Présentation
En anglaisAuteur(s)
-
François PAQUET : Expert sénior à l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) - Coordonnateur de programmes - Professeur à l'Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires (INSTN) - Membre de la Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR)
-
Dominique THIERRY : HDR, Chef de la division d'ingénierie de la connaissance scientifique et technique au sein de la direction scientifique de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN)
Lire cet article issu d'une ressource documentaire complète, actualisée et validée par des comités scientifiques.
Lire l’articleINTRODUCTION
Les organismes humains sont soumis en permanence aux rayonnements ionisants. Ces expositions peuvent être d'origine naturelle, par inhalation de radon par exemple, médicales à des fins de diagnostic ou à visée thérapeutique, ou encore industrielles lors de rejets contrôlés de radionucléides dans l'environnement. Ces situations conduisent en général à des expositions à des doses faibles de rayonnement, décrites par l'UNSCEAR comme étant peu nocives pour la santé humaine . Par opposition à ces situations, des évènements accidentels peuvent conduire à une surexposition d'un nombre variable de personnes. Le suivi des personnes exposées est très informatif et a permis d'accroître les connaissances dans le domaine des effets sanitaires des rayonnements ionisants. Le texte présenté ci-après décrit quelques cas d'irradiations et de contaminations accidentelles et tente de mettre en lumière les enseignements tirés de ces expositions. L'objet de cet article n'est pas de traiter des dysfonctionnements humains ou techniques ayant conduit à de tels évènements, mais de s'arrêter sur l'apport de ces accidents à la connaissance générale des effets sanitaires des rayonnements ionisants et au développement de nouvelles thérapeutiques. Quelques exemples significatifs ont été sélectionnés, représentatifs de situations d'exposition accidentelle, professionnelle ou d'origine environnementale. À la fin de ce document, une attention particulière est portée au débat relatif aux effets des expositions à des faibles doses de rayonnements ionisants, dont l'issue pourrait éventuellement conduire à s'interroger sur la validité de certains concepts du système de radioprotection.
DOI (Digital Object Identifier)
Cet article fait partie de l’offre
Génie nucléaire
(170 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
Présentation
4. Expositions d'origine environnementale
Le suivi des expositions d'origine environnementale est un complément indispensable aux études évoquées ci-avant, qui concerne des populations larges et présentant des sensibilités variées à l'égard des rayonnements ionisants. En situation normale, les populations ne sont pas exposées à des rayonnements d'origine anthropique. Toutefois, certains accidents (Tchernobyl) ou rejets délibérés (Mayak et Sellafield) ont pu conduire localement à l'exposition d'un petit groupe de personnes, voire de larges populations, dont le suivi peut apporter des connaissances complémentaires dans le domaine des effets sanitaires des rayonnements ionisants.
4.1 Populations exposées à la suite de l'accident de Tchernobyl
Il est admis que, après l'explosion du réacteur de Tchernobyl en 1986, les populations les plus exposées ont été celles qui résidaient dans le nord de l'Ukraine, le sud-ouest de la Russie et dans la république Biélorusse.
Ces populations bénéficient d'un suivi médical constant depuis l'explosion, mais dont les conclusions sont très contestées. Le dernier bilan dosimétrique et sanitaire de cette catastrophe a été établi à l'occasion d'un séminaire organisé par l'AIEA en 2005. La dosimétrie des personnes exposées indique que, hormis les liquidateurs chargés de nettoyer le site, qui ont été exposés à des doses moyennes de l'ordre de 100 mSv, l'ensemble de la population a été exposé à des doses comprises entre quelques millisieverts et une trentaine de millisieverts. L'originalité de ces expositions par rapport aux autres décrites précédemment, et notamment celles de Hiroshima et de Nagasaki, est que la dose délivrée provenait à la fois d'expositions externes aux rayonnements, du fait des dépôts de césium 137 sur les sols, et de contaminations internes, consécutives à l'ingestion d'eau ou d'aliments contaminés.
Les effets observés dans ces populations sont essentiellement des cancers de la thyroïde chez les individus qui étaient enfants au moment de l'accident. On estime le nombre de ces cancers à environ 4 000 pour la période de 1991 à 2005, essentiellement dans les zones les plus contaminées (figure 4).
Aucun autre excès significatif de cancer n'a pu être mis en évidence. En particulier, il n'a pas été mis en évidence de risque accru de leucémie chez ces populations,...
Cet article fait partie de l’offre
Génie nucléaire
(170 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
Expositions d'origine environnementale
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - UNSCEAR - Effects of ionizing radiation. - United Nations Scientific Committee of the Effects of Atomic Radiation. UNSCEAR 2006 report to the General Assembly, vol. 1 et annexes, United Nations, New York (2008).
-
(2) - PRESTON (D.L.), RON (E.), TOKUOKA (S.), FUNAMOTO (S.), NISHI (N.), SODA (M.) et al - Solid cancer incidence in atomic bomb survivors : 1958-1998. - Radiat. Res., 168(1), p. 1-64 (2007).
-
(3) - NEEL (J.V.), SCHULL (W.J.), AWA (A.A.), SATOH (C.), KATO (H.), OTAKE (M.) et al - The children of parents exposed to atomic bombs : estimates of the genetic doubling dose of radiation for humans. - Am. J. Hum. Genet., 46(6), p. 1053-1072 (1990).
-
(4) - LITTLE (M.P.) - Risks associated with ionizing radiation. - Br. Med. Bull., 68, p. 259-275 (2003).
-
(5) - YOUNG (R.), BENNETT (B.) - DS02 : a revised system for atomic bomb survivors dose estimation. - Hiroshima (2006).
-
(6)...
Cet article fait partie de l’offre
Génie nucléaire
(170 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive