Article de référence | Réf : C3059 v1

Relation d’une communauté à son territoire
Diagnostic de pertinence - Comment évaluer l’opportunité d’un projet

Auteur(s) : Christophe GOBIN

Date de publication : 10 juil. 2017

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RÉSUMÉ

Dans une conjoncture difficile qui se caractérise par une rareté de plus en plus marquée des ressources potentiellement mobilisables, mener à bien un projet ne peut plus se limiter seulement à une saine gestion. En fait il est indispensable de s’interroger sur le bienfondé du problème posé qu’il faut résoudre. A quoi peut servir de faire aboutir une solution si sa finalité n’est pas démontrée? L’objet du diagnostic de pertinence est justement d’aider à formuler les termes d’une analyse préalable qui puisse autoriser d’évaluer l’intérêt réel de la démarche envisagée. Il s’agit d’inscrire les projets dans une trajectoire bénéfique à toutes les parties prenantes.

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Auteur(s)

  • Christophe GOBIN : Président du COS ÉcoConstruction - Pôle de compétitivité Advancity

INTRODUCTION

L’observation renseignée de projets récents de construction tend à retenir deux caractéristiques récurrentes :

  • une dérive prononcée des coûts qui se manifeste par des dépassements significatifs vis-à-vis des autorisations budgétaires initiales ;

  • des glissements notables dans les plannings avec des difficultés conséquentes dans la mise à disposition des ouvrages.

Une analyse attentive de ces défaillances conduit à privilégier une cause identique qui est le manque de spécifications robustes. Sous ce vocable, il faut entendre la fourniture de cahier des charges qui soient assez étudiées pour s’imposer comme intangibles et non négociables.

Cette propension à travailler de manière relâchée traduit elle aussi deux tendances relatives à la méthodologie de gestion des projets :

  • le management d’un travail collectif entre différentes parties prenantes occasionnelles (l’entreprise-projet) reste encore peu théorisé et laisse trop libre cours à l’initiative individuelle ;

  • les normes qui existent, issues de l’industrie (, , , …) ont souvent dérivé vers un pur formalisme indifférent à la consistance même des projets. La manière de faire l’emporte sur l’objet produit.

Pourtant, le retour aux sources, c’est-à-dire la relecture des fondateurs de ces approches, conduit à penser que la raison même de ces méthodes n’est pas la simple mise en œuvre de processus plus formatés, mais bien de répondre à une attente.

Juran définit la qualité comme l’aptitude à l’usage (fitness for use).

Dans ces conditions pour asseoir la bonne marche des projets, il semble indispensable de se poser au préalable à tout lancement deux questions importantes :

  • à quelle finalité première répond l’action qui doit être entreprise ? Quelle est la raison de son initialisation ? Pourquoi est-elle envisagée ? L’objectif poursuivi est-il bien posé et ne se justifie-t-il pas uniquement par une réification d’un problème sans réflexion sur ses causes ?

  • au-delà de la problématique, le principe de la solution envisagée est-il propre à apporter un résultat tangible ? Y a-t-il un ajustement entre les moyens envisagés et les attentes exprimées ? Peut-il y avoir une assurance raisonnée de mener à bien le projet et d’atteindre réellement les objectifs assignés ?

Toutes ces questions réfléchies quand elles sont organisées et structurées définissent une nouvelle étape de tout projet qui est celle du diagnostic de pertinence. En quoi celui-ci répond-il véritablement aux attentes initiales et offre-t-il toutes les conditions pour aboutir à un résultat tangible et incontournable ?

Dans un premier chapitre, il s’agit donc de préciser la finalité même d’un projet de construction. En effet, il ne suffit pas seulement de réaliser un objet, encore faut-il qu’il se justifie par rapport au bâti. Ce questionnement d’ordre supérieur à la réflexion sur la nature du projet suppose de mieux cerner la relation entre le bâti et la collectivité qui le vit.

C’est à partir de cette introspection qu’il est alors possible de construire une grille de lecture du site dans lequel va se déployer le projet. Ce dernier n’a pour justification que d’améliorer un état existant. La double confrontation de ces deux états (initial et en fonctionnement) est détaillée successivement dans deux autres chapitres.

Ainsi prend forme un nouvel outil qui doit asseoir de manière plus économe la mise en œuvre de projets totalement assumés.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-c3059


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1. Relation d’une communauté à son territoire

Cette question a été depuis longtemps au centre de discussions passionnées. Pour les anthropologues et les philosophes, elle relève de la corrélation éventuelle entre Culture et Nature. Plus récemment, le débat a été porté au niveau politique en se demandant si l’homme fait la ville ou le contraire.

La controverse semble difficile à trancher. Il est alors indispensable de procéder d’une autre manière. L’analyse de chacune des entités peut sans doute conduire à des perspectives nouvelles pour autant qu’elles soient examinées d’un point de vue particulier. C’est celui de l’approche systémique qui se concentre sur les motivations de l’interaction.

Ce qui importe, ce n’est pas la prévalence de l’une des entités sur l’autre, mais bien le mécanisme qui prévaut à leur étroite interaction. En effet, l’objectif est de chercher à avoir mieux la main sur le cours des choses. La recherche d’une certaine maîtrise sur l’urbanisation passe par une relecture du phénomène et justifie une démarche renouvelée.

L’exercice qui va suivre a pour ambition de détecter les ressorts qui conduisent à une meilleure utilisation d’un territoire par une communauté. Puisqu’il faut bien l’admettre, tout le processus est d’abord orienté vers la reconstruction de la représentation que se fait la communauté de son territoire et d’elle-même.

1.1 Invariants d’une communauté

Le concept de communauté n’est pas simple à cerner compte tenu de ses nombreuses dimensions. Il lui est souvent associé d’autres notions qui vont du communautarisme à la solidarité. Dans cet article, la perspective retenue est celle de l’action et de sa dynamique. Deux approches sont alors discernables :

  • celle d’une communauté plutôt conservatrice ;

  • et celle d’une communauté proactive.

  • Approche communautaire conservatrice

    Dans la première configuration, la raison d’être du regroupement des individualités est de préserver une certaine idée du vivre ensemble. Mais, l’éventail des possibilités est vaste, il va du partage d’une même approche du collectif à la défense affirmée d’une distinction vis-à-vis du monde extérieur. Ce que certains qualifient alors de communautarisme.

    Sans ne retenir que cette...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - GOMEZ (P.Y.) -   Intelligence du travail,  -  Éditions Desclée de Brouwer (2016).

  • (2) - SEN (A.) -   Marchés et libertés, Rationalité et liberté en Économie,  -  Odile Jacob (2005).

  • (3) - LABORIT (H.) -   L’homme et la ville.  -  Flammarion (1971).

  • (4) - MORIN (E.) -   Penser global : l’homme et l’univers.  -  Éditions Robert Laffont (2015).

  • (5) - PASSET (R.) -   L’économie et le vivant.  -  Payot (1979).

  • (6) -   Les grandes représentations du monde et l’économie à travers l’histoire.  -  Les liens qui libèrent (2010).

NORMES

  • Systèmes de management de la qualité – Exigences - NF EN ISO 9001 - 2015

  • Systèmes de management environnemental – Exigences et lignes directrices pour son utilisation - NF EN ISO 14001 - 2015

  • Lignes directrices relatives à la responsabilité Sociétale - NF EN ISO 26000 - 2010

  • Management de la Santé et de la Sécurité au travail - OHSAS 18001 - 2015

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