Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
Les stratégies de coopération entre entreprises se sont beaucoup développées depuis quelques décennies sous des formes très variées, ce qui oblige à les aborder de façon typologique.
Quatre formes principales sont distinguées : les stratégies d'impartition, partenariales, quasi syndicales et d'intégration. Chaque forme pose des problèmes spécifiques en matière de gouvernance et de contrôle.
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Strategies of cooperation between firms have taken always more importance during last decades under varied forms, so we must study them from a typological point of view.
Four principal types are distinguished : impartition strategies, partnership strategies, unionist like strategies and intégration strategies. Each type requires specific attention about governance and management control.
Auteur(s)
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Didier LECLERE : Professeur des universités CNAM INTEC, Paris
INTRODUCTION
L 'article se situe dans le cadre général des relations entre management stratégique et contrôle organisationnel.
La stratégie constitue un domaine majeur du management. Contrairement aux décisions opérationnelles, qui concernent l'exécution et qui peuvent être déléguées, les décisions stratégiques sont du ressort de la Direction générale, sous le contrôle du conseil d'administration. Elles concernent les grandes orientations à moyen et long terme qui engagent l'avenir de l'entreprise. On distingue :
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la stratégie globale (corporate), qui concerne le périmètre de l'activité (choix concernant la diversification ou l'intégration verticale, par exemple) ;
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la stratégie de domaine (business strategy), qui concerne, sur chaque segment d'activité, les choix en matière de politique concurrentielle (stratégies « low-cost » ou différenciation par la qualité, par exemple) ;
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les stratégies « fonctionnelles » (cohérence des politiques menées dans les grandes fonctions, entre la politique industrielle et la politique commerciale, par exemple) ;
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les stratégies « relationnelles », concernant les relations avec d'autres entreprises : on peut faire les choses seul ou avec des alliés.
C'est dans ce cadre que se pose le problème des alliances faisant l'objet de cet article. Dans une alliance, les membres restent indépendants sur le plan juridique et financier (contrairement aux différentes filiales dans un groupe, contrôlées financièrement par la société mère), mais décident librement de coordonner leurs actions, de coopérer, pour mieux faire face aux défis concurrentiels.
Les alliances sont étudiées surtout sous l'angle des problèmes de gouvernance et de contrôle de gestion posés aux alliés. Comme les problèmes stratégiques sont non répétitifs et non formalisés, on ne peut pas fournir de méthodes ou d'outils de gestion comme dans beaucoup de disciplines fonctionnelles (comme, par exemple, la « méthode ABC » en comptabilité analytique, ou le « modèle de Wilson » en gestion des stocks). C'est la compréhension, au niveau théorique, des enjeux posés par les alliances, qui permet aux responsables de faire les bonnes analyses et les bons choix.
Les alliances se sont multipliées ces dernières décennies, en constituant une alternative à la concentration capitalistique. L'une des grandes tendances de l'économie est d'évoluer vers des structures « réticulaires » (réseaux d'entreprises restant indépendantes mais intégrées au niveau stratégique et organisationnel). Certains exemples sont emblématiques, comme le « phénomène Airbus », ou le développement des réseaux de franchise dans la distribution.
Les alliés sont dans une situation paradoxale : ils restent indépendants, mais agissent dans un cadre intégré. Ils ne peuvent pas recevoir des « ordres » ou faire l'objet d'un contrôle hiérarchique, comme un service dans une entreprise classique, ou une filiale dans un groupe. Il faut néanmoins une unité du réseau pour garantir l'efficience des politiques. Il faut donc des modalités de gouvernance et de contrôle spécifiques. Conceptuellement, le problème est le même que celui rencontré par les États « souverains » dans le cadre de la construction de l'Union européenne.
Par ailleurs, la très grande diversité des relations de coopération entre les entreprises fait que l'on doit adopter une attitude « typologique » pour aborder les problèmes, en distinguant quelques grands cas de figure, posant des problèmes spécifiques. On distingue :
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les stratégies d'impartition ;
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les stratégies de collaboration partenariales ;
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les stratégies quasi-syndicales ;
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les stratégies d'intégration.
MOTS-CLÉS
Contrat réseaux entreprises stratégie économique coopération
KEYWORDS
Contract | networks | firms | economic strategy | cooperation
DOI (Digital Object Identifier)
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1. Actualité et diversité des pratiques
1.1 Caractéristique et paradoxe de l'évolution économique actuelle
Les phénomènes d'alliance et de coopération entre entreprises semblent s'inscrire dans une nouvelle phase du développement économique, caractérisée par une très forte hybridation des technologies.
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Autrefois
Dans un premier temps, le développement a été principalement le fruit de la mise en application d'un ensemble de connaissances liées à des disciplines classiques bien identifiées, celles qui forment le socle de l'enseignement des sciences au lycée : la mécanique, l'électricité, l'optique, la chimie, etc. Chacune de ces disciplines porte en germe un potentiel d'applications et d'innovations économiques. La mécanique débouche sur l'industrie automobile. La chimie, sur l'industrie des détergents. L'électronique, sur la radio et la télévision, etc. Dans ce schéma, une entreprise est définie par un domaine d'expertise, entretenu et développé par l'investissement en compétences. C'est-à-dire par l'embauche d'ingénieurs maîtrisant principalement le champ disciplinaire concerné.
Historiquement, le nom de la plupart des grandes écoles évoquait souvent immédiatement un domaine d'application (les Mines, les Ponts, Supélec, etc.). Bien évidemment, ce serait faire injure à ces écoles de les présenter uniquement sous l'angle d'une spécialisation étroite. Elles ont depuis longtemps déjà diversifié leur cursus et développé la polyvalence. Mais historiquement, les noms utilisés sont les marqueurs d'un système économique né de la révolution industrielle et caractérisé par le développement en parallèle de secteurs d'activité bien typés.
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Enjeux contemporains
Il arrive un moment où se trouve réuni sous forme d'applications technologiques l'essentiel de ce que le corpus de connaissances scientifiques recelait comme potentiel. Il peut évidemment, dans un domaine scientifique, y avoir une nouvelle vague de découvertes fondamentales pouvant relancer le cycle d'innovation. Mais, le plus souvent, la poursuite du développement se fait par un processus de complexification, d'hybridation, de « mariage » avec d'autres domaines de compétence.
ExempleDans l'automobile, il y a proportionnellement de moins en moins de mécanique et de plus en plus d'électronique et d'informatique....
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Actualité et diversité des pratiques
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - ALIOUAT (B.) - Alliances technologiques : contribution à la modélisation d'une stratégie paradoxale. - Thèse de doctorat en sciences de gestion, Université de Lille II (1993).
-
(2) - ALIOUAT (B.) - Les stratégies de coopérations industrielles. - Economica, Paris (1996).
-
(3) - BAUDRY (B.) - L'économie des relations interentreprises. - La Découverte, Paris (1995).
-
(4) - BERGER DOUCE (S.) - La catalyse de la décision stratégique en PME : l'exemple des partenariats technologiques européens. - Thèse de doctorat en sciences de gestion, Université de Reims (2001).
-
(5) - COQUEL (J.-F.) - Conditions d'émergence et de pérennisation des coopérations inter-firmes nouées en Europe dans le domaine de l'industrie de l'armement (1980-2001). - Thèse de doctorat, Rennes 1 (2007).
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DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
• Étudier les aspects culturels liés au succès ou à l'échec des alliances, notamment quand les partenaires sont de pays très différents. Voir par exemple C. Barmeyer et U. Mayrhofer : « Management interculturel et processus d'intégration : une analyse de l'alliance Renault Nissan », revue Management et avenir 2009/2 http://www.cairn.info
• Étudier les conséquences comptables, avec par exemple le passage des comptes consolidés aux comptes « combinés » pour les réseaux. Voir par exemple le règlement 99-02 du Comité de réglementation comptable et l'article de T. Janus et N. Robert : « Les comptes combinés, nouvel instrument de communication financière » sur le site des Échos, 23/5/95 http://www.lesechos.fr
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