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Article

1 - DÉFINITIONS RELATIVES AU BRUIT

2 - EFFETS AUDITIFS DU BRUIT

3 - EFFETS NON AUDITIFS DU BRUIT

4 - AUTRES PERTURBATIONS NON AUDITIVES

5 - THÉORIES SUR LES MÉCANISMES D'ACTION DU BRUIT

6 - CONCLUSION

Article de référence | Réf : G2720 v2

Définitions relatives au bruit
Effet du bruit sur l'homme

Auteur(s) : Jacques JOUHANEAU

Date de publication : 10 oct. 2008

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RÉSUMÉ

Parmi les agressions subies par l’homme, le bruit représente un élément répandu et insidieux. Probablement responsable de troubles physiologiques et physiques, le bruit a fait l’objet de recherches multiples sur ses modes d’action et ses mécanismes. Mais, le bruit reste l’une des nuisances les plus mal connues d’un point de vue médical et sociétal. Il est en effet difficile de mesurer les conséquences réelles d’une agression sonore sur des organismes susceptibles de s’adapter et donc de masquer des effets. De plus, le bruit est très subjectif : il peut être perçu différemment d’un individu à l’autre avec des réactions variables.

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Auteur(s)

  • Jacques JOUHANEAU : Professeur titulaire de la chaire d'Acoustique au Conservatoire des arts et métiers

INTRODUCTION

De toutes les agressions que l'homme subit dans son environnement quotidien, le bruit représente, sans conteste, le facteur le plus présent, le plus répandu et le plus insidieux. Soupçonné depuis plusieurs décades d'être responsable de divers troubles physiologiques et physiques, le bruit a fait l'objet d'approches et de recherches multiples visant à comprendre ses modes d'action et ses mécanismes. En dépit de ces travaux, le bruit reste aujourd'hui l'une des nuisances les plus mal connues aussi bien sur le plan de ses effets sur l'individu que sur celui de ses répercussions économiques et sociales.

Cette méconnaissance repose en premier lieu sur la difficulté de mesurer les conséquences réelles – à court, moyen ou à long terme – de l'agression sonore sur des organismes susceptibles de s'adapter et donc de masquer tout ou partie de ces effets. Elle est renforcée par le fait que le bruit comporte un grand nombre de composantes subjectives et qu'à ce titre il peut être perçu de façons très différentes d'un individu à l'autre avec des réactions variables donnant lieu à des interprétations trop souvent contradictoires ou ambiguës.

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VERSIONS

Il existe d'autres versions de cet article :

DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v2-g2720


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1. Définitions relatives au bruit

La première des ambiguïtés qui caractérisent la notion de bruit apparaît au niveau même de sa définition.

Selon les auteurs, le bruit est un phénomène tantôt physique, tantôt subjectif, ce dernier aspect pouvant être pris dans son sens perceptif aussi bien que culturel.

Pour la Commission électrotechnique internationale (CEI), le bruit est un « son ayant généralement un caractère aléatoire sans composantes bien définies ».

Pour les ouvrages classiques (Larousse, Robert), le bruit est défini en référence à la musique, ce qui, dans la perspective des conditions de travail, serait bien difficile de justifier : « Ensemble de sons sans harmonie », « phénomène dû à une superposition de vibrations diverses non harmoniques », ou « ce qui, dans ce qui est perçu dans l'ouïe (sic) n'est pas senti comme son musical ».

Seuls les Anglo-Saxons se placent délibérément dans la perspective des effets perturbateurs du bruit. Ils le définissent comme un « son jugé indésirable par le sujet qui le reçoit » s'attachant essentiellement à la réponse et non plus au stimulus qui la provoque.

Pour être la plus générale, cette définition reste cependant en deçà des réalités. Elle néglige une des composantes majeures de la perception : l'habituation. En effet, l'homme, grâce à ses facultés d'adaptation, se révèle apte à intégrer le bruit comme une composante familière de son environnement et à en atténuer (voir supprimer ?) le caractère agressif. Le son ne représente plus, dans ce cas, une entité indésirable et la question essentielle reste de savoir si cette forme de « neutralisation » ne s'effectue pas au détriment d'autres équilibres fondamentaux de l'organisme. En d'autres termes : quel peut être le coût physiologique de l'adaptation au bruit ?

Il est à noter, par ailleurs, que le qualificatif « indésirable » s'oppose aux idées contenues dans les définitions françaises à connotation plus musicale. La non-harmonie (selon Larousse) ou la non-musicalité (selon Robert) sont des notions très restrictives qui négligent la dimension introduite par le concept de nuisance sonore. C'est précisément cette subjectivité...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - LIENARD, FRANÇOIS -   Acoustique industrielle et environnement.  -  Eyrolles (1983).

  • (2) - BAUGHN (W.L.) -   Noise and control engineering.  -  Ed. M. J. Crooker (1972).

  • (3) - PASSHIER-VERMEER (N.) -   Hearing Loss due to exposure to steady state.  -  Broadband Noise. Pays-Bas (1968).

  • (4) - POSTMAN (L.J.), EGAN (J.P.) -   Experimental psychology : an introduction.  -  Harper and Row (1949).

  • (5) - DAVIS et coll -   Temporary deafness following exposure to loudness and noise.  -  Control. Boston (1943).

  • (6) - KRYTER (K.D.) -   Effect of noise on man  -  . Academic Press (1970).

  • (7) - ROYSTER...

1 Données économiques

Le coût du bruit est impossible à chiffrer de façon globale. On peut simplement se donner quelques points de repère pour en estimer les retombées économiques possibles.

  • Santé

    Selon des estimations datant de 1978-1980, on peut considérer à plus de 30 milliards de francs (environ 4,5 milliards d'euros) le coût des problèmes dus au bruit, c'est-à-dire :

    • 11 % des accidents du travail ;

    • 15 % des journées de travail perdues ;

    • 20 % des internements psychiatriques.

    On ne peut pas chiffrer les autres incidences :

    • la consommation de médicaments (20 % des Français prennent des tranquillisants) ;

    • les retards scolaires en milieu urbain ;

    • les accidents de la circulation ;

    • la violence induite par les bruits ;

    • les effets insidieux sur la santé.

  • Habitat

    On estime à 0,5 % par dB la dépréciation pour les logements exposés à plus de 55 dB A de circulation routière.

  • Industrie

    2 à 3 millions de travailleurs sont exposés à des niveaux supérieurs à 85 dB A pendant 8 heures par jour, ce qui représente un surcoût de plus de 100...

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