Présentation
EnglishRÉSUMÉ
Longtemps considérée comme des « mauvaises herbes » nuisibles à la production viticole, la flore adventice des vignes est désormais mieux comprise et appréciée pour ses bénéfices écologiques. Les diverses pratiques de gestion de la végétation - désherbage chimique, travail du sol ou tonte - entraînent des communautés végétales variées en termes d'abondance, de diversité et de traits fonctionnels. Les caractéristiques fonctionnelles des enherbements gérés par tonte offrent de nombreux avantages, mais peuvent également intensifier la compétition avec la vigne, une dynamique tolérée selon les objectifs de production. Les semis de couverts multi-spécifiques, planifiés et gérés de manière appropriée, sont une alternative pour optimiser les services écologiques et minimiser les impacts négatifs.
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Lire l’articleAuteur(s)
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Guillaume FRIED : Chargé de projet recherche - Laboratoire de la Santé des Végétaux, Anses, Montferrier-sur-Lez, France
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Léo GARCIA : Maître de conférences - UMR ABSys, Institut Agro Montpellier, Montpellier, France
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Elena KAZAKOU : Professeure - UMR CEFE, Institut Agro Montpellier, Montpellier, France
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Aurélie METAY : Professeure - UMR ABSys, Institut Agro Montpellier, Montpellier, France
INTRODUCTION
Jusqu’à récemment encore, les herbes spontanées poussant dans les vignes étaient considérées comme des « mauvaises herbes » à éliminer pour préserver les rendements. Une vigne bien entretenue, jugée « propre », était une vigne sans herbe… Mais une petite révolution s'opère depuis quelques années dans la façon dont les viticultrices et les viticulteurs perçoivent la végétation associée à leurs vignes. En raison des externalités négatives liées au désherbage chimique (développement de populations de plantes résistantes aux herbicides, pollution des eaux) et au maintien d’un sol nu (érosion des sols, baisse de la teneur en matière organique et de la biodiversité), une nouvelle vision s’est progressivement développée, dans laquelle les viticulteurs et les viticultrices voient la végétation comme une alliée potentielle, un couvert qui peut non seulement coexister avec les vignes mais également apporter des bénéfices. Soyons clairs d’emblée, la mise en place d’une couverture végétale sans dysservices sur la vigne est presque impossible. L’enjeu réside donc dans la recherche de compromis afin d’optimiser les services que peut fournir la végétation au vignoble tout en limitant ses potentiels dysservices.
S’orienter vers une telle gestion nécessite de comprendre le fonctionnement de la végétation et sa réponse aux différents facteurs du milieu (climat, sol, pratiques de gestion) et à la dynamique interne de la communauté végétale (compétition entre les espèces du couvert semé ou de l’enherbement spontané). Pour y parvenir, il est nécessaire de (re)définir ce qu’est la flore spontanée des vignobles, comprendre l’historique de sa perception et de sa gestion jusqu’à la pratique actuellement en développement et que l’on souhaite favoriser : le maintien d’une végétation associée selon différentes modalités possibles. Nous proposons ensuite dans cet article une synthèse permettant de mieux comprendre l’effet des pratiques de gestion sur la végétation et en retour l’effet de la végétation sur le sol, la vigne et la biodiversité au sein de l’agrosystème viticole. Pour cela, nous proposons d’utiliser l’approche fonctionnelle comme clé de lecture. Dans une dernière partie, nous illustrons quelques éléments clés du pilotage des couverts dans les systèmes viticoles.
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1. Végétation associée aux vignobles : des « mauvaises herbes » à la flore adventice
1.1 Caractéristiques de la flore adventice des vignes
On définit les adventices comme l’ensemble des espèces qui poussent dans les parcelles cultivées sans y avoir été semées ou plantées par les agricultrices et les agriculteurs. En France, on estime que l’on peut trouver près de 1 400 espèces adventices différentes dans les cultures , soit pas loin d’un quart des 6 000 espèces végétales sauvages présentes en France métropolitaine.
Nous privilégions dans cet article le terme « adventice » qui est défini de manière objective et neutre, sur la base d’un fondement écologique à savoir la présence spontanée d’une plante dans l’habitat cultivé. À l’inverse, il n’existe pas de définition unique et consensuelle du terme « mauvaise herbe ». La Société américaine de malherbologie les définit comme des « plantes qui causent des pertes économiques ou des dommages écologiques, qui créent des problèmes de santé pour les humains ou les animaux, ou qui sont indésirables là où elles poussent » ( https://wssa.net/wssa/wssa-glossary/#C23). Le problème de cette définition est qu’elle n’indique pas à partir de quel seuil on considère qu’il y a perte économique ou dommage écologique. Ce seuil varie fortement selon les objectifs de production des agriculteurs et des agricultrices et selon leur perception et leur sensibilité...
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Végétation associée aux vignobles : des « mauvaises herbes » à la flore adventice
BIBLIOGRAPHIE
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(5) - BOPP (M.-C.), KAZAKOU (E.), METAY (A.), FRIED (G.) - Relative importance of region, seasonality and weed management practice effects on the functional structure of weed communities in French vineyards. - In : Agriculture, Ecosystems & Environment, p. 107892 – 10.1016/j.agee.2022.107892 (2022).
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