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1 - DISPOSITIFS À UN ÉLECTRON

2 - ASPECTS EXPÉRIMENTAUX

3 - ASPECTS MÉTROLOGIQUES

4 - AUTRES DISPOSITIFS À UN ÉLECTRON

5 - APPLICATIONS DES DISPOSITIFS MONOÉLECTRONIQUES

| Réf : R910 v1

Dispositifs à un électron
Dispositif à un électron et métrologie de l’ampère

Auteur(s) : Nicolas FELTIN, Laurent DEVOILLE

Date de publication : 10 juin 2007

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RÉSUMÉ

La physique fondamentale s'est introduite dans le monde de la métrologie. Ainsi, des physiciens ont imaginé à l'échelle nanométrique des dispositifs au travers desquels le passage des électrons serait maîtrisé un à un. Ce nouveau concept a été baptisé "électronique à un électron". L'idée est d'exploiter ce système dans le but de développer un étalon quantique de courant, qui remplacerait très avantageusement l'électrodynamomètre et la détermination gyromagnétique du proton et même la balance du watt.

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ABSTRACT

Fundamental physics has been introduced into the realm of metrology. Physicians have imagined devices through which the passage of the electrons would be controlled individually at the nanoscale. This new concept was called "single-electron electronics". The idea is to exploit this system in order to develop a quantum standard of current which would efficiently replace the electrodynamometer, the determination of the proton gyromagnetic ratio and even the watt balance.

Auteur(s)

INTRODUCTION

L’ampère est défini comme « l’intensité d’un courant électrique constant qui, maintenu dans deux conducteurs parallèles, rectilignes, de longueur infinie, de section circulaire négligeable et placés à une distance de un mètre l’un de l’autre dans le vide, produirait entre ces conducteurs une force de 2 × 10 –7 newtons par mètre de longueur ». Jusqu’à aujourd’hui, la réalisation directe de l’ampère s’effectue grâce à un électrodynamomètre avec une incertitude de 10 –5. La détermination du rapport gyromagnétique du proton permet de le réaliser de manière indirecte avec une incertitude de 10 –6. La balance du watt combinée à la détermination de l’ohm devrait à terme conduire à une réalisation de l’ampère à quelque 10 –8 [1]. Cependant, de manière pratique dans le système international d’unités (SI), la réalisation et la reproduction de l’ampère, ainsi que la détermination de ses multiples et sous-multiples passent par les étalons de résistance et de force électromotrice en appliquant la loi d’Ohm. Toute intensité de courant comprise entre 100 pA et 10 kA est ainsi raccordée à l’ohm et au volt par des mesures de la tension aux bornes d’une résistance. Une incertitude de 10 – 6 est obtenue pour des intensités de courant comprises entre 10 µA et 10 mA. Pour les valeurs inférieures à 100 pA, une variation de tension aux bornes d’un condensateur de capacité connue, chargé par le très faible courant à déterminer, est mesurée sur une certaine durée.

Avec l’avènement de la métrologie quantique, les nouveaux dispositifs utilisés comme étalons électriques se sont avérés plus stables, plus reproductibles que les étalons conventionnels et ont permis de gagner 3 à 4 ordres de grandeur sur l’incertitude par rapport aux étalons matériels classiques (piles, résistances). Par ailleurs, les phénomènes mis en jeu reliés directement à des constantes fondamentales (h, e, etc.) pourraient à terme remplacer les unités du SI. La physique fondamentale s’est ainsi introduite dans le monde de la métrologie. Actuellement, les effets Hall quantique et Josephson permettent de conserver l’ohm et le volt. Ces phénomènes se manifestent au sein de dispositifs extrêmement petits (dont une des dimensions caractéristiques est inférieure à 10 nm) et font appel à une physique en plein essor : la physique mésoscopique, ou nanosciences. À l’échelle nanométrique, les matériaux et les systèmes peuvent révéler des caractéristiques complètement nouvelles qui en modifient sensiblement les propriétés. Dans ce contexte, des physiciens ont imaginé des dispositifs au travers desquels le passage des électrons serait maîtrisé un à un [2] [3] [4]. Ce nouveau concept a été baptisé « électronique à un électron » et les métrologues ont immédiatement exploité ces systèmes dans le but de développer un étalon quantique de courant [2].

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-r910


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1. Dispositifs à un électron

1.1 Principes généraux

Le dispositif à un électron, ou dispositif « monoélectronique », est fondé sur le principe du blocage de Coulomb, qui fut découvert par les physiciens russes Averin et Likharev en 1985 [4]. Il s’agit de l’association d’un effet d’origine quantique, l’effet tunnel, et d’un phénomène électrostatique classique, la répulsion coulombienne, qui tend à créer une barrière d’énergie électrostatique s’opposant à la variation du nombre d’électrons dans un îlot métallique.

L’effet tunnel se produit dans des structures appelées jonctions tunnel, composées de deux électrodes métalliques séparées par une barrière isolante très fine (de l’ordre de quelques nanomètres). Alors que la mécanique classique interdit à un électron situé d’un côté de la barrière isolante de la franchir, en mécanique quantique, l’électron, de par sa nature ondulatoire, possède une probabilité de présence non nulle de l’autre côté de la barrière isolante. Un électron peut ainsi franchir la barrière par effet tunnel. La barrière est caractérisée par un coefficient de transmission des électrons T.

Dans un circuit électrique, une jonction tunnel peut être caractérisée par deux paramètres : C, la capacité liée à la faculté du système d’accumuler des charges au niveau de la barrière, et RT, la résistance liée au facteur de transmission T des électrons.

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1.2 Dispositif élémentaire à blocage de Coulomb

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1.2.1 Blocage de Coulomb

Le blocage de Coulomb apparaît lorsqu’un morceau de circuit, appelé « îlot » est isolé électriquement du reste du circuit grâce à deux jonctions tunnel. Sur la figure 1, n 1 (respectivement n 2) est défini comme le nombre...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - GENEVÈS (G.) et coll -   The BNM watt balance project.  -  IEEE Transactions on Instrumentation and Measurement, 54, no 2, 850 (2005).

  • (2) - DEVORET (M.H.), ESTEVE (D.), LAFARGE (P.), POTIER (H.), ORFILA (P.F.), URBINA (C.) -   L’électronique à un électron : état de l’art et perspectives.  -  Bulletin du BNM, 86, 7-25 (1991).

  • (3) -   Single charge tunneling Coulomb blockade phenomena in nanostructures.  -  Édité par GRABERT H., NATO ASI series, series B : Physics, 294, Plenum Press (1991).

  • (4) - AVERIN (D.V.), LIHKAREV (K.K.) -   Coulomb blockade of single-electron tunneling, and coherent oscillations in small tunnel junctions.  -  Journal of Low Temperature Physics, 62, 345-373 (1986).

  • (5) - FELTIN (N.), DEVOILLE (L.), STECK (B.), PIQUEMAL (F.), ULYSSE (C.), JIN (Y.) -   Un nouvel outil pour la métrologie électrique : le dispositif à un électron.  -  Revue Française de métrologie, 2005-2, no 2, 11-34 (2005).

  • ...

1 Organismes

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1.1 Instituts nationaux de métrologie cités

Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE), France http://www.lne.fr

Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation (CSIRO), Australie http://www.csiro.au

Métrologie et accréditation suisse (METAS), Berne, Suisse http://www.metas.ch

National Institute of Standards and Technology (NIST), Boulder CO et Gaithersburg WA, États-Unis http://www.nist.gov

National Physical Laboratory (NPL), Teddington, Royaume-Uni http://www.npl.co.uk

Physikalisch-Technische Bundesanstalt (PTB), Berlin et Braunschweig, Allemagne http:/www.ptb.de

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1.2 Autres laboratoires cités

Laboratoire de photonique et de nanostructures (CNRS/LPN), Marcoussis, France http://www.lpn.cnrs.fr

Groupe quantronique du CEA-Saclay, Saclay, France http://www-drecam.cea.fr/drecam/spec/Pres/Quantro/

Watson Research Center d’IBM, Cambridge MA, États-Unis http://www.research.ibm.com

Laboratoire de recherche de Philips, Eindhoven, Pays-Bas http://www.research.philips.com

Université...

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