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EnglishRÉSUMÉ
Comme elle permet de mesurer simultanément les positions 3D, les tailles et les caractéristiques morphogéométriques d’un champ de particules, l’holographie numérique en ligne est une méthode optique de référence pour la caractérisation des écoulements polyphasiques. Elle reste aujourd’hui considérée comme une technique pour la R&D mais sa simplicité expérimentale et son succès grandissant la rendent de plus en plus accessible. Cet article décrit et formalise les principes optiques à la base de cette technique de mesure et de visualisation. Il présente les aspects expérimentaux et numériques de sa mise en œuvre, des montages courants aux différentes méthodes de reconstruction, et en précise les limites. Enfin, le potentiel de la technique est illustré à travers plusieurs cas applicatifs.
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Lire l’articleAuteur(s)
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Fabrice LAMADIE : Ingénieur – chercheur, HDR - CEA, DES, ISEC, DMRC, Univ. Montpellier, Marcoule, France
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Loïc MÉÈS : Chargé de recherche - CNRS, univ. Lyon, école centrale de Lyon, INSA Lyon, univ. Claude Bernard Lyon 1, LMFA, UMR5509, Écully, France
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Corinne FOURNIER : Maître de conférences, HDR - Univ. Lyon, UJM-Saint-Étienne, CNRS, Institut d’Optique Graduate School, laboratoire Hubert Curien UMR 5516, Saint-Étienne, France
INTRODUCTION
L’holographie est un procédé d’enregistrement de la phase et de l’amplitude d’une onde lumineuse diffractée par un objet sous la forme d’une figure d’interférence. Dans sa version en ligne, l’onde qui sert à illuminer les objets sert également d’onde de référence. On parle alors d’« holographie de Gábor » en référence au physicien Dénes Gábor (Denis Gabor), qui a exposé son principe en 1948. Historiquement, les hologrammes étaient enregistrés sur des plaques photographiques de grande résolution. L’holographie numérique est née du remplacement de ces plaques par des capteurs numériques matriciels (CCD, CMOS) à partir des années 2000, en suivant l’idée proposée pour la première fois en 1967 par J. W Goodman et R. W Laurence. Très tôt, la technique a été appliquée aux études de mécanique des fluides expérimentales car elle permet de mesurer, avec un dispositif expérimental simple, la taille, la position ou encore la vitesse de particules en mouvements dans un écoulement. Dans les années 2000, son caractère 3D la positionne comme une technique alternative prometteuse aux méthodes tomographiques de vélocimétrie par images de particules qui permettent dans leur version stéréoscopique de mesurer les trois composantes des champs de vitesse, mais qui se limitent à une section de l’écoulement. Aujourd’hui, malgré le fort développement des techniques de suivi de particules en trois dimensions à l’aide de quatre caméras (ou plus), l’holographie conserve de nombreux atouts. Elle s’adapte à des configurations expérimentales complexes pour lesquelles les accès optiques sont limités et permet, au-delà du simple positionnement des particules, de mesurer simultanément l’ensemble de leurs caractéristiques, depuis leur taille jusqu’à des informations sur leur composition via leur indice de réfraction. L’holographie se heurte cependant à quelques limitations. La précision de mesure selon l’axe optique est souvent faible avec les montages en ligne sans lentille, du fait d’une faible ouverture numérique. La densité de particules mesurables en une seule acquisition est limitée, ce qui la cantonne, comme beaucoup de méthodes d’imagerie, aux écoulements dilués. Enfin, dans sa version la plus simple, sans optiques supplémentaires de report d’image, le volume de mesure reste limité par la petite taille des capteurs. Pour ces raisons, l’holographie numérique en ligne reste essentiellement à ce jour une technique de laboratoire. Elle présente néanmoins un fort potentiel de développement et est de plus en plus utilisée par les chercheurs et les ingénieurs, profitant des progrès technologiques constants en matière de capteurs, en termes de taille, de résolution (pixel de plus en plus petit, pouvant atteindre 1 μm), de dynamiques (jusqu’à 16 bits réels) et de fréquences d’acquisition (plusieurs dizaines de kilohertz pour des images de plusieurs mégapixels). Cet article s’attache à décrire l’holographie numérique en ligne et son application à la mécanique des fluides expérimentale. Les phénomènes de diffraction et de propagation de la lumière sur lesquels la technique repose sont rappelés dans la première section dans le cadre de l’optique scalaire. Les montages optiques courants et les différentes méthodes numériques de reconstruction sont décrits dans la deuxième partie de l’article. La troisième et dernière partie illustre, à travers plusieurs exemples, tout le potentiel de cette technique de mesure pour la caractérisation des écoulements polyphasiques.
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1. Diffraction et propagation de la lumière
Le principe de l’holographie repose sur les phénomènes d’interférence, de diffraction et de propagation de la lumière. Sa mise en œuvre comporte une phase d’enregistrement et une phase de reconstruction. Une onde lumineuse cohérente éclaire un objet ou un ensemble d’objet. L’onde réfléchie ou transmise par ces objets est superposée à une onde de référence et la figure d’interférence produite par cette superposition, l’hologramme, est enregistré. On parle d’« holographie en ligne » quand le faisceau d’éclairage et le faisceau de référence ne font qu’un.
La reconstruction consiste à estimer la position, la forme et les propriétés optiques des objets à partir de l’hologramme. Le terme de restitution, souvent employé en holographie, fait lui référence à la procédure de lecture en holographie optique qui permet de « restituer » une image 3D de l’objet pour l’observateur. En holographie digitale, la reconstruction consiste en un traitement numérique de l’hologramme qui permet de retrouver les propriétés des objets, en passant ou non par la reconstruction d’images. Il existe différentes méthodes de reconstruction numérique. La plupart reposent sur les théories scalaires de la diffraction, qu’il s’agisse de calculer la propagation d’une onde pour établir un modèle de diffraction ou de réaliser un calcul de rétropropagation pour reconstruire une image à partir d’un hologramme.
On admettra donc, dans cet article, qu’une onde lumineuse en un point P est décrite par un seul champ scalaire (réel) u(P, t) (voir figure 1). Le vecteur sera noté (en gras) P. On admettra également que ce champ est une fonction harmonique du temps et on adoptera la représentation complexe U(P) telle que u(P, t) = Re[U(P) exp(−iωt)].
le signe moins du terme de dépendance au temps –iωt est choisi par convention. Notons que la convention alternative (iωt)...
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Diffraction et propagation de la lumière
BIBLIOGRAPHIE
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(1) - ONURAL (L) - Diffraction from a wavelet point of view. - In: Opt. Lett., 18.11, p. 846-848, juin 1993.
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(2) - PELLAT-FINET (P.) - Fresnel diffraction and the fractional-order Fourier transform. - In: Opt. Lett., 19.18, p. 1388-1390, sept. 1994.
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(3) - COËTMELLEC (S.), LEBRUN (D.), ÖZKUL (C.) - Characterization of diffraction patterns directly from in-line holograms with the fractional Fourier transform. - In: Appl. Opt., 41.2, p. 312-319, jan. 2002.
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(4) - PARRENT (G.B.), THOMPSON Jr (B.J) - On the Fraunhofer (far field) diffraction patterns of opaque and transparent objects with coherent background. - In: Optica Acta: Internat 11.3, p. 183-193 (1964).
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(5) - BORN (M.), WOLF (E.) - Principles of Optics: Electromagnetic Theory of Propagation, Interference and Diffraction of Light. - 7th, Cambridge University Press. isbn: 0521642221 (1999).
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DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
Codes en ligne :
Code MATLAB permettant la simulation et la reconstruction d’hologrammes en ligne par la méthode du spectre d’onde plane (Tatiana Latychevskaia et Hans-Werner Fink), https://www.mathworks.com/matlabcentral/fileexchange/59939-holography-with-plane-waves-inline-in-line (page consultée le 20 juillet 2021)
Code IDL (Interactive Data Language) pour l’analyse d’images de microscopie holographique en ligne par rétropropagation via l’intégrale Rayleigh-Sommerfeld (David Grier), https://github.com/davidgrier/rayleighsommerfeld, (page consultée le 20 juillet 2021)
Code Python permettant de simuler des hologrammes en ligne avec la méthode du spectre d’onde plane (Kyle M. Douglass), http://kmdouglass.github.io/posts/simulating-inline-holograms/, (page consultée le 2 octobre 2021)
Applications :Holovibes, logiciel gratuit dédié au calcul d’hologrammes en temps réel, http://holovibes.com/
HoloPy, outil Python permettant la simulation et la reconstruction d’hologrammes, https://holopy.readthedocs.io/en/master/
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