a été complété par des moyens de mesure de nouveaux polluants (benzène, métaux lourds, particules fines telles que PM10 et PM 2,5). Il permet aujourd'hui le traitement des données et la diffusion au public de résultats en temps réel (notamment par Internet), assurant ainsi une surveillance de la qualité de l'air couvrant le territoire national.
Les émissions des principaux polluants ont fortement diminué depuis les années 1970 contribuant à l'amélioration de la qualité de l'air ambiant. Mais la pollution atmosphérique constitue toujours une cause de morbidité, voire de mortalité.
La lutte contre la pollution atmosphérique est plus que jamais d'actualité car l'un des principaux objectifs de cette lutte est d'améliorer la qualité de l'air dans les villes, avec maintenant sous les feux de l'actualité la diminution de l'effet de serre.
Les mesures prises pour diminuer les émissions de polluants dans l'air ont donc donné des résultats. Mais les connaissances doivent progresser sur les impacts de certaines substances (benzène ou particules par exemple) dont la nocivité à long terme reste mal connue.
Enfin, de nouvelles problématiques apparaissent, comme la prise en compte de la pollution olfactive (odeurs) ou la qualité de l'air à l'intérieur des locaux, nécessitant une innovation technologique permanente pour disposer d'appareils fiables.
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - WHO - Air Quality Guidelines – Global update 2005. - World Health Organization, ISBN 92 890 2192, 6 (2006).
-
(2) - * - Directive no 96/62/CE du Conseil concernant l'évaluation et la gestion de l'air ambiant, 27 sept. 1996.
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(3) - * - Directive no 2008/50/CE du Parlement européen et du Conseil concernant la qualité de l'air ambiant et un air pur pour l'Europe, 21 mai 2008.
-
(4) - * - Directive no 2004/107/CE du Parlement européen et du Conseil concernant l'arsenic, le cadmium, le mercure, le nickel et les hydrocarbures aromatiques polycycliques dans l'air ambiant, 15 déc. 2004.
-
(5) - * - Loi no 96–1236 du 30 décembre 1996 sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie (LAURE).
-
(6) - * - Décision no 97/101/CE du Conseil établissant...
ANNEXES
1 À lire également dans nos bases
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Base Environnement
ELICHEGARAY (C.) - Pollution atmosphérique – Introduction. - [G 1 500] (2006).
PRAT (L.) - Droit de l'air : cadre international et communautaire. - [G 1 510] (2004).
LE CLOIREC (P.) - COV (composés organiques volatils). - [G 1 835] (2004).
HAUT DE PAGE
Directive no 80/779/CE du Conseil, du 15 juillet 1980, concernant des valeurs limites et des valeurs guides de qualité atmosphérique pour l'anhydride sulfureux et les particules en suspension (JOCE du 30 août 1980).
Directive no 96/62/CE du Conseil, du 27 septembre...
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