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RÉSUMÉ
La physique fondamentale s'est introduite dans le monde de la métrologie. Ainsi, des physiciens ont imaginé à l'échelle nanométrique des dispositifs au travers desquels le passage des électrons serait maîtrisé un à un. Ce nouveau concept a été baptisé "électronique à un électron". L'idée est d'exploiter ce système dans le but de développer un étalon quantique de courant, qui remplacerait très avantageusement l'électrodynamomètre et la détermination gyromagnétique du proton et même la balance du watt.
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Fundamental physics has been introduced into the realm of metrology. Physicians have imagined devices through which the passage of the electrons would be controlled individually at the nanoscale. This new concept was called "single-electron electronics". The idea is to exploit this system in order to develop a quantum standard of current which would efficiently replace the electrodynamometer, the determination of the proton gyromagnetic ratio and even the watt balance.
Auteur(s)
-
Laurent DEVOILLE : Ingénieurs de recherche au Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE)
INTRODUCTION
L’ampère est défini comme « l’intensité d’un courant électrique constant qui, maintenu dans deux conducteurs parallèles, rectilignes, de longueur infinie, de section circulaire négligeable et placés à une distance de un mètre l’un de l’autre dans le vide, produirait entre ces conducteurs une force de 2 × 10 –7 newtons par mètre de longueur ». Jusqu’à aujourd’hui, la réalisation directe de l’ampère s’effectue grâce à un électrodynamomètre avec une incertitude de 10 –5. La détermination du rapport gyromagnétique du proton permet de le réaliser de manière indirecte avec une incertitude de 10 –6. La balance du watt combinée à la détermination de l’ohm devrait à terme conduire à une réalisation de l’ampère à quelque 10 –8 [1]. Cependant, de manière pratique dans le système international d’unités (SI), la réalisation et la reproduction de l’ampère, ainsi que la détermination de ses multiples et sous-multiples passent par les étalons de résistance et de force électromotrice en appliquant la loi d’Ohm. Toute intensité de courant comprise entre 100 pA et 10 kA est ainsi raccordée à l’ohm et au volt par des mesures de la tension aux bornes d’une résistance. Une incertitude de 10 – 6 est obtenue pour des intensités de courant comprises entre 10 µA et 10 mA. Pour les valeurs inférieures à 100 pA, une variation de tension aux bornes d’un condensateur de capacité connue, chargé par le très faible courant à déterminer, est mesurée sur une certaine durée.
Avec l’avènement de la métrologie quantique, les nouveaux dispositifs utilisés comme étalons électriques se sont avérés plus stables, plus reproductibles que les étalons conventionnels et ont permis de gagner 3 à 4 ordres de grandeur sur l’incertitude par rapport aux étalons matériels classiques (piles, résistances). Par ailleurs, les phénomènes mis en jeu reliés directement à des constantes fondamentales (h, e, etc.) pourraient à terme remplacer les unités du SI. La physique fondamentale s’est ainsi introduite dans le monde de la métrologie. Actuellement, les effets Hall quantique et Josephson permettent de conserver l’ohm et le volt. Ces phénomènes se manifestent au sein de dispositifs extrêmement petits (dont une des dimensions caractéristiques est inférieure à 10 nm) et font appel à une physique en plein essor : la physique mésoscopique, ou nanosciences. À l’échelle nanométrique, les matériaux et les systèmes peuvent révéler des caractéristiques complètement nouvelles qui en modifient sensiblement les propriétés. Dans ce contexte, des physiciens ont imaginé des dispositifs au travers desquels le passage des électrons serait maîtrisé un à un [2] [3] [4]. Ce nouveau concept a été baptisé « électronique à un électron » et les métrologues ont immédiatement exploité ces systèmes dans le but de développer un étalon quantique de courant [2].
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4. Autres dispositifs à un électron
Le courant généré par une pompe à électrons est limité par la fréquence de fonctionnement appliquée aux électrodes de grille. Théoriquement, à cause du temps de fluctuation des charges sur l’îlot, on ne peut pas dépasser 1 GHz avec une pompe conventionnelle, le courant délivré est dans ce cas d’environ 100 pA. Pratiquement, des phénomènes de transferts électroniques non contrôlables viennent perturber le bon fonctionnement de la pompe pour des fréquences bien inférieures. D’autres sources monoélectroniques sont donc à l’étude.
4.1 Pompe à paires de Cooper
Dans les mesures de pompes à électrons, la supraconductivité des lignes en aluminium du circuit électronique des pompes est volontairement « tuée » en plaçant un aimant à proximité de l’échantillon. Mais les physiciens ont aussi imaginé des pompes supraconductrices à paires de Cooper. Dans le cas où l’énergie de couplage Josephson E J est supérieure à l’énergie de Coulomb E c , celles-ci sont capables de générer un courant contrôlé de paires de Cooper, d’où le nom de single Cooper pair tunneling (SCPT) pumps. Ces pompes présentent l’avantage d’opérer à des fréquences plus élevées que les pompes « normales » sans augmenter le taux d’erreurs. En effet, le transfert des paires de Cooper est un processus cohérent comparé aux passages incohérents et stochastiques des électrons dans l’état « normal ». En revanche, l’exactitude du dispositif est affectée par les fuites de quasi-particules, les transferts concomitants, etc. L’influence du transfert concomitant des paires peut être fortement atténuée en augmentant l’impédance locale du dispositif [20]. Cependant, le transfert de paires de Cooper est un processus beaucoup plus complexe que celui des électrons dans l’état normal. La théorie des pompes supraconductrices est encore mal connue et les résultats sont peu nombreux.
HAUT DE PAGE4.2 Dispositifs en silicium
Les dispositifs à un électron en silicium sont des systèmes très prometteurs. Bien qu’ils...
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - GENEVÈS (G.) et coll - The BNM watt balance project. - IEEE Transactions on Instrumentation and Measurement, 54, no 2, 850 (2005).
-
(2) - DEVORET (M.H.), ESTEVE (D.), LAFARGE (P.), POTIER (H.), ORFILA (P.F.), URBINA (C.) - L’électronique à un électron : état de l’art et perspectives. - Bulletin du BNM, 86, 7-25 (1991).
-
(3) - Single charge tunneling Coulomb blockade phenomena in nanostructures. - Édité par GRABERT H., NATO ASI series, series B : Physics, 294, Plenum Press (1991).
-
(4) - AVERIN (D.V.), LIHKAREV (K.K.) - Coulomb blockade of single-electron tunneling, and coherent oscillations in small tunnel junctions. - Journal of Low Temperature Physics, 62, 345-373 (1986).
-
(5) - FELTIN (N.), DEVOILLE (L.), STECK (B.), PIQUEMAL (F.), ULYSSE (C.), JIN (Y.) - Un nouvel outil pour la métrologie électrique : le dispositif à un électron. - Revue Française de métrologie, 2005-2, no 2, 11-34 (2005).
-
...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
1.1 Instituts nationaux de métrologie cités
Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE), France http://www.lne.fr
Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation (CSIRO), Australie http://www.csiro.au
Métrologie et accréditation suisse (METAS), Berne, Suisse http://www.metas.ch
National Institute of Standards and Technology (NIST), Boulder CO et Gaithersburg WA, États-Unis http://www.nist.gov
National Physical Laboratory (NPL), Teddington, Royaume-Uni http://www.npl.co.uk
Physikalisch-Technische Bundesanstalt (PTB), Berlin et Braunschweig, Allemagne http:/www.ptb.de
HAUT DE PAGE
Laboratoire de photonique et de nanostructures (CNRS/LPN), Marcoussis, France http://www.lpn.cnrs.fr
Groupe quantronique du CEA-Saclay, Saclay, France http://www-drecam.cea.fr/drecam/spec/Pres/Quantro/
Watson Research Center d’IBM, Cambridge MA, États-Unis http://www.research.ibm.com
Laboratoire de recherche de Philips, Eindhoven, Pays-Bas http://www.research.philips.com
Université...
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