Promesses de collaboration étroite opérateurs/industriels sur le front de la standardisation
Modèles de données - Pierre angulaire de l’automatisation des réseaux

Plus de trois décennies de standardisation, des protocoles de la suite TCP/IP ont montré que la spécification de modèles de données ne va pas de soi. Il y a deux raisons majeures à cela :

• pendant plus de 30 ans, les acteurs de l’industrie des réseaux et services (constructeurs de routeurs, constructeurs informatiques) ont considéré que leur technologie constitue un avantage compétitif. Cette posture a conduit au déploiement (par les opérateurs, notamment) de technologies assorties de modèles de données propriétaires au point parfois de verrouiller les relations entre un industriel et son client ;

• pendant plus de 30 ans, les opérateurs ont également développé un savoir-faire et une expertise qu’ils considèrent comme un avantage compétitif. Un tel savoir-faire (par exemple dans la conception d‘un service de connectivité complexe) a, lui aussi, conduit à la spécification de modèles de données propriétaires souvent développés en interne, à l’image des systèmes d’information exploités par les opérateurs. Et, de toute évidence, les opérateurs se sont toujours montrés réfractaires à partager leurs pratiques d’ingénierie et d’exploitation de leurs réseaux et services.

Mais, cette situation a sensiblement évolué avec le dévoilement des stratégies de virtualisation et de « softwarisation » par ces mêmes opérateurs, mais également par les industriels et « hyperscalers » tels que Google ou AWS depuis le début de la décennie précédente. Ces stratégies constituent, en effet, l’un des enjeux majeurs de la transformation des réseaux amorcée depuis le début des années 2010.

Elles résultent non seulement de la complexité toujours croissante des réseaux et services fournis, des attentes des clients pour toujours plus de débit, de qualité, de fiabilité, de robustesse, de disponibilité, mais également des enjeux de développement durable qui imposent, en particulier aux acteurs du monde des réseaux, de répondre aux problèmes de consommation énergétique, de dérèglement climatique de façon plus efficace et, sans doute, plus vertueuse.

Les enjeux sociaux (ubiquité de l’accès à n’importe quel réseau ou service, notamment) sont également l’un des moteurs de ces stratégies de transformation...