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EnglishRÉSUMÉ
Le réglement REACH oblige celui qui met une substance chimique sur le marché à faire une déclaration auprès de l'Agence Européenne des produits chimiques, indiquant les propriétés physicochimiques et toxicologiques de la substance. Cet article fait le point sur l'application du règlement après un recul de quelques années et décrit les orientations que doit prendre l'analyse, en précisant les problèmes pour quelques exemples de domaines industriels. Il fournit ainsi une aide au dialogue entre chimie et société.
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Lire l’articleAuteur(s)
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Jean-Jacques LEBRUN : Directeur adjoint de l'Institut des sciences analytiques
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Bernard SILLION : Directeur de recherche honoraire CNRS
INTRODUCTION
Le règlement REACH (Registration, Evaluation, Authorisation and Restriction of Chemicals) est appliqué depuis le 1er juin 2007, et désormais, aucun produit chimique ne peut être mis sur le marché s'il n'a pas été enregistré, évalué et autorisé ou soumis à restrictions par l'Agence européenne des produits chimiques. Toutes les substances produites à plus de une tonne par an sont concernées et un calendrier d'enregistrement prévoit qu'environ 40 000 produits seront enregistrés en 2018 avec un échéancier organisé en fonction du tonnage et des risques estimés des produits.
Cet article a pour objet de montrer le degré d'implication de l'analyse pour le bon fonctionnement du règlement et les évolutions que doit prendre cette discipline pour satisfaire les demandes nécessaires au bon développement des industries chimiques et annexes dans le cadre d'un développement durable. Le document d'enregistrement doit contenir 14 données physico-chimiques mais, au-delà de ce document administratif, la physico-chimie doit pouvoir caractériser les substances dans les produits formulés et dans les articles, dans les atmosphères de travail, dans les environnements (air, eau, sols) et pouvoir identifier et doser les métabolites, pour les études toxicologiques et écotoxicologiques.
C'est pour le soutien à ces deux disciplines que les défis analytiques sont les plus importants pour, entre autres questions, permettre l'identification des biomarqueurs et soutenir les développements de capteurs chimiques et biochimiques. Au-delà de l'actuel règlement, la physico-chimie doit se préparer à toutes les questions qui se poseront dans les domaines des polymères et des nanostructures qui seront à terme concernés. Enfin, si le débat entre science et société a bénéficié de l'entrée en vigueur du règlement, la physico-chimie, par la précision de ses caractérisations, est un outil incontournable pour une vision plus juste de l'évaluation du risque chimique.
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4. Conséquences pour la physico-chimie analytique
4.1 Orientations générales
Concernant la physico-chimie analytique, celle-ci n'apparaît pas explicitement comme une problématique du règlement ni comme un but en soi, mais comme une science présente de manière sous-jacente intervenant à de nombreux stades des dossiers de mise sur le marché des substances qu'elles soient organiques ou inorganiques :
• Caractérisation des 14 propriétés physico-chimiques du principe actif.
• Caractérisation des propriétés physico-chimiques de ce principe actif dans le produit commercial souvent formulé.
Les techniques analytiques, maintenant bien rodées, sont parfaitement au point pour analyser le principe actif présent en forte concentration. Les défis résident dans l'analyse des impuretés, résidus catalytiques ou autres produits secondaires. Elles sont classiquement constituées d'une technique séparative (chromatographie liquide ou gazeuse) couplée à une détection choisie en fonction de la nature organique ou inorganique du principe actif (figures 3 et 4).
• Identification et quantification de cette substance dans l'atmosphère de travail.
Si des pratiques sont opérées pour un grand nombre de molécules de toxicité connue, il devient nécessaire de développer de nouvelles méthodologies analytiques pour les substances émergentes nouvellement élaborées (exemple : nanoparticules), ou issues d'étapes de transformation (exemple : métabolites ayant un effet de perturbateurs endocriniens).
• Identification et quantification de cette substance dans l'environnement.
• Complément aux études toxicologiques et écotoxicologiques notamment par identification des métabolites.
C'est incontestablement pour ces deux dernières thématiques que les défis analytiques sont les plus nombreux et les plus difficiles à relever. En effet, de très nombreux paramètres obligent une adaptation voire une mise au point spécifique de(s) technique(s) analytique(s). Parmi les principaux, notons :
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les matrices d'une extrême variété : air, eau mais aussi sédiments, biotique, sols… ;
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au sein de ces matrices, le polluant peut évoluer en divers métabolites. Les très faibles teneurs à identifier et à quantifier imposent d'atteindre des limites de détection/quantification de plus en plus basses, sans...
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - ECHA E-NEWS - * - http://www.echa.europa.eu/en/web/guest/view-article
-
(2) - HELPDESK - * - http://www.ineris.fr/reach-info/
-
(3) - CNWRS - Comment les chercheurs peuvent-ils répondre aux enjeux de REACH - http://www.cnrs.fr/inc/communication/actualites_archives.htm
-
(4) - SILLION (B.) et al - * - L'Actualité Chimique, 359, p. 3-7 (2012).
-
(5) - YANG (C.Z.) - Most plastic products release estrogenic chemicals. - Environ. Health Perspect, 119, p. 989. (2011).
-
(6) - OCDE - Data analysis of the identification of correlation between polymers characteristics and potential for health. - (2009)http://www.oecd.org/data_oecd/3/23/42081261
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