Pétrole aux États-Unis
Une nouvelle géopolitique de l’énergie

Les États-Unis sont le premier consommateur de pétrole au monde (20 millions de barils par jour ; 20 % de la consommation mondiale) mais la production américaine de pétrole n’a cessé de diminuer à partir de 1970, année du peak oil (maximum de production) aux États-Unis. Cette diminution a eu de nombreuses conséquences :

• interdiction des exportations de pétrole qui n’a été levée qu’en 2017 ;

• plan « Indépendance » lancé en 1974 après le premier choc pétrolier qui avait vu le prix du pétrole tripler. Le plan Indépendance avait pour objectif de développer toutes les sources d’énergie locales. Il n’a eu que peu d’effet.

Vers 2005, la production de pétrole aux États-Unis était inférieure à 7 millions de barils par jour pour une consommation supérieure à 20. Les États-Unis importaient donc les deux tiers de leurs besoins et leurs importations étaient supérieures à la production du plus grand pays producteur, l’Arabie Saoudite. À partir du 11 septembre 2001, pour réduire leur dépendance vis-à-vis du Moyen-Orient, les États Unis ont mis en production les champs offshore du Golfe du Mexique, développé la production de biocarburants (surtout éthanol à partir de maïs) et affiché leur volonté d’importer un maximum de pétrole d’Afrique de l’Ouest (Nigeria, Angola), relativement proche des États Unis et disposant d’un pétrole de bonne qualité. Cependant, la dépendance américaine aux importations restait très forte.

La situation a été bouleversée à partir de 2010 par l’apparition de la production de pétrole de schistes, aussi appelés LTO (Light Tight Oil  ). Cette production, comme la production de gaz de schistes, résulte de la mise en œuvre des techniques de fracturation hydraulique qui permettent d’extraire de « gisements très serrés » des quantités substantielles de pétrole. La production de pétrole de schistes va croître d’environ un million de barils par jour (Mbj) chaque année à partir de 2010, atteignant 5 Mbj en 2014, avant que l’effondrement du prix du brut (de plus de 100 dollars en juin 2014 à moins de 40 dix-huit mois plus tard) ne vienne limiter cette production. Cependant, si le nombre d’appareils de forage en activité chute drastiquement, la baisse de la production est limitée grâce...