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Article

1 - UNE TECHNIQUE POUR RÉSOUDRE LE PROBLÈME COMPLEXE DE L’ACCEPTABILITÉ DES RISQUES

2 - UNE AUTRE INGÉNIERIE D’ACCEPTATION DES RISQUES POUR LES PROJETS

3 - CRITIQUE DE LA MÉTHODE N° 29 DE L’ISO 31010 ET PERSPECTIVES

4 - CONCLUSION

5 - GLOSSAIRE

Article de référence | Réf : C8109 v1

Conclusion
Critique des matrices de risques pour le secteur de la construction

Auteur(s) : Francis CLAUDE, Sébastien NOUET

Date de publication : 10 oct. 2016

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RÉSUMÉ

Depuis les années 1980, les matrices conséquences – probabilités ont été adoptées et généralisées par les expertises QHSE, sûreté de fonctionnement, maîtrise des risques et par le contrôle interne comme méthodologie d’identification, d’analyse et d’évaluation des risques. L’ISO 31 010 classe cette technique aux étapes du processus d’appréciation du risque comme parfaitement applicable pour (i) l’identification et l’analyse, (ii) l’évaluation du risque. Cet article se positionne sur la nécessaire réévaluation de cette méthodologie pour décider de l’acceptabilité des risques.

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Auteur(s)

  • Francis CLAUDE : Gérant de Planète Ronde Services - Enseignant Chercheur université Paris-Est – Institut de recherche en constructibilité – École spéciale des Travaux Publics du Bâtiment et de l’industrie (Cachan, France) et enseignant en Mastère - Membre du conseil de perfectionnement pédagogique du Mastère Management Global des Risques ENSAM/ESTP

  • Sébastien NOUET : Chercheur université Paris-Est – Institut de recherche en constructibilité – École spéciale des Travaux Publics du Bâtiment et de l’industrie (Cachan, France) - Membre de l’Institut des Actuaires

INTRODUCTION

La technique des matrices conséquences – probabilités est aujourd’hui considérée comme méthodologie d’identification, d’analyse et d’évaluation des risques. Pour parvenir à un résultat cette technique suit un processus. Le premier résultat obtenu est un classement de chaque risque ou une liste ordonnée des risques aux niveaux d’importance définis. La finalité de conception du processus reste de résoudre le problème complexe de : comment décider de l’acceptabilité des risques ?

Étant entendu qu’un risque acceptable est un risque accepté, dans l’industrie, d’un outil initialement réservé aux fiabilistes elle fait partie désormais de la boite à outils des expertises en sûreté de fonctionnement, en maîtrise des risques et QHSE. L’outil est aussi très répandu en management de projets compte tenu du nombre de référentiels qui en font la promotion. À ce titre, la méthode s’intègre comme le sous-processus « analyse des risque » du processus d’ensemble de management du projet.

Que ce soit dans la fiabilité des systèmes complexes ou en management de projets cette méthode a connu un développement spectaculaire puisque une forme de matrice conséquence – probabilité est utilisée pour l’analyse critique d’une analyse AMDEC, pour définir les priorités à la suite d'une analyse HAZOP ou encore pour identifier les exigences de maintenance avec la MBF. Ces trois méthodes sont, à notre connaissance, les plus enseignées et les plus répandues dans l’industrie.

Enfin, depuis les années 1990 et la transformation des audits ponctuels en véritable processus de contrôle interne, cette méthode fait partie intégrante des outils visant à fournir à un conseil d’administration une assurance raisonnable quant à l'atteinte des objectifs de l'organisation. Sur ce dernier plan, l’outil a notamment été généralisé par des consultants pour quantifier les risques dans les processus de cartographie des risques dont l’ambition est de contribuer à l’efficacité du management des risques de l’entreprise.

À ce jour elle est probablement la technique d’identification, d’analyse et d’évaluation des risques la plus répandue que ce soit pour les activités militaires et civiles.

La première partie de l’article traite de la méthode et de son extension. La seconde la critique sur la base de rares publications identifiées qui ont tentés l’exercice et d’une expérimentation sur un cas réel. Une troisième partie, en synthèse, résume les incohérences de cette méthode qui n’est finalement pas adaptée pour traiter de l’identification, de l’analyse et de l’évaluation des risques et par conséquent de l’acceptabilité des risques.

Cette communication intervient dans le cadre du projet RiD Project Management (Risk intelligence & Decisions for Complex Project Management) du Fond Unique Interministériel numéro 19 dont l’objectif est de réconcilier les visions économiques et financières (incertaines) des projets complexes avec les attentes comptables. Ce projet de R&D est soutenu par le Conseil régional d’Ile-de-France et la Banque Publique d’investissement ainsi que par les pôles de compétitivité Advancity et Finance Innovation.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-c8109


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4. Conclusion

Cet article se positionne sur la nécessaire réévaluation de la méthode n° 29 de l’ISO 31010 comme méthode, d’après l’ISO, comme parfaitement applicable pour l’identification et l’analyse des risques et applicable pour l’évaluation des risques.

Les matrices conséquences – probabilités, ou matrice de risques, présentent de sérieux inconvénients en terme d’identification, d’analyse et d’évaluation des risques. En terme d’évaluation du risque, ce qu’il représente en importance aux yeux de l’organisme relativement à d’autres, cette étape est complétement indépendante du profil de risque à l’étude et de l’attitude face au risque de l’organisme et/ou de ses managers et de leurs équipes. En terme d’allocation de ressources pour le traitement du risque, COX discute d’une allocation sous optimale. Effectivement, cette dernière ne peut être définie de façon unique. Cependant, la sous-optimalité reste un concept fort car, in fine, l’entreprise alloue des ressources sur des événements qui ont une probabilité nulle de se produire. Enfin, pour une méthode qui est devenue le processus d’appréciation du risque afin de décider de l’acceptabilité du risque – quel que soient le profil de risque à l’étude et l’attitude par rapport aux risque des entreprises ou des managers et de leurs équipes – le résultat sera toujours le même : l’acceptation d’une variance infinie des risques que ce soit avant ou après le traitement des risques.

Le raisonnement économique est parfois contre-intuitif par rapport au sens commun : il prend alors la forme de paradoxe. En matière de sciences de la décision, le vocable est employé dans le sens de contre-exemple à une théorie ou à un critère de choix en vigueur jusque-là. Ici, nous avons souhaité attirer l’attention des professionnels sur cette réalité.

Une fois la sûreté de fonctionnement du Produit d’un Projet défini comme l'aptitude d'un système à remplir une (ou plusieurs) fonction(s) requise(s) dans des conditions données, et notamment en terme de performance d’usage pour l’utilisateur final, afin d’apporter une assurance raisonnable quant à la réalisation des objectifs d’un Projet, nous proposerons dans un prochain article un modèle de management des risques.

Ce modèle sera ouvert à une vision innovante du...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - GERMA -   Management des Risques des Projets Complexes de Génie Civil et Urbain.  -  Le Moniteur des Travaux Publics et du Bâtiment N° 5682. Cahier détachable du 19 octobre 2012.

  • (2) - MAGNE (L.), VASSEUR (D.) -   Risques industriels. Complexité, incertitude et décision : une approche interdisciplinaire.  -  Collection EDF R&D, Paris, Lavoisier (2006).

  • (3) - INCOSE -   Systems Engineering Handbook.  -  Incose (2015).

  • (4) - MILES (L.D.) -   Techniques of Value Analysis and Engineering.  -  3ème éd. L.D Miles Value Foundation. Eleanor Miles Walker (1989).

  • (5) - de la BRETESCHE (B.) -   La méthode APTE : Analyse de la valeur, analyse fonctionnelle.  -  Pétrelle (2000).

  • (6) - KÉLADA (J.) -   L’AMDEC.  -  École...

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IMDR Institut de Maîtrise des Risques – DVD, Fiabiliste : l'histoire d'un métier singulier

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