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1 - LE RETOUR D’EXPÉRIENCE ET LE FACTEUR HUMAIN

  • 1.1 - Rappels sur le retour d’expérience des systèmes sociotechniques
  • 1.2 - Le « facteur humain » dans la démarche de retour d’expérience
  • 1.3 - Les objectifs du retour d’expérience « facteur humain »

2 - EXEMPLES D’OUTILS DE RETOUR D’EXPÉRIENCE FACTEUR HUMAIN

  • 2.1 - Une approche statistique de l’erreur humaine
  • 2.2 - La compréhension des mécanismes de l’erreur humaine
  • 2.3 - La connaissance et la conception des systèmes sociotechniques

3 - ANNEXE : COMPOSANTES HUMAINE, SOCIALE ET ORGANISATIONNELLE D’UN SYSTÈME

  • 3.1 - L’individu
  • 3.2 - La tâche
  • 3.3 - L’organisation
  • 3.4 - L’environnement social

4 - CONCLUSION

Article de référence | Réf : SE3805 v1

Exemples d’outils de retour d’expérience facteur humain
Dimensions humaine et organisationnelle dans le retour d’expérience

Auteur(s) : Yves MORTUREUX

Date de publication : 10 oct. 2006

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RÉSUMÉ

L’exploitation du retour d’expérience fait maintenant partie intégrante de la démarche de gestion des risques, et ceci dans toutes activités et secteurs. La contribution humaine dans la constitution de ces connaissances est fondamentale, imposant l’utilisation d’éléments et de notions en provenance des sciences humaines, sociales et économiques. Cet article présente tout d’abord les principes, buts et moyens régissant la démarche de retour d’expérience au sein d’un système sociotechnique. Sont ensuite décrits trois exemples d’outils choisis pour illustrer cette dimension humaine et sociale inhérente à la démarche de retour d’expérience.

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Auteur(s)

  • Yves MORTUREUX : Ingénieur civil des Ponts et Chaussées - Expert « Sûreté de fonctionnement », « Retour d’expérience », « Facteurs organisationnels et humains de la sûreté de fonctionnement » à la SNCF - Équipe d’appui de la plateforme « Sécurité » de l’Union internationale des chemins de fer (UIC)

INTRODUCTION

Le retour d’expérience est une démarche essentielle de la maîtrise ou de la gestion des risques, de la sécurité, de la qualité. Tant dans les activités industrielles que dans les services publics ou privés, il est impensable de ne pas recueillir et exploiter l’expérience qui s’accumule pour « mieux connaître, mieux comprendre, mieux tirer profit ». Connaître les performances de son système en fonction des conditions, comprendre l’influence sur les performances des facteurs qu’on maîtrise ou des facteurs dont on peut contrôler l’effet, se protéger, tirer profit de cette connaissance et de cette compréhension pour optimiser son système.

L’homme et les collectifs humains jouent un rôle déterminant dans les performances des systèmes sociotechniques. Il est convenu, même si c’est également contesté et contestable, d’attribuer la majorité des accidents au « facteur humain ». Il est également convenu de reconnaître aux ressources humaines la plus haute valeur ; elles sont à la fois les plus coûteuses et les plus riches en possibilités. La contribution humaine aux performances d’un système est, de plus, extrêmement variée, complexe, subtile. Sa compréhension passe par l’observation et l’expérience.

Il est donc naturel que le « retour d’expérience facteur humain » soit une démarche particulièrement précieuse pour tous les responsables de systèmes sociotechniques. L’application des acquis des sciences humaines, sociales et économiques à la maîtrise des risques, à la conception, l’exploitation, la maintenance des systèmes sociotechniques est en plein essor et, si les progrès sont déjà importants et significatifs, c’est un domaine qui évolue et progresse encore.

Ce dossier n’a pas vocation à faire le point sur les recherches et les théories qui fondent la démarche de retour d’expérience « facteur humain ». Il s’appuie sur les expériences et pratiques des grandes entreprises ou organisations qui ont partagé dans les groupes de travail, de réflexion, de recherche les leçons de leurs expériences. Les recommandations qui peuvent être présentées aujourd’hui doivent beaucoup indirectement aux spécialistes et chercheurs du monde entier, mais surtout directement aux praticiens qui ont accepté de partager leurs expériences dans les structures organisées directement par ces entreprises ou par des institutions de recherche ou des associations.

La première partie de ce dossier est consacrée aux principes qui ont fait leurs preuves dans la construction d’une démarche de retour d’expérience appliquée à un système sociotechnique. Elle évoque, les buts et les moyens de la démarche de retour d’expérience et ce qui est spécifique à la prise en compte de la contribution des hommes et des collectifs humains.

La seconde partie décrit trois exemples d’outils (questionnements) qui permettent de mettre en œuvre une démarche de retour d’expérience en prenant en compte la dimension humaine et sociale. Ces outils ont fait leurs preuves, toutefois, il est plus recommandable de les adapter que de les copier. L’appropriation, la compréhension des outils par ceux qui conduisent la démarche est un facteur essentiel de succès. Aussi vaut-il mieux reconstruire ses propres outils que vouloir imposer l’usage de ceux-ci ou d’autres, si bien conçus soient-ils.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-se3805


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2. Exemples d’outils de retour d’expérience facteur humain

Il n’y a pas un modèle de « R.Ex. FH » qu’il faut appliquer partout et auquel il faut se conformer. Il y a un très vaste domaine de connaissances issues des sciences humaines et sociales qui nous permettent de comprendre ce qui est à l’œuvre dans la complexité de nos systèmes sociotechniques. Cette compréhension nous permet de repérer des actions possibles, d’en évaluer l’impact a priori et de manager de tels systèmes en connaissance de cause. Les approches décrites ci-dessous sont des illustrations de démarches types à partir desquelles on peut bâtir en copiant et en adaptant la démarche dont on a besoin !

2.1 Une approche statistique de l’erreur humaine

L’expression « fiabilité humaine » est apparue pour désigner la démarche consistant à considérer l’homme comme un composant dont la contribution serait décrite en tout ou rien, « succès » ou « échec », et mesurée par un taux – nombre de succès divisé par (nombre de succès + nombre d’échecs) –. Cette représentation du rôle de l’homme est une approximation médiocre pour des opérateurs chargés d’un travail d’automate. Pour des fonctions plus élaborées faisant appel à des capacités d’organisation, de compréhension, d’adaptation, etc., une telle représentation est trompeuse tant elle s’éloigne de la réalité.

On peut évidemment compter les succès et les échecs d’un individu ou d’une équipe dans l’accomplissement d’une tâche donnée dans des conditions données. Quel sens peut-on donner au résultat ? Ou pratiquement, peut-on réutiliser la fréquence d’échec constatée comme une probabilité d’échec dans l’avenir et faire des prévisions et des pronostics ?

  • La première étape, la plus difficile, consiste à définir la tâche élémentaire dont on va compter les succès et les échecs. La difficulté réside dans la décision de ce qu’on considère comme « la même tâche »/« les mêmes conditions »/« les mêmes personnes ». Si on est très exigeant sur la similitude des couples homme-tâche qu’on considère comme identiques,...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - Étude de l’ISdF -   L’état de l’art de la fiabilité humaine  -  . Disponible et consultable à l’IMdR-SdF (Institut de la maîtrise des risques par la sûreté de fonctionnement), 116 av. A. Briand 92220 Bagneux, http://www.imdr-sdf.asso.fr.

  • (2) - DESROCHES (A.), LEROY (A.), VALLÉE (F.) -   La gestion des risques  -  . Édition Hermès Lavoisier (2003).

  • (3) - BIEDER (C.) -   Les facteurs humains dans la gestion des risques  -  . Édition Hermès Lavoisier (2006).

  • (4) - REASON (J.) -   L’erreur humaine  -  . Traduit par J.M. Hoc. Édition PUF (1993).

  • (5) - REASON (J.) -   Managing the risks of organizational accidents  -  . Édition Ashgate (1997).

  • (6) - MORTUREUX (Y.) -   Le retour d’expérience en questions  -  . Techniques...

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