Secteur spécifique et porteur d'innovations
Imagerie médicale - Avant-propos

L'imagerie médicale est une forme d'imagerie comme il en existe beaucoup d'autres, pourrait-on croire ? Elle se distingue néanmoins sur deux points essentiels. D'un point de vue technique, il s'agit de techniques permettant de voir à l'intérieur des tissus, et le pouvoir pénétrant des rayonnements utilisés est leur propriété essentielle, qu'il s'agisse d'ondes électromagnétiques ou acoustiques (l'endoscopie représentant une exception remarquable).

D'autre part, l'attention du radiologue se porte sur des êtres humains, et leur santé dépend de l'exactitude de son diagnostic. La précision du geste du chirurgien sera grandement facilitée par la pertinence des images mises à sa disposition, à la fois pour planifier son geste et plus tard pour l'effectuer. L'esthétique des images médicales est donc une qualité accessoire, alors qu'il est essentiel que le maximum de détails signifiants soient visibles et immédiatement identifiables à la lecture, avec un minimum d'ambiguïté.

Il va sans dire que l'acquisition de l'image ne doit pas être au détriment de la santé du patient (en cas d'utilisation de rayonnements ionisants, par exemple), et si possible de son confort. Elle doit aussi tenir compte de la physiologie du corps humain : un patient ne peut tenir sa respiration trop longtemps s'il est souffrant ou âgé ! Bref, les techniques d'imagerie médicale, quand bien même elles s'appuient sur des techniques traditionnelles (le film photographique a longtemps été très utilisé), sont très spécifiques. Et à dire vrai, il semble qu'elles le soient de plus en plus.

Porteuse d'innovations dans de nombreux domaines, l'imagerie médicale a envahi des champs entiers de l'ingénierie. Elle était autrefois limitée à la chimie (les émulsions photosensibles) et à l'électrotechnique (les générateurs de rayons X, les amplificateurs de brillance). Aujourd'hui, elle fait largement appel à l'électronique de pointe pour les détecteurs numériques de rayons X et de photons γ, aux sources et récepteurs radiofréquence pour l'IRM, aux sondes d'échographie bidimensionnelles, etc. Elle requiert aussi des algorithmes de traitement du signal sophistiqués (logiciels de traitement d'image), un traitement de l'information original (mise à l'écran, réseaux d'échange et de stockage de données, etc.), et maintenant la biochimie, l'optique, etc. Il est donc largement justifié que les Techniques de l'Ingénieur lui consacrent une de ses collections.