Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
Le sol est un écosystème complexe avec une grande diversité de micro-organismes et une faune variée. Les organismes du sol sont en interaction entre eux et avec leur environnement abiotique. Les sols agricoles sont des systèmes ouverts très anthropisés. Ils peuvent héberger des micro-organismes pathogènes. Dans le sol, leur devenir dépend de nombreux facteurs liés à la nature de l’organisme, aux caractéristiques édaphiques ainsi qu’aux pratiques culturales. Les conditions climatiques influent également sur leur persistance. Leur transfert vers la réserve en eau, vers les animaux et vers les plantes est possible. Dans une optique de gestion des risques sanitaires, tous ces facteurs doivent être pris en considération pour limiter l’arrivée et la persistance des pathogènes dans le sol.
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Soil is a complex ecosystem where microorganisms and animals thrive. All these organisms interact with each other and with their surroundings composed of mineral aggregates, organic matter, water and gas phases. Agricultural soils are under the influence of human activity. A wide range of human pathogens can be found in soils. Their fate depends on many factors including intrinsic properties, the characteristics of the soil biotic environment and the farming practices. Climate also conditions the fate of the pathogens once in the soil. Transfer of these biological contaminants to water resources, animals and plants is at stake. Considering risk managment, one must consider all of these factors to prevent soil contamination and/or to reduce persistence of the pathogens in soil.
Auteur(s)
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Pascal PIVETEAU : Chargé de recherche - INRAE unité de recherche OPAALE, Rennes, France
INTRODUCTION
Le sol est la couche superficielle de l’écorce terrestre. Cette mince couche de terre que nous foulons sans y penser est essentielle au bon fonctionnement de notre planète. Les sols remplissent des services écosystémiques majeurs, notamment pour la croissance des végétaux et la production agricole en général. Chaque sol est unique, tant la diversité de leurs caractéristiques physico-chimiques et biotiques est grande. L’environnement biotique du sol est particulièrement riche et complexe. Sa fraction microscopique renferme des animaux microscopiques (la microfaune), des bactéries, des archées, des protozoaires, des mycètes et des virus (le microbiote). Parmi l’extraordinaire diversité des micro-organismes hébergés dans les sols, certains peuvent être pathogènes pour les humains. Leur présence, transitoire ou sur de très longues durées, peut se révéler une source de contamination directe ou indirecte. Cet article traite des micro-organismes pathogènes humains dans les sols. Du point de vue du microbiologiste, le sol est considéré comme un des nombreux habitats où, dans certaines conditions, peuvent séjourner des micro-organismes pathogènes. L’article se limitera au cas des sols agricoles définis quant à leur nature ou à leurs qualités productives. De même, la description fine des mécanismes de virulence et des pathologies associées sont en dehors du périmètre thématique de cet article. Le terme de « pathogène » s’entendra comme pathogène des humains. Enfin, cet article se limitera à la zone géographique de l’Europe. Après une description des divers types et espèces d’agents pathogènes susceptibles d’être présents dans les sols, les liens entre leur persistance et les caractéristiques édaphiques seront discutés. Par ailleurs, le devenir des pathogènes dépend également des pratiques agricoles appliquées à la parcelle ainsi que des conditions climatiques et de la période de l’année. Enfin, le sol est une plaque tournante parmi les voies de transmission des pathogènes dans les agroenvironnements. La présence de ces micro-organismes indésirables dans le sol peut potentiellement aboutir à leur transfert vers les végétaux et les animaux. La contamination des matières premières agricoles en cours de production constitue alors une voie d’entrée potentielle vers la filière alimentaire.
À la croisée de la microbiologie environnementale et de l’épidémiologie, une meilleure compréhension de l’écologie des pathogènes dans les agroenvironnements est nécessaire pour une approche globale de la maîtrise des risques sanitaires.
MOTS-CLÉS
KEYWORDS
agriculture | soil | human pathogens | health hazards
DOI (Digital Object Identifier)
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5. Conclusion
Les sols sont des systèmes très complexes aussi bien du point de vue physico-chimique que biologique. En particulier, les sols sont très riches en micro-organismes et la diversité de son microbiote est remarquable. La combinaison de ces caractéristiques physico-chimiques et biotiques fait que chaque sol est unique. Ces systèmes très dynamiques sont le siège d’interactions très complexes entre les organismes qu’ils hébergent et entre les organismes et leur environnement abiotique. Par ailleurs, les sols agricoles et certains sols forestiers sont des systèmes ouverts qui reçoivent des flux d’intrants (produits fertilisants, phytosanitaires, semences et plants, eau d’irrigation) pour optimiser les productions. Les sols agricoles sont donc sous une forte pression anthropique.
Certains micro-organismes dangereux pour la santé humaine et animale peuvent être détectés dans les sols. Afin de limiter les risques de contamination des matières premières à destination alimentaire, il est important de limiter les flux de pathogènes dans les agroenvironnements et tenter d’enrayer les voies de contamination qui pourraient générer un risque de santé publique. Quand ils sont détectés, il est parfois difficile de savoir si la présence des pathogènes est ponctuelle et temporaire ou au contraire s’ils sont susceptibles de persister pendant de longues périodes. En effet, de très nombreux facteurs impactent le devenir de ces pathogènes après leur introduction dans le sol. Tout d’abord, les caractéristiques intrinsèques propres à chaque espèce dotent le pathogène d’un potentiel de survie plus ou moins important pour répondre aux conditions environnementales rencontrées dans les sols. Citons par exemple la présence prolongée des spores bactériennes pour les bactéries pathogènes aptes à former ces formes de résistance aux conditions défavorables. De plus, au sein d’une même espèce de pathogène, une biodiversité intraspécifique existe et fait que certains représentants de l’espèce seront plus adaptés aux caractéristiques du sol que d’autres. Autrement dit, les durées de persistance dans le sol varient au sein même d’une espèce pathogène.
À ces différences intrinsèques viennent s’ajouter l’ensemble des caractéristiques du sol. On parlera alors de « facteurs extrinsèques ». Ceux-ci sont tout aussi nombreux. Tout d’abord, la persistance des pathogènes dépend de la composition...
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BIBLIOGRAPHIE
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DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. Fiches de dangers biologiques transmissibles par les aliments :
https://www.anses.fr/fr/content/fiches-de-dangers-biologiques-transmissibles-par-les-aliments
Institut national de la recherche agronomique, la faune du sol :
http://www7.inra.fr/dpenv/faunedusol.htm
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