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RÉSUMÉ
Parmi les agressions subies par l’homme, le bruit représente un élément répandu et insidieux. Probablement responsable de troubles physiologiques et physiques, le bruit a fait l’objet de recherches multiples sur ses modes d’action et ses mécanismes. Mais, le bruit reste l’une des nuisances les plus mal connues d’un point de vue médical et sociétal. Il est en effet difficile de mesurer les conséquences réelles d’une agression sonore sur des organismes susceptibles de s’adapter et donc de masquer des effets. De plus, le bruit est très subjectif : il peut être perçu différemment d’un individu à l’autre avec des réactions variables.
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Jacques JOUHANEAU : Professeur titulaire de la chaire d'Acoustique au Conservatoire des arts et métiers
INTRODUCTION
De toutes les agressions que l'homme subit dans son environnement quotidien, le bruit représente, sans conteste, le facteur le plus présent, le plus répandu et le plus insidieux. Soupçonné depuis plusieurs décades d'être responsable de divers troubles physiologiques et physiques, le bruit a fait l'objet d'approches et de recherches multiples visant à comprendre ses modes d'action et ses mécanismes. En dépit de ces travaux, le bruit reste aujourd'hui l'une des nuisances les plus mal connues aussi bien sur le plan de ses effets sur l'individu que sur celui de ses répercussions économiques et sociales.
Cette méconnaissance repose en premier lieu sur la difficulté de mesurer les conséquences réelles – à court, moyen ou à long terme – de l'agression sonore sur des organismes susceptibles de s'adapter et donc de masquer tout ou partie de ces effets. Elle est renforcée par le fait que le bruit comporte un grand nombre de composantes subjectives et qu'à ce titre il peut être perçu de façons très différentes d'un individu à l'autre avec des réactions variables donnant lieu à des interprétations trop souvent contradictoires ou ambiguës.
VERSIONS
- Version archivée 1 de juil. 2001 par Jacques JOUHANEAU
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2. Effets auditifs du bruit
2.1 Gêne
Les échelles de sonie qui caractérisent l'intensité subjective des sons perçus peuvent être obtenues soit par comparaison d'un son pur de fréquence quelconque avec un son de 1 000 Hz donnant la même sensation de niveau (échelle des phones), soit par comparaison, deux à deux, de sons de même fréquence dont l'un donne une sensation de niveau double de l'autre (échelle des sones). Les deux formes d'analyse font apparaître des propriétés de non-linéarités de perception d'intensité par rapport au niveau physique du stimulus.
Ainsi un son de 60 dB à 2 000 Hz sera-t-il jugé deux fois plus intense qu'un son de 50 Hz de même niveau.
C'est précisément pour tenir compte de cet effet de filtrage auditif que des courbes de pondération ont été introduites. Leur rôle consiste à moduler l'enveloppe spectrale du signal physique de façon à lui donner grossièrement la forme compensatoire de la distorsion apportée par l'oreille. Pour traduire le fait que la concavité de la courbe varie avec l'intensité du son, les auteurs ont proposé des courbes de pondération susceptibles de rendre compte des différents facteurs intervenant dans la distorsion auditive. En pratique, trois niveaux de pondération sont utilisés (figure ) : la courbe A, correspondant approximativement à la fonction de transfert inverse des courbes d'égale sensation des sons peu intenses et, de même, les courbes B et C pour les sons de moyenne et de forte intensité.
L'évaluation de la nuisance subjective a été introduite sur les mêmes principes que l'évaluation de la sonie exprimée en sones (cf. encadré 1). Cette nuisance est exprimée en noys.
de même que le son de 2 sones est jugé deux fois plus intense que le son de 1 sone, le son de 2 noys sera jugé deux fois plus bruyant qu'un son de 1 noy.
Le tracé des courbes d'égale nuisance (figure 3) conduit à l'introduction d'une nouvelle pondération N qui correspond à la courbe d'isonuisance de 40 noys.
Courbes d'isosonie en phones
On compare le niveau d'un son pur de fréquence f à un son pur de référence de 1 000 Hz. Un son de 100 Hz devra atteindre environ 70 dB pour donner une sensation...
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Effets auditifs du bruit
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - LIENARD, FRANÇOIS - Acoustique industrielle et environnement. - Eyrolles (1983).
-
(2) - BAUGHN (W.L.) - Noise and control engineering. - Ed. M. J. Crooker (1972).
-
(3) - PASSHIER-VERMEER (N.) - Hearing Loss due to exposure to steady state. - Broadband Noise. Pays-Bas (1968).
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(4) - POSTMAN (L.J.), EGAN (J.P.) - Experimental psychology : an introduction. - Harper and Row (1949).
-
(5) - DAVIS et coll - Temporary deafness following exposure to loudness and noise. - Control. Boston (1943).
-
(6) - KRYTER (K.D.) - Effect of noise on man - . Academic Press (1970).
-
(7) - ROYSTER...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
Le coût du bruit est impossible à chiffrer de façon globale. On peut simplement se donner quelques points de repère pour en estimer les retombées économiques possibles.
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Santé
Selon des estimations datant de 1978-1980, on peut considérer à plus de 30 milliards de francs (environ 4,5 milliards d'euros) le coût des problèmes dus au bruit, c'est-à-dire :
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11 % des accidents du travail ;
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15 % des journées de travail perdues ;
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20 % des internements psychiatriques.
On ne peut pas chiffrer les autres incidences :
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la consommation de médicaments (20 % des Français prennent des tranquillisants) ;
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les retards scolaires en milieu urbain ;
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les accidents de la circulation ;
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la violence induite par les bruits ;
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les effets insidieux sur la santé.
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Habitat
On estime à 0,5 % par dB la dépréciation pour les logements exposés à plus de 55 dB A de circulation routière.
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Industrie
2 à 3 millions de travailleurs sont exposés à des niveaux supérieurs à 85 dB A pendant 8 heures par jour, ce qui représente un surcoût de plus de 100...
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