Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
Depuis les années 1980, les matrices conséquences – probabilités ont été adoptées et généralisées par les expertises QHSE, sûreté de fonctionnement, maîtrise des risques et par le contrôle interne comme méthodologie d’identification, d’analyse et d’évaluation des risques. L’ISO 31 010 classe cette technique aux étapes du processus d’appréciation du risque comme parfaitement applicable pour (i) l’identification et l’analyse, (ii) l’évaluation du risque. Cet article se positionne sur la nécessaire réévaluation de cette méthodologie pour décider de l’acceptabilité des risques.
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Since the 1980s, consequence-probability matrices have been adopted and generalised in QHSE, dependability, risk mastering, and finally by internal control as an identification, analysis, and risk assessment methodology. ISO 31010 ranks this technique at the level of risk management processes as fully applicable to risk identification, analysis, and assessment. This article explores the necessary re-evaluation of this methodology to decide on the acceptability of risks.
Auteur(s)
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Francis CLAUDE : Gérant de Planète Ronde Services - Enseignant Chercheur université Paris-Est – Institut de recherche en constructibilité – École spéciale des Travaux Publics du Bâtiment et de l’industrie (Cachan, France) et enseignant en Mastère - Membre du conseil de perfectionnement pédagogique du Mastère Management Global des Risques ENSAM/ESTP
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Sébastien NOUET : Chercheur université Paris-Est – Institut de recherche en constructibilité – École spéciale des Travaux Publics du Bâtiment et de l’industrie (Cachan, France) - Membre de l’Institut des Actuaires
INTRODUCTION
La technique des matrices conséquences – probabilités est aujourd’hui considérée comme méthodologie d’identification, d’analyse et d’évaluation des risques. Pour parvenir à un résultat cette technique suit un processus. Le premier résultat obtenu est un classement de chaque risque ou une liste ordonnée des risques aux niveaux d’importance définis. La finalité de conception du processus reste de résoudre le problème complexe de : comment décider de l’acceptabilité des risques ?
Étant entendu qu’un risque acceptable est un risque accepté, dans l’industrie, d’un outil initialement réservé aux fiabilistes elle fait partie désormais de la boite à outils des expertises en sûreté de fonctionnement, en maîtrise des risques et QHSE. L’outil est aussi très répandu en management de projets compte tenu du nombre de référentiels qui en font la promotion. À ce titre, la méthode s’intègre comme le sous-processus « analyse des risque » du processus d’ensemble de management du projet.
Que ce soit dans la fiabilité des systèmes complexes ou en management de projets cette méthode a connu un développement spectaculaire puisque une forme de matrice conséquence – probabilité est utilisée pour l’analyse critique d’une analyse AMDEC, pour définir les priorités à la suite d'une analyse HAZOP ou encore pour identifier les exigences de maintenance avec la MBF. Ces trois méthodes sont, à notre connaissance, les plus enseignées et les plus répandues dans l’industrie.
Enfin, depuis les années 1990 et la transformation des audits ponctuels en véritable processus de contrôle interne, cette méthode fait partie intégrante des outils visant à fournir à un conseil d’administration une assurance raisonnable quant à l'atteinte des objectifs de l'organisation. Sur ce dernier plan, l’outil a notamment été généralisé par des consultants pour quantifier les risques dans les processus de cartographie des risques dont l’ambition est de contribuer à l’efficacité du management des risques de l’entreprise.
À ce jour elle est probablement la technique d’identification, d’analyse et d’évaluation des risques la plus répandue que ce soit pour les activités militaires et civiles.
La première partie de l’article traite de la méthode et de son extension. La seconde la critique sur la base de rares publications identifiées qui ont tentés l’exercice et d’une expérimentation sur un cas réel. Une troisième partie, en synthèse, résume les incohérences de cette méthode qui n’est finalement pas adaptée pour traiter de l’identification, de l’analyse et de l’évaluation des risques et par conséquent de l’acceptabilité des risques.
Cette communication intervient dans le cadre du projet RiD Project Management (Risk intelligence & Decisions for Complex Project Management) du Fond Unique Interministériel numéro 19 dont l’objectif est de réconcilier les visions économiques et financières (incertaines) des projets complexes avec les attentes comptables. Ce projet de R&D est soutenu par le Conseil régional d’Ile-de-France et la Banque Publique d’investissement ainsi que par les pôles de compétitivité Advancity et Finance Innovation.
MOTS-CLÉS
Risque construction Mesure de maîtrise des risques Criticité management des risques qualité Management de projets innovants collaboratifs matrices de risques ISO 31010
KEYWORDS
risk | building | Safety Instrumented barriers | Criticality | quality risk management | Management of collaborative innovation projects | risk matrices | ISO 31010
DOI (Digital Object Identifier)
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3. Critique de la méthode n° 29 de l’ISO 31010 et perspectives
Cette troisième partie débute par les critiques identifiées comme méthode performante pour le management des risques et, plus généralement, comme méthode adaptée à l’efficience dans des situations de management du risque et de l’incertitude car, comme nous l’avons vu, elle n’a pas été conçue à cet effet.
Dans un second temps, nous synthétisons les critiques du point de vue de l’identification, de l’analyse, de l’évaluation et du traitement des risques.
3.1 Autres critiques identifiées
Paradoxalement, il n’existe pas de nombreuses références dans la littérature qui suggère une réévaluation de la méthode n° 29 de l’ISO 31010 pour contribuer à une gestion efficace des risques.
HAUT DE PAGE3.1.1 Article de Cox sur les matrices de risques
L.A Cox identifie aussi le peu de recherches qui valide la performance de cette méthode pour améliorer les décisions en matière de management des risques. Son article met en relief quatre points principaux :
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une faible résolution qui restitue dans un certain nombre de cas des niveaux de risque identiques à des risques très différents sur un plan quantitatif (Cf. remarques suite au tableau 21) ;
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des erreurs car le choix du mode quantitatif restitue dans un certain nombre de cas un classement des scores de criticité différents de celui obtenu dans le cas du mode qualitatif (Cf. remarque suite au tableau ...
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - GERMA - Management des Risques des Projets Complexes de Génie Civil et Urbain. - Le Moniteur des Travaux Publics et du Bâtiment N° 5682. Cahier détachable du 19 octobre 2012.
-
(2) - MAGNE (L.), VASSEUR (D.) - Risques industriels. Complexité, incertitude et décision : une approche interdisciplinaire. - Collection EDF R&D, Paris, Lavoisier (2006).
-
(3) - INCOSE - Systems Engineering Handbook. - Incose (2015).
-
(4) - MILES (L.D.) - Techniques of Value Analysis and Engineering. - 3ème éd. L.D Miles Value Foundation. Eleanor Miles Walker (1989).
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(5) - de la BRETESCHE (B.) - La méthode APTE : Analyse de la valeur, analyse fonctionnelle. - Pétrelle (2000).
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(6) - KÉLADA (J.) - L’AMDEC. - École...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
IMDR Institut de Maîtrise des Risques – DVD, Fiabiliste : l'histoire d'un métier singulier
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AMF – Autorité des Marchés Financiers
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COSO
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ECSS – The European Cooperation for Sapce Standardization
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ESTP – Institut de recherche en constructibilité
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IAEA – International Atomic Energy Agency
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IMdR – Institut pour la Maîtrise des Risques
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