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EnglishRÉSUMÉ
L’objectif de cet article est de répertorier les demandes, offres, contraintes et avantages de l’urbanisme souterrain. Les demandes sont tout d'abord répertoriées : agricoles, pour habitat troglodytique, hydrologiques, liées aux transports, etc. L'offre est souvent méconnue juridiquement, technologiquement, par le manque de visibilité et la crainte de l’exécution. De plus, l’aménagement souterrain est confronté à de nombreuses contraintes juridiques et réglementaires, mais également techniques. Les informations liées aux avantages, tels que la sécurité, le développement durable et bien d’autres constituent le dernier paragraphe de cet article.
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Pierre DUFFAUT : Président d’honneur, Espace souterrain (Association française des tunnels et de l’espace souterrain)
INTRODUCTION
Beaucoup d’exemples illustrent l’intérêt écologique des aménagements souterrains et leur place, dans la perspective du développement durable.
Tous, de la cave individuelle aux stockages de gaz, économisent de l’espace en surface et de l’énergie. Construire à l’intérieur d’une grande caverne économise sur les fondations, les toits et les murs (à l’image de ce qui a été construit sous la coupole du CNIT à La Défense). Le tunnel de circulation étouffe les vibrations, il enferme bruits et odeurs. Sous un carrefour, le passage souterrain économise du temps, du carburant et de la pollution. Outre l’énergie, les entrepôts souterrains économisent du gardiennage, de l’entretien et des assurances. Plus généralement, un recours accru au sous-sol est indispensable aujourd’hui pour lutter contre l’étalement urbain et revitaliser nombre de centre-villes.
En économie libérale, la loi de l’offre et de la demande fait le marché : l’offre d’espace souterrain est desservie, d’abord par son manque de visibilité (sauf justement lorsqu’il s’agit de cacher et protéger), ensuite par la méconnaissance des possibilités tant juridiques que technologiques, mais aussi par la crainte des mauvaises surprises quant aux coûts et aux délais d’exécution. C’est pourquoi la demande reste timide ou, même, ne s’exprime pas. Pour susciter la demande, il faut faire mieux connaître l’offre en mettant ses attraits en valeur.
L’aménagement d’espaces souterrains est confronté à deux types de contraintes : les terrains et l’environnement social. D’un côté, des sciences « dures », comme la géologie, l’hydrogéologie, la géotechnique, sur lesquelles on peut appuyer ses projets, de l’autre, les sciences humaines, souvent dites « molles », dont le droit. Sans une évolution rapide du droit, toujours en retard sur les évolutions économiques et sociales, le sous-sol aura du mal à jouer son rôle pour rendre les villes plus durables.
Parmi les bénéfices des aménagements souterrains, il faut compter la sécurité et l’économie, contrairement aux idées reçues. Le présent dossier n’aborde pas la conception ni l’exécution qui sont traitées par ailleurs.
le lecteur pourra utilement se reporter au dossier précédent, dans la base documentaire des Éditions T.I. (cf. Urbanisme souterrain- Panorama historique et géographique) .
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5. Conclusion
Comme la prose de Monsieur Jourdain, l’urbanisme souterrain a été pratiqué, bien avant d’être reconnu, nommé et conceptualisé.
Si, dans l’Antiquité, Babylone, Alexandrie et Rome étaient des exceptions au milieu d’une société rurale, la société d’aujourd’hui est « massivement urbaine », selon Françoise Choay qui ajoute « ... elle peine à aménager la ville... ». Le même auteur semble regretter les excès d’une réglementation qu’elle reconnaît, pourtant, indispensable.
Dans toute ville qui grandit, l’espace souterrain est une soupape de sûreté contre la congestion. Alors qu’il est largement disponible et riche de possibilités, le sous-sol est ignoré ou, pour le moins, sous-estimé, tant par les textes sur l’urbanisme que par la plupart des organismes concernés (et bien entendu par le grand public). Beaucoup d’idées fausses circulent sur la propriété et la réglementation du sous-sol. L’aménagement du territoire implique évidemment l’intervention de plusieurs ministères, ce qui semble exiger un organisme commun en charge du sous-sol, capable de concilier les demandes agricoles, industrielles, urbaines et militaires. Un tel organisme, préfiguré dès la thèse de Jaques Brégeon en 1983, n’existe toujours pas.
La notion de patrimoine commun renvoie à un partage raisonnable et équitable des ressources naturelles entre leurs usagers réunis en communautés (de riverains, de bassin, de nappe) et non pas à une appropriation privative, ni par des intérêts privés, ni par l’État, la ville ou quelque établissement public.
L’essentiel est de ne pas opposer urbanisme souterrain et urbanisme de surface. Il faut au contraire les intégrer au mieux, sachant toutefois que ce qu’on fait en sous-sol est plus durable qu’en surface : en souterrain, il est difficile de modifier, d’agrandir, de démolir et le retour à l’état initial est strictement impossible. L’urbanisme classique a rarement l’occasion de superposer les diverses fonctions urbaines, l’urbanisme souterrain doit le faire (Monaco et Kansas City donnent d’excellents...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - BERTHOLON (P.), HUET (O.) - Habitat creusé - , Eyrolles, Paris (2005).
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(2) - PARKER (H.) - Alaskan way viaduct replacement - , World tunnel congress, Seoul, WG 20 (2006).
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(4) - DUFFAUT (P.) - Maîtrise des risques naturels grâce aux ouvrages souterrains pour l’aménagement durable de la montagne - ; CR. Conf. DIPCN, Paris (1999).
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(5) - DUFFAUT (P.) - Les facteurs qui limitent la taille des cavités - ; Symp. SIMR Aachen, Wittke éd. Balkema, 245-253 (1982).
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(6) - DUFAU (J.) - Le domaine public - , éd. du Moniteur, Paris, 5e édition...
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