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EnglishRÉSUMÉ
L’exploitation du retour d’expérience fait maintenant partie intégrante de la démarche de gestion des risques, et ceci dans toutes activités et secteurs. La contribution humaine dans la constitution de ces connaissances est fondamentale, imposant l’utilisation d’éléments et de notions en provenance des sciences humaines, sociales et économiques. Cet article présente tout d’abord les principes, buts et moyens régissant la démarche de retour d’expérience au sein d’un système sociotechnique. Sont ensuite décrits trois exemples d’outils choisis pour illustrer cette dimension humaine et sociale inhérente à la démarche de retour d’expérience.
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Yves MORTUREUX : Ingénieur civil des Ponts et Chaussées - Expert « Sûreté de fonctionnement », « Retour d’expérience », « Facteurs organisationnels et humains de la sûreté de fonctionnement » à la SNCF - Équipe d’appui de la plateforme « Sécurité » de l’Union internationale des chemins de fer (UIC)
INTRODUCTION
Le retour d’expérience est une démarche essentielle de la maîtrise ou de la gestion des risques, de la sécurité, de la qualité. Tant dans les activités industrielles que dans les services publics ou privés, il est impensable de ne pas recueillir et exploiter l’expérience qui s’accumule pour « mieux connaître, mieux comprendre, mieux tirer profit ». Connaître les performances de son système en fonction des conditions, comprendre l’influence sur les performances des facteurs qu’on maîtrise ou des facteurs dont on peut contrôler l’effet, se protéger, tirer profit de cette connaissance et de cette compréhension pour optimiser son système.
L’homme et les collectifs humains jouent un rôle déterminant dans les performances des systèmes sociotechniques. Il est convenu, même si c’est également contesté et contestable, d’attribuer la majorité des accidents au « facteur humain ». Il est également convenu de reconnaître aux ressources humaines la plus haute valeur ; elles sont à la fois les plus coûteuses et les plus riches en possibilités. La contribution humaine aux performances d’un système est, de plus, extrêmement variée, complexe, subtile. Sa compréhension passe par l’observation et l’expérience.
Il est donc naturel que le « retour d’expérience facteur humain » soit une démarche particulièrement précieuse pour tous les responsables de systèmes sociotechniques. L’application des acquis des sciences humaines, sociales et économiques à la maîtrise des risques, à la conception, l’exploitation, la maintenance des systèmes sociotechniques est en plein essor et, si les progrès sont déjà importants et significatifs, c’est un domaine qui évolue et progresse encore.
Ce dossier n’a pas vocation à faire le point sur les recherches et les théories qui fondent la démarche de retour d’expérience « facteur humain ». Il s’appuie sur les expériences et pratiques des grandes entreprises ou organisations qui ont partagé dans les groupes de travail, de réflexion, de recherche les leçons de leurs expériences. Les recommandations qui peuvent être présentées aujourd’hui doivent beaucoup indirectement aux spécialistes et chercheurs du monde entier, mais surtout directement aux praticiens qui ont accepté de partager leurs expériences dans les structures organisées directement par ces entreprises ou par des institutions de recherche ou des associations.
La première partie de ce dossier est consacrée aux principes qui ont fait leurs preuves dans la construction d’une démarche de retour d’expérience appliquée à un système sociotechnique. Elle évoque, les buts et les moyens de la démarche de retour d’expérience et ce qui est spécifique à la prise en compte de la contribution des hommes et des collectifs humains.
La seconde partie décrit trois exemples d’outils (questionnements) qui permettent de mettre en œuvre une démarche de retour d’expérience en prenant en compte la dimension humaine et sociale. Ces outils ont fait leurs preuves, toutefois, il est plus recommandable de les adapter que de les copier. L’appropriation, la compréhension des outils par ceux qui conduisent la démarche est un facteur essentiel de succès. Aussi vaut-il mieux reconstruire ses propres outils que vouloir imposer l’usage de ceux-ci ou d’autres, si bien conçus soient-ils.
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1. Le retour d’expérience et le facteur humain
Les démarches structurées de maîtrise des risques se sont développées de façon très systématique d’abord sur des objets technologiques très complexes comme, par exemple, un avion moderne. Le résultat final dépend pourtant non seulement de la sûreté de fonctionnement des objets technologiques mis en œuvre, mais aussi des activités des personnes impliquées. Aussi, dès que les progrès de la technique aboutissent à une maîtrise suffisante des risques dus aux défaillances des composantes technologiques des systèmes sociotechniques, la part des échecs qui ne sont plus simplement imputables à ces défaillances devient significative, voire prépondérante et il faut prendre en charge la sûreté de fonctionnement du système sociotechnique. Les décisions, les actions des concepteurs, opérateurs, mainteneurs, voire des clients, des utilisateurs, des réglementateurs, de l’encadrement de ces acteurs, etc. jouent un rôle aussi, voire plus, important que la fiabilité et la maintenabilité des composants techniques dans la sûreté de fonctionnement du système. Pour ce faire, il faut donc mettre en jeu des connaissances aussi pertinentes sur les hommes et les collectifs humains que sur les composants techniques.
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Avec les composants techniques, nous sommes en présence d’objets dont chaque élément a été choisi, sélectionné et qui ont été assemblés consciemment et volontairement par des hommes, en principe, responsables. Il ne dépend que de l’équipe de conception de s’en tenir à des éléments connus, testés (éventuellement testés, évalués pour l’occasion), de s’en tenir à une architecture maîtrisée (grâce à des moyens, en particulier informatiques, de plus en plus développés, la complexité qui reste maîtrisable par les concepteurs peut atteindre des niveaux élevés).
Remarque : quand l’enjeu est important et que la sécurité est impactée, les concepteurs s’efforcent de la faire reposer sur des éléments, connus et testés, d’utiliser ces éléments dans les contextes – environnement, données... – dans lesquels ils sont connus. Néanmoins, l’innovation étant nécessaire, une part d’inconnu et de prospective subsiste bien naturellement et la façon, dont les hommes la gèrent et se protègent des conséquences potentiellement néfastes des...
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Le retour d’expérience et le facteur humain
BIBLIOGRAPHIE
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(1) - Étude de l’ISdF - L’état de l’art de la fiabilité humaine - . Disponible et consultable à l’IMdR-SdF (Institut de la maîtrise des risques par la sûreté de fonctionnement), 116 av. A. Briand 92220 Bagneux, http://www.imdr-sdf.asso.fr.
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(2) - DESROCHES (A.), LEROY (A.), VALLÉE (F.) - La gestion des risques - . Édition Hermès Lavoisier (2003).
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(3) - BIEDER (C.) - Les facteurs humains dans la gestion des risques - . Édition Hermès Lavoisier (2006).
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(4) - REASON (J.) - L’erreur humaine - . Traduit par J.M. Hoc. Édition PUF (1993).
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(5) - REASON (J.) - Managing the risks of organizational accidents - . Édition Ashgate (1997).
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(6) - MORTUREUX (Y.) - Le retour d’expérience en questions - . Techniques...
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