Présentation
Auteur(s)
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François PAQUET : Expert sénior à l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) - Coordonnateur de programmes - Professeur à l'Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires (INSTN) - Membre de la Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR)
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Dominique THIERRY : HDR, Chef de la division d'ingénierie de la connaissance scientifique et technique au sein de la direction scientifique de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN)
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Lire l’articleINTRODUCTION
Les organismes humains sont soumis en permanence aux rayonnements ionisants. Ces expositions peuvent être d'origine naturelle, par inhalation de radon par exemple, médicales à des fins de diagnostic ou à visée thérapeutique, ou encore industrielles lors de rejets contrôlés de radionucléides dans l'environnement. Ces situations conduisent en général à des expositions à des doses faibles de rayonnement, décrites par l'UNSCEAR comme étant peu nocives pour la santé humaine . Par opposition à ces situations, des évènements accidentels peuvent conduire à une surexposition d'un nombre variable de personnes. Le suivi des personnes exposées est très informatif et a permis d'accroître les connaissances dans le domaine des effets sanitaires des rayonnements ionisants. Le texte présenté ci-après décrit quelques cas d'irradiations et de contaminations accidentelles et tente de mettre en lumière les enseignements tirés de ces expositions. L'objet de cet article n'est pas de traiter des dysfonctionnements humains ou techniques ayant conduit à de tels évènements, mais de s'arrêter sur l'apport de ces accidents à la connaissance générale des effets sanitaires des rayonnements ionisants et au développement de nouvelles thérapeutiques. Quelques exemples significatifs ont été sélectionnés, représentatifs de situations d'exposition accidentelle, professionnelle ou d'origine environnementale. À la fin de ce document, une attention particulière est portée au débat relatif aux effets des expositions à des faibles doses de rayonnements ionisants, dont l'issue pourrait éventuellement conduire à s'interroger sur la validité de certains concepts du système de radioprotection.
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1. Suivi des populations irradiées de Hiroshima et de Nagasaki
Les études des populations irradiées à Hiroshima et à Nagasaki lors des bombardements de 1945 ont fourni une grande partie des connaissances sur les effets sanitaires des expositions aux rayonnements ionisants. Cela tient à la qualité du suivi sanitaire mené sur ces populations, à l'étendue de la gamme des doses reçues par les individus, aux efforts déployés pour les reconstructions dosimétriques, au nombre total de personnes exposées et à leur diversité, en termes d'âge, de sexe, de sensibilité et d'état de santé initial.
La cohorte des « irradiés » de Hiroshima et de Nagasaki comportait, lors de sa constitution, 120 321 personnes, choisies selon un critère géographique et un critère de survie 5 ans après la date de l'explosion . Cette cohorte, que l'on désignera dans la suite de ce texte par cohorte LSS (Life Span Study ), comportait un premier groupe d'environ 54 000 personnes qui se trouvaient dans un rayon de 2,5 km par rapport au centre de l'explosion, un autre d'environ 40 000 personnes présentes dans un rayon de 2,5 à 10 km et un troisième groupe de 26 580 personnes qui se trouvaient, soit à plus de 10 km du centre de l'explosion, soit absentes des deux villes au moment de l'explosion. Il est à noter que, pour des raisons méthodologiques, 50 % environ des survivants exposés à une distance inférieure à 2,5 km n'ont été inclus dans le suivi.
L'incidence des cancers chez les personnes de la cohorte a été suivie de façon systématique à partir du 1er janvier 1958, date correspondant à la mise en place des registres de cancers pour les populations de Hiroshima et de Nagasaki. Ce délai permettait d'exclure d'éventuelles pathologies observées de façon précoce chez les individus exposés mais dont la cause pouvait être antérieure à la période des bombardements. Cette approche n'exclut pas la prise en compte de quelques cancers secondaires survenus chez des personnes de la cohorte, mais cela n'a probablement que...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - UNSCEAR - Effects of ionizing radiation. - United Nations Scientific Committee of the Effects of Atomic Radiation. UNSCEAR 2006 report to the General Assembly, vol. 1 et annexes, United Nations, New York (2008).
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(2) - PRESTON (D.L.), RON (E.), TOKUOKA (S.), FUNAMOTO (S.), NISHI (N.), SODA (M.) et al - Solid cancer incidence in atomic bomb survivors : 1958-1998. - Radiat. Res., 168(1), p. 1-64 (2007).
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(3) - NEEL (J.V.), SCHULL (W.J.), AWA (A.A.), SATOH (C.), KATO (H.), OTAKE (M.) et al - The children of parents exposed to atomic bombs : estimates of the genetic doubling dose of radiation for humans. - Am. J. Hum. Genet., 46(6), p. 1053-1072 (1990).
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(4) - LITTLE (M.P.) - Risks associated with ionizing radiation. - Br. Med. Bull., 68, p. 259-275 (2003).
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(5) - YOUNG (R.), BENNETT (B.) - DS02 : a revised system for atomic bomb survivors dose estimation. - Hiroshima (2006).
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