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Article

1 - DÉPASSER LA VALIDATION DES MÉTHODES

2 - ÉLABORATION D’UN VOCABULAIRE

3 - PRINCIPES ET POINTS CRITIQUES DE LA VALIDATION

4 - EXPRIMER L’INCERTITUDE DE MESURE D’UN RÉSULTAT

5 - CONCLUSIONS

6 - GLOSSAIRE

Article de référence | Réf : P225 v2

Dépasser la validation des méthodes
De la validation des méthodes à la validation des résultats

Auteur(s) : Max FEINBERG, Serge RUDAZ

Relu et validé le 23 mai 2023

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RÉSUMÉ

La validation des méthodes analytiques est bien maîtrisée au sein des laboratoires de mesure, et prend en compte de façon satisfaisante les préoccupations des responsables de la production de résultats. Dans cet article, il est montré comment le concept d’incertitude de mesure permet de mieux répondre aux attentes des clients de ces laboratoires. En effet, l’incertitude de mesure peut facilement être obtenue à partir des données collectées pendant la validation, sans coût expérimental supplémentaire. Et pour tenir compte de la variabilité de l’incertitude en fonction du niveau de concentration, il est expliqué comment construire et utiliser une fonction d’incertitude.

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Auteur(s)

  • Max FEINBERG : Ingénieur agronome, Docteur d’État en chimie Consultant en chimiométrie, Paris (France)

  • Serge RUDAZ : Docteur ès Sciences, mention Sciences Pharmaceutiques, Professeur à la Section des Sciences Pharmaceutiques de la Faculté des Sciences de l’Université de Genève (Suisse)

INTRODUCTION

Cet article apporte des compléments importants à l’article [P 224] « Validation des méthodes d'analyse quantitatives au moyen du profil d'exactitude ». C’est pourquoi, il ne reprend pas les éléments alors détaillés, comme le vocabulaire de base, les aspects calculatoires du profil d’exactitude ou les applications logicielles, ainsi que les références bibliographiques qui restent d’actualité.

Le présent article présente ainsi une mise au point récente, basée sur l’utilisation généralisée de l’incertitude de mesure et des fonctions d’incertitude. L’incertitude de mesure s’inscrit comme une évolution méthodologique naturelle des aspects de validation des méthodes en chimie analytique.

La validation est principalement une préoccupation d’analystes, or, leur rôle a beaucoup changé durant les 20 dernières années. Dans les années 1970, les chimiométriciens proposaient de définir un analyste comme un résolveur de problèmes (problem-solver). Cette définition, très ambitieuse, est aujourd’hui dépassée car nombreux sont ceux qui exercent leur métier dans des laboratoires de sous-traitance pour des clients ou de donneurs d’ordre qui externalisent leurs contrôles. De véritables résolveurs de problèmes, les analystes sont peu à peu devenus des producteurs de données. Évidemment, cette situation ne se rencontre pas dans l’ensemble des laboratoires. Bon nombre de structures de recherche universitaires ou industrielles emploient encore des analystes pour résoudre des problèmes. Néanmoins, la mise en place de plateformes instrumentales spécialisées, pour réduire le coût de la mesure et fédérer l’utilisation d’instruments délicats, tend à les spécialiser et les éloigner de la compréhension générale des problèmes à résoudre. Or, la demande en résultats d’analyses ne fait que croître car ils sont de plus en plus pris en compte comme support de décision. Paradoxalement, à l’avenir, le concept de « science de la prise de décision » pourrait être regardé comme un objectif implicite des sciences analytiques.

À partir d’une présentation critique des évolutions de la validation des méthodes et de l’estimation de l’incertitude de mesure, il est donc possible de mettre en évidence les tendances attendues dans les prochaines décennies.

Un glossaire en fin d’article (§ 6) regroupe les définitions importantes ou utiles à la compréhension du texte.

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VERSIONS

Il existe d'autres versions de cet article :

DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v2-p225


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1. Dépasser la validation des méthodes

Au début du XX e siècle, personne ne remettait vraiment en question la « validité » d’un résultat fourni par un analyste. Des exemples d’affaires criminelles célèbres illustrent la toute-puissance des analystes-toxicologues de l’époque qui pouvaient alors refuser d’expliquer comment ils obtenaient leurs mesures. Les accidents industriels chimiques majeurs qui ont eu lieu dans les années 1960 (Minamata, Seveso, etc.), ou le traumatique épisode de la thalidomide pour les sciences pharmaceutiques, ont démontré les possibilités de la chimie analytique comme outil de protection de la santé publique. C’est ainsi que la société civile et/ou judiciaire a commencé à mettre en cause le fondement des résultats d’analyse. La question de la fiabilité des valeurs fournies a été rapidement posée et le rôle des analystes a changé au fur et à mesure de cette montée de scepticisme. Au tournant des années 1980 et pour répondre aux interrogations souvent légitimes des récipiendaires de résultats, les systèmes qualité, comme l’accréditation ou les bonnes pratiques de laboratoire, sont devenus des exigences essentielles et incontournables au sein des laboratoires, avec comme clé de voûte, la détermination de la performance des méthodes analytiques et donc la formalisation des processus de validation. Depuis les analystes se sont familiarisés avec l’ensemble de ces démarches et de nombreux documents ont été publiés sous la forme de textes réglementaires, de normes nationales et internationales et/ou de documents de consensus. Les analystes (et autres spécialistes de la mesure) disposent aujourd’hui de tous les outils nécessaires pour (dé)montrer que leurs méthodes sont « valides ».

Mais force est de constater que ces textes répondent que de façon lacunaire à ce qui est peut-être la question essentielle d’un donneur d’ordre : le résultat fourni est-il valide, c’est-à-dire, proche ou non du contenu réel de l’échantillon ou du moins à quel niveau de vraisemblance de celui-ci ? Car valider est une démarche d’analyste, préoccupé par la fiabilité et les performances de « sa » méthode d’analyse, et non pas le souci d’un utilisateur final qui, lui, veut pouvoir prendre une décision basée sur la confiance qu’il peut accorder à un résultat de mesure !

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - JCGM 200:2012 (Joint Committee for Guides in Metrology) -   Vocabulaire international de métrologie – Concepts fondamentaux et généraux et termes associés (VIM).  -  3e édition (2012) http://www.bipm.org.

  • (2) - JCGM 100:2008 (Joint Committee for Guides in Metrology) -   Évaluation des données de mesure – Guide pour l’expression de l’incertitude de mesure (GUM)  -  (2008) https://www.bipm.org

  • (3) - ROZET (E.), CECCATO (A.), HUBERT (C.), ZIÉMONS (E.), RUDAZ (S.), BOULANGER (B.), HUBERT (P.) -   Analysis of recent pharmaceutical regulatory documents on analytical method validation.  -  J. Chromatogr. A, 1158, p. 111-125 (2007).

  • (4) - THOMPSON (M.), ELLISON (S.L.R.), WOOD (R.) -   Harmonized guidelines for single-laboratory validation of methods of analysis.  -  Pure Appl. Chem., 74(5), p. 835-855 (2002).

  • (5) - MERMET (J.M.), GRANIER (G.) -   Potential of accuracy profile for method validation in inductively coupled plasma spectrochemistry.  -  Spectrochimica...

NORMES

  • Exigences générales concernant la compétence des laboratoires d’étalonnages et d’essais - NF EN ISO/IEC 17025 - 2017

  • Lignes directrices relatives à l’utilisation d’estimations de la répétabilité, de la reproductibilité et de la justesse dans l’évaluation de l’incertitude de mesure - ISO 21748 - 2017

  • Analyse des produits agricoles et alimentaires – Protocole de caractérisation en vue de la validation d’une méthode d’analyse quantitative par construction du profil d’exactitude - NF V03-110 - 2010

  • Capacité de détection – Partie 7 : Méthodologie basée sur les propriétés stochastiques du bruit instrumental - ISO 11843-7 - 2018

  • Application de la statistique – Exactitude (justesse et fidélité) des résultats et méthodes de mesure - NF ISO 5727 - 1994

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