Article de référence | Réf : SE4072 v1

Conclusion
Analyse des risques des systèmes dynamiques : réseaux de Petri - Principes

Auteur(s) : Jean-Pierre SIGNORET

Date de publication : 10 avr. 2008

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RÉSUMÉ

En analyse de risque, l’approche analytique par processus ne permet pas de traiter les systèmes dynamiques industriels de forte complexité. L’approche statistique, avec le recours aux réseaux de Petri, devient alors d’un grand secours. En effet, la représentation graphique spécifique à cette approche permet entre autres une construction maîtrisée de modèles très complexes à partir d’un nombre limité d’événements, ainsi qu’une visualisation synthétique du modèle retenu. Les réseaux de Pétri se posent donc en formidable support de simulation dans le traitement de problèmes probabilistes, outil simple, souple et puissant, aux possibilités quasi illimitées, et qui offre de plus le meilleur rapport qualité/prix en la matière.

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ABSTRACT

In risk analysis, the analytical approach by process does not allow for dealing with highly complex industrial dynamic systems. The statistical approach, based on Petri networks is extremely helpful in this case. Indeed, the graphic representation specific to this approach allows, among others, for building highly complex models from a limited number of events, as well as for the synthetic visualization of the selected model. The Petri networks are thus an outstanding simulation support in the processing of probabilistic issues, a simple, flexible and powerful tool, with almost unlimited possibilities and which furthermore offer the best quality/price ratio in this field.

Auteur(s)

  • Jean-Pierre SIGNORET : Maître ès-Sciences - Expert Fiabiliste TOTAL - Ancien Vice-Président de l'Institut de Sûreté de Fonctionnement (ISdF) - Ancien Président de European Safety & Reliability Association (ESRA) - Ancien Animateur du Groupe de travail « Recherche Méthodologique » de l'IMdR-SdF

INTRODUCTION

Malgré tout son intérêt, l'approche analytique par processus de Markov (cf. dossier [SE 4 070] « Analyse des risques des systèmes dynamiques : préliminaires ») trouve rapidement des limites lorsque la complexité des systèmes industriels à étudier ou des paramètres probabilistes à évaluer augmente.

Un saut qualitatif devient nécessaire qui impose l'abandon de l'approche analytique pour l'approche statistique connue sous le nom de simulation de Monte-Carlo. Elle consiste à tirer des nombres au hasard pour animer un modèle représentant le comportement du système étudié dont l'évolution ainsi simulée sur un grand nombre d' histoires permet d'évaluer les informations probabilistes – fiabilité, disponibilité, disponibilité de production, etc. – recherchées.

Une fois franchi le pas de la simulation, reste à sélectionner un modèle de comportement efficace sur lequel s'exerce cette simulation. Le comportement des systèmes industriels présentant beaucoup d'analogie avec celui des automates à états finis – états discrets et dénombrables – l'un d'entre eux s'est détaché et a été adopté et adapté à ce propos dès la fin des années soixante-dix : le réseau de Petri (RdP).

C'est la représentation graphique du réseau de Petri qui lui confère ses caractéristiques les plus intéressantes : construction maîtrisée de grands modèles complexes à partir d'un nombre très limité d'éléments, visualisation synthétique du modèle obtenu, animation manuelle pas à pas pour en vérifier le comportement, etc.

Après avoir jeté les bases de la simulation de Monte-Carlo, ce dossier s'attache à montrer comment les réseaux de Petri constituent un formidable support de simulation permettant d'appréhender pratiquement tous les problèmes probabilistes rencontrés dans le domaine industriel.

Dans la continuité des approches analytiques (cf. les dossiers [SE 4 070] et [SE 4 071] « Analyse des risques des systèmes dynamiques : préliminaires et approche markovienne »), ce premier dossier [SE 4 072] se penche ensuite rapidement sur l'utilisation primitive des réseaux de Petri pour générer de gros graphes de Markov. Dans un second dossier [SE 4 073] , des exemples simples sont proposés pour présenter de manière progressive la façon d'aborder les problèmes classiques – fiabilité et disponibilité – les plus élémentaires avant de se confronter aux situations autrement plus ardues de la disponibilité de production impliquant une modélisation très détaillée des procédures de maintenance et des niveaux de production du système étudié.

Au cours du temps, les réseaux de Petri de base ont subi des évolutions qui les ont conduits progressivement aux réseaux de Petri à prédicats et assertions que nous utilisons aujourd'hui. Grâce à la grande capacité de cette approche à absorber les améliorations, aucune remise en question drastique des choix initiaux n'a jamais été nécessaire. Bien que pourvus maintenant d'une puissance de modélisation incomparable, les réseaux de Petri n'ont pas encore dit leur dernier mot. Des possibilités d'amélioration existent qui sont abordées succinctement à la fin de ce dossier.

Pour un investissement intellectuel somme toute très minime, les réseaux de Petri fournissent un outil d'une souplesse d'utilisation et d'une puissance de modélisation aux possibilités quasi illimitées. Ils offrent indubitablement à l'heure actuelle le meilleur rapport qualité / prix en cette matière. Mettre le doigt dans l'engrenage des réseaux de Petri, c'est prendre le risque de trouver désormais les autres approches beaucoup trop pauvres et de ne plus pouvoir s'en passer !

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-se4072


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8. Conclusion

Nous espérons avoir convaincu les lecteurs arrivés au bout de ce dossier de toute la simplicité, flexibilité et puissance de modélisation des réseaux de Petri.

À l'heure actuelle, la plupart des griefs qui pouvaient être portés par certains à leur encontre ont pratiquement été balayés quand on les compare à d'autres techniques de modélisation :

  • il n'y a pas de difficulté réelle de mise en œuvre dès lors que des principes très simples de modélisation modulaire et de documentation sont systématiquement appliqués ;

  • la compréhension des modèles est grandement simplifiée grâce à la forme graphique qui permet une présentation extrêmement pertinente des informations ;

  • les difficultés de déverminage sont réduites par l'adoption des préceptes ci-dessus alliés à la simulation pas-à-pas qui autorise l'analyste à vérifier manuellement et immédiatement le résultat du tir de la transition qu'il vient de saisir ;

  • les temps de calcul se réduisent régulièrement grâce à l'amélioration constante des performances des ordinateurs. On est sur le point de franchir la frontière où la simulation devient aussi rapide – voire plus rapide – que le calcul analytique. On a déjà observé de telles situations et avec les giga, tera et exaflops se profilant pour les machines du futur proche, nul doute que cette tendance ne se confirme rapidement.

Il existe cependant encore des marges de progrès importantes et nos axes de recherche actuels portent sur :

  • l'introduction de jetons colorés en essayant de ne pas (trop) nuire à la performance de calcul ;

  • le traitement de problèmes impliquant simultanément des phénomènes discrets et continus (dénommés dans la littérature Fiabilité dynamique, simulation hybride ou simulation mixte) pour lesquels il existe des ouvertures très prometteuses avec la mise en œuvre de surfaces de réponses (technique d'interpolation permettant de remplacer un code de calcul coûteux en temps de calcul par une fonction analytique) dans les réseaux de Petri à prédicats et assertion ;

  • les langages formels dont les réseaux de Petri font eux-mêmes partie.

Reprenons ce dernier point. Un langage formel est un langage muni d'une syntaxe et de propriétés parfaitement définies...

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