Jean-Armand CALGARO
Ingénieur Général honoraire des Ponts et Chaussées - Professeur honoraire au CHEC et à l’ENPC
Le concept de robustesse est assez récent dans les Eurocodes, textes réglementaires en vigueur dans la profession. Que recouvre-t-il ? Quelles sont les subtilités par rapport à la notion de risque ?
Les Eurocodes forment une base et un langage commun à tous les pays européens en matière de construction. Vous trouverez dans cet article quelques clés qui vous permettront de mieux comprendre la nature des exigences sur lesquelles ces Eurocodes sont fondés.
Bien connaître les types de structures, l’étendue de leur domaine d’emploi et leurs méthodes de dimensionnement permet de construire un pont dans un site donné. Mais un pont n’est pas seulement un ouvrage d’art : il est construit dans le but d’assurer un service pour lequel est exigé un haut niveau de qualité, de sécurité et de fiabilité.
Les équipements des ponts couvrent un ensemble de dispositifs très divers dont le but est de rendre un tablier de pont apte à remplir sa fonction, notamment vis-à-vis des usagers.
La conception d'un pont résulte d'une démarche itérative dont l'objectif est l'optimisation technique et économique de l'ouvrage vis-à-vis de l'ensemble des contraintes naturelles et fonctionnelles imposées. Un certain nombre d'exigences de durabilité et de qualité architecturale ou paysagère y sont intégrées, ainsi que les avancées technologiques en termes de matériaux, de méthodes de construction, de création et de moyens de calcul. De façon générale, la démarche de conception d'un pont comprend trois étapes ; le recueil de données fonctionnelles et naturelles, le choix d’une structure répondant aux exigences, et l’étude de détail de la solution retenue. Il revient à l’ingénieur de tirer le meilleur parti des matériaux et de limiter les aléas possibles lors de l’éxécution.
Les ponts peuvent perdre progressivement de leur valeur. En effet, l'accroissement régulier de la charge portée entraîne des dégâts irréversibles sur la structure, qu'ils soient visibles comme les fissures, ou non apparents comme la fatigue. Pour éviter d'atteindre les états limites ultimes, il est nécessaire d'évaluer l'état de l'ouvrage, aussi bien physique que mécanique. La méthode existante se révèle être relativement complexe, se reposant à la fois sur la connaissance de certaines données et sur leur fiabilité. Ce dossier propose ainsi de faire le point sur cette méthodologie, détaillant les principales étapes : le diagnostic préliminaire (évaluation sommaire du pont) et le recalcul (estimation précise de l'état de contrainte et des marges de sécurité).
Pour garantir la fiabilité et la durabilité des ponts, il est nécessaire d'étudier régulièrement la structure afin d'évaluer l'état de l'ouvrage. Cette étude permet aux gestionnaires des ponts de prendre si nécessaire les mesures de sécurité et d'entamer éventuellement les démarches pour les réhabiliter. Pour diagnostiquer efficacement un pont, différents méthodes d'auscultation sont possibles. Mesures topographiques, géométriques (évolution du nivellement, mesure de déformation générale ou de déplacement sous chargement), mesures directes de forces ou encore mesures locales de fonctionnement : cet article détaille ainsi les principales techniques pour évaluer la qualité et l'état des matériaux et du fonctionnement des structures.
La fiabilité et la durabilité des ponts dépend de trois intervenants : les ingénieurs en conception dont le rôle est de prévoir des ouvrages conformes (qui ne comportent pas les erreurs « classiques »), les ingénieurs chargés du contrôle des projets dont le rôle est de superviser et d'optimiser le travail des ingénieurs en conception, les gestionnaires de ponts dont le rôle est d'identifier les ouvrages « malades » et de prendre les mesures de sécurité qui s'imposent. Ce dossier s'adresse en particulier à ces trois intervenants en décrivant tout d'abord les principaux désordres des ponts en béton (béton armé et béton précontraint) et des ponts métalliques, ainsi que leurs appareils d'appui, les éléments de protection et les équipements qui s'imposent. Sont ensuite énumérés les limites d'emploi de ces équipements et les différentes techniques d'essai et de mesure utilisées dans le domaine des ponts mais aussi dans le domaine du génie civil et du bâtiment (essais et mesures réalisés en laboratoire et in situ). En fin de dossier, est exposée une méthodologie pratique et classique d'évaluation d'un pont.
Dans un pont, on peut considérer d'un côté la structure de l’ouvrage, et de l’autre les équipements, appareils d'appui et éléments de protection. Pour assurer le service de transport et la sécurité des usagers, l'évaluation des différents constituants est indispensable et obligatoire. Ces équipements nécessitent une attention particulière, leur durée de vie étant généralement bien plus courte que celle du pont en général. Ils vieillissent, s'usent ou se détériorent : il faut donc les restaurer ou les remplacer périodiquement. Cet article présente ainsi les principaux désordres affectant ces éléments, tels que la corrosion, les ruptures ou les arrachements, ainsi que les conséquences sur la performance et la sécurité de la structure.