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RÉSUMÉ
Cet article traite de la prise en compte des actions et des situations accidentelles affectant les appuis de ponts franchissant des voies navigables intérieures ou maritimes et, plus généralement, les obstacles fixes implantés dans ces mêmes voies.
Il inclut la prise en compte d’efforts dus à des chocs de bateaux ou de navires selon les dispositions prévues par la norme Eurocode NF EN 1991-1-7 – Actions accidentelles.
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Jean-Armand CALGARO : Ingénieur général honoraire des Ponts et Chaussées - Professeur honoraire au CHEC et à l’ENPC
INTRODUCTION
Lorsque l’on projette un pont au-dessus d’une voie navigable ou d’un estuaire, sa conception est souvent tributaire de la protection ou de la résistance de ses appuis vis-à-vis de chocs de bateaux, de navires ou de gros conteneurs. L’actualité nous montre que de tels accidents ne sont pas rares et se traduisent toujours par d’importants dégâts matériels avec des risques de pollution du milieu fluvial ou maritime et, parfois, des pertes en vies humaines, toutes choses que l’opinion publique admet difficilement.
Le présent article se propose de faire le point sur la façon d’aborder le problème de la protection des piles, lorsque cela est nécessaire ou possible, contre les actions accidentelles causées par le trafic fluvial ou maritime.
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4. Protection des appuis de ponts à l’aide de massifs de sol
Lorsqu’elle peut être mise en œuvre, la solution consistant à protéger les appuis d’un pont à l’aide de massifs de sol (îles artificielles, etc.) est une solution efficace et économique. Les développements qui suivent sont consacrés au problème de l’arrêt d’un navire dans un massif de sol.
Plusieurs études ont été faites à ce sujet, à l’occasion du projet du Pont de Normandie. Même si, au moment de ces études, les données sur la déformabilité des navires telles qu’elles ont été précédemment développées n’étaient pas disponibles, elles présentent néanmoins un intérêt méthodologique certain. C’est pourquoi on en rappelle les principales étapes et les résultats utilisables.
4.1 Le projet de 1979 du pont de Honfleur (actuel pont de Normandie)
Dans le projet de 1979, le franchissement de la Seine était assuré par un ouvrage principal haubané de 510 m de portée centrale. Le projet était désigné sous le nom de pont de Honfleur avant d’être désigné définitivement sous le nom de pont de Normandie. Ses deux pylônes étaient implantés l’un en arrière d’un quai projeté du côté sud, et l’autre en Seine. Compte tenu des conséquences économiques et financières résultant d’un grave endommagement de cet ouvrage par suite d’un choc de navire contre ses appuis, il fut décidé de rendre leur fondation invulnérable :
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en choisissant un recul suffisant du côté sud, par rapport au quai projeté ;
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en disposant d’un système de protection efficace au voisinage du pylône nord.
Au moment des premières études qui avaient débuté en 1972, le seul système envisagé pour protéger la fondation du pylône nord fut une île artificielle de dimensions appropriées. C’est pourquoi, dès que la structure de l’ouvrage principal fut esquissée, une étude fut confiée à la société Sogreah, à partir d’un modèle au 1/100e de l’estuaire de la Seine, pour s’assurer que l’évolution des fonds, du fait de la présence de l’île artificielle, n’aurait pas de conséquences préjudiciables vis-à-vis des contraintes de navigation. La plateforme de cette île,...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - FHWA - Draft guide specification: Vessel passage at navigable waterway bridge crossing - (1989).
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(2) - LASQUELLEC (S.), KOVARIK (J.-B.) - Chocs de bateaux contre les obstacles fixes - (1998).
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(3) - MEIER-DORNBERG (K.E.) - Ship Collisions, Safety Zones, and Loading Assumptions for Structures on Inland Waterways, - VDI-Berichte n° 496 (1983).
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(4) - MINORSKY (V.U.) - An Analysis of Ship Collision with Reference to Protection of Nuclear Power Plants. - Dans Journal of Ship Research, Octobre 1959.
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(5) - WOISIN (G.) - Die Kollisionsversuche des GKSS. - Dans Jahrbuch der Schifibautechnischen Gesellschaft, vol. 70 (1976).
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(6) - FAUCHART (J.) - Choc de bateau sur obstacle déformable. - Rapports AIPC (1983).
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