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RÉSUMÉ
Le trafic routier est la source de bruit la plus répandue en Europe et celle qui expose le plus de personnes à des niveaux sonores excessifs, jour et nuit. La règlementation sur le bruit émis par les véhicules a longtemps été le seul outil réglementaire. Elle a été complétée de façon indépendante par des règlementations permettant une approche plus globale de la gestion environnementale du bruit routier. Cet article traite des outils réglementaires et normatifs liés au bruit des véhicules routiers en considérant les méthodes et solutions en place ou en développement. Il aborde aussi l’ensemble des contributions de sources composant le bruit de trafic routier dans le but de mettre en perspective la difficulté et la nécessité d’atteindre une approche globale pour réduire les nuisances sonores.
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Lire l’articleAuteur(s)
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Louis-Ferdinand PARDO : Expert technique en acoustique - UTAC, Montlhéry, France
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Fabienne ANFOSSO LÉDÉE : Directrice de recherche en acoustique - IFSTTAR, Nantes, France
INTRODUCTION
Le bruit routier est une nuisance environnementale avérée. Il affecte la santé des individus, il est source de gêne, d’inégalités sociales et il coûte cher à la société. Le trafic routier est la source de bruit la plus répandue en Europe et celle qui expose le plus grand nombre de personnes à des niveaux sonores de jour et de nuit excessifs. Cela est vrai à l’échelle de l’Europe, de la France et concerne aussi bien les zones urbaines que rurales. Ainsi, les pouvoirs publics français et européens travaillent depuis plusieurs années à encadrer par des normes et des règlementations les différentes composantes de ce bruit routier.
La règlementation sur le bruit émis par les véhicules est ancienne et a longtemps été le seul outil limitant l’émission sonore du bruit routier : le premier texte législatif européen traitant du bruit des véhicules routiers date de 1970 et était relatif au niveau sonore extérieur des véhicules à moteur possédant au moins quatre roues. Depuis, ce texte a connu de nombreuses évolutions, notamment en ce qui concerne les niveaux limites autorisés, et la réglementation a été étendue aux tracteurs et véhicules à deux et trois roues ainsi qu’aux équipements potentiellement sources de nuisances sonores tels que les avertisseurs sonores, les systèmes d’échappement de remplacement ou les alarmes.
En parallèle de ce travail sur les émissions sonores des véhicules, sont apparues plus récemment et de façon indépendante des règlementations globales sur la gestion du bruit environnemental, incluant le bruit routier. Elles sont complétées par des méthodes de calcul et de mesure normalisées des différentes composantes du bruit routier.
Le présent article propose un aperçu des méthodes réglementaires de mesure du niveau sonore des véhicules ainsi que de l’impact de la réglementation sur la gêne qu’ils engendrent. Dans un premier temps, il fait le point sur le contexte règlementaire en matière de bruit routier et de bruit des véhicules, puis il détaille les différentes composantes du bruit routier et la façon dont elles sont modélisées. Puis l’article expose les méthodes mises en œuvre pour l’homologation acoustique des véhicules, ainsi que les différents indicateurs utilisés. Une cinquième partie offre une analyse des divers leviers d’action sur les véhicules et sur le trafic routier dans sa globalité pour réduire le bruit. Cette analyse met finalement en perspective la difficulté et la nécessité d’atteindre une approche globale de la réduction des nuisances sonores.
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Conclusion
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6. Nécessité et difficulté d’une approche globale
Comme on l’a vu, les actions visant à réduire le bruit des véhicules et celles portant sur le bruit de trafic routier se sont souvent développées de façon indépendante, qu’il s’agisse de règlementation, de modèles prévisionnels ou de méthodes de mesure. La conséquence inévitable est un manque de clarté des démarches et des outils développés et surtout une moindre efficacité des solutions apportées.
Dans le cadre du règlement européen CE/540/2014 relatif au bruit des véhicules, le Parlement européen a voté deux amendements pour prendre en compte la contribution du revêtement routier dans la stratégie globale de réduction des nuisances environnementales. Les considérants indiquent que le niveau sonore du trafic routier est un problème complexe, influencé par de multiples sources et notamment par l’infrastructure routière. C’est un premier pas très important qui permet de considérer que le véhicule et le pneumatique ne sont pas les seuls leviers d’action pour réduire le bruit. Le revêtement de chaussée a d’ailleurs un potentiel significatif de quelques décibels, qui peuvent s’ajouter à un ensemble d’autres gains. D’ailleurs, l’effet de réduction du bruit est immédiat lors du renouvellement d’un revêtement routier alors qu’il prend plusieurs années pour le renouvellement du parc automobile.
Le potentiel de réduction du bruit global par le traitement des véhicules et des pneumatiques est déjà engagé et maîtrisé par des actions et des échéances. Ces efforts de la filière automobile sont plus ou moins complétés localement par les autres leviers possibles de réduction : qualité des revêtements de chaussée, écrans antibruit, gestion du trafic routier (réduction des vitesses, des débits, restrictions de circulation, incitation aux transports en commun, règlementation locale et outils de planification), bâtiments. Un ensemble de solutions existent mais elles ne sont pas intégrées dans une approche globale et coordonnée des politiques publiques relatives aux transports. Ainsi, dans le cadre de la diminution des émissions sonores routières, il est nécessaire de considérer le contexte dans sa globalité pour valoriser le potentiel de chacun des leviers et donner la possibilité aux fabricants de routes, de produits d’isolation et d’écrans antibruit, de valoriser leurs nouveaux produits et d’influer sur l’inclusion...
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - NUGENT (C.) et al - Noise in Europe 2014, EEA Report N° 10/2014, - European Environment Agency, 2014, 68 pages.
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(2) - ANSES - Évaluation des impacts sanitaires extra-auditifs du bruit environnemental, Rapport d’expertise collective, Saisine n° 2009-SA-0333, - Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail, février 2013, 313 pages.
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(3) - WHO - Burden of disease from environmental noise, - World Health Organization, 2011, 126 pages.
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(4) - SETRA - Prévision du bruit routier, volume 1 – Calcul des émissions sonores dues au trafic routier, - Guide méthodologique du Service d’études techniques des routes et autoroutes, février 2009, 124 pages.
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(5) - KEPHALOPOULOS (S.), PAVIOTTI (M.), ANFOSSO-LEDEE (F.) - Common Noise Assessment Methods in Europe (CNOSSOS-EU), - JRC Reference Report EUR25379 EN. Luxembourg : Publications Office of the European Union, 2012, 180 pages.
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DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
Base de données nationale bruit de roulement (CEREMA DTer EST, laboratoire régional de Strasbourg) : http://213.215.52.146/BDBruitDeRoulement
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NF S 31-133 (2011), Acoustique – Bruit dans l’environnement – Calcul de niveaux sonores
ISO 10844 (2014), Spécification des méthodes d’essais pour le mesurage du bruit émis par les véhicules routiers
NF ENV 13005 (1999), Guide pour l’expression de l’incertitude de mesure (GUM)
ISO 5725 (1994), Parties 1 à 6 – Exactitude (justesse et fidélité) des résultats et méthodes de mesure
NF EN 61672, Électroacoustique – Sonomètres
NF XP S31-145-1 (2007), Acoustique –...
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