| Réf : F1040 v2

Le secteur de la transformation alimentaire, une industrie particulière !
Panorama de l’industrie alimentaire française

Auteur(s) : Jean-Luc BOUTONNIER, Sébastien ROUSTEL

Date de publication : 10 juin 2007

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Présentation

Auteur(s)

  • Jean-Luc BOUTONNIER : Responsable du laboratoire de génie des procédés alimentaires et galéniques du lycée Beauregard de Villefranche-de-Rouergue et coordonnateur de la filière BTS « Qualité dans les industries alimentaires et les Bioindustries »

  • Sébastien ROUSTEL : Ingénieur du génie rural, des eaux et des forêts (IGREF) - Ministère de l’agriculture

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INTRODUCTION

L’homme n’a pas attendu les travaux de la science alimentaire pour se nourrir. Pendant des millénaires, l’apprentissage de la conservation, de la préparation et de la consommation des ressources alimentaires naturelles a été fondé sur l’observation, la curiosité et l’expérience.

Le premier ouvrage de référence en la matière est à mettre à l’actif d’un des pionniers de la science alimentaire, O. De Serres, qui publia en 1600 « le Théâtre de l’agriculture ». Dans son recueil, il traite notamment des technologies meunières, boulangères, laitières, fromagères ou encore des salaisons et des confitures.

C’est ensuite au tour de la prestigieuse « Encyclopédie », œuvre de D. Diderot et de J. Le Rond d’Alembert, écrite dans les années 1750-1770, de discourir sur les modalités de conservation des aliments, l’obtention de sucre de canne, de boissons fermentées, de pain ou autre fromage...

Les XVIII et XIXe furent les siècles de la science alimentaire, émaillés par des découvertes capitales issues des travaux de D. Papin, d’ A. Parmentier, de N. Appert, de L. Pasteur, de C. Bernard ou d’ A. Payen pour ne citer que les plus célèbres.

Au début du XXe siècle, aux États-Unis, les enseignants-chercheurs du secteur industriel de la chimie ont construit les fondations du génie chimique. Ils ont mis à jour des concepts de base fondamentaux tels que les notions de transferts de quantité de matière, de chaleur ou de mouvement, d’opérations unitaires, de dispersion des temps de séjour...

Tout naturellement, quelques décennies plus tard, les avancées du génie chimique furent transférées du minerai, du bois ou du pétrole brut à des matières premières agricoles depuis longtemps utilisées pour l’alimentation.

C’est ainsi que naquit le génie des procédés alimentaires dont la paternité revient à M. Loncin au début des années 1960.

Afin de répondre au mieux aux attentes de consommateurs, de plus en plus à la recherche de produits finis sophistiqués apportant toujours plus de service, les industriels ont dû s’adapter, en imaginant et en mettant au point de nouvelles opérations, de nouveaux procédés. JJ. Bimbenet et G. Trystam proposent ainsi au début des années 1990 la notion de génie manufacturier alimentaire, afin de compléter celle du génie des procédés alimentaires tourné, quant à lui, vers les opérations de transformation des matières premières agricoles brutes aboutissant à des produits intermédiaires en vrac tels que la farine, le sucre ou l’huile.

Comme on peut le voir, le génie industriel alimentaire est une science relativement jeune qui puise ses racines dans le génie chimique et qui peut être résumée par, d’une part, la conception et l’industrialisation de procédés et, d’autre part, l’utilisation optimale des unités de transformation.

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VERSIONS

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v2-f1040


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1. Le secteur de la transformation alimentaire, une industrie particulière !

Le secteur de la transformation des aliments est quelque peu singulier, comparé à d’autres secteurs industriels, tant sur le plan de la spécificité des matières premières et des produits finis que sur celui de la diversité des opérations unitaires et des procédés mis en œuvre.

  • Les matières premières employées sont à plusieurs égards particulières

    • Elles sont généralement composées de produits d’origine végétale ou animale soumis à des désordres métaboliques cellulaires d’ordre biochimique dès la récolte, l’abattage ou la pêche. D’autres altérations les guettent, elles peuvent être le résultat de développements microbiens et/ou de réactions physico-chimiques. Par conséquent, les matières premières sont vivantes, fragiles et périssables.

    • Elles manquent le plus souvent d’homogénéité morphologique et ont une composition, une provenance et une disponibilité variables dans le temps et dans l’espace. Ainsi, les matières premières de l’industrie alimentaire sont hétérogènes et variables, en qualité comme en quantité.

    • Enfin, elles sont très nombreuses et sont susceptibles d’avoir plusieurs utilisations simultanées et très différentes ; ainsi, par exemple, les fruits peuvent être réfrigérés, surgelés, déshydratés, confits, en macédoine appertisée, en purée, en confiture, en jus, en sorbet...

  • Les produits finis obtenus sont également remarquables à divers points de vue

    • Étant donné qu’ils sont plus ou moins stabilisés par des procédés physiques, chimiques et/ou biologiques, leur durée de vie est variable et parfois très courte.

    • Ils sont à l’origine de déséquilibres nutritionnels et, par conséquent, de pathologies graves qui représentent la première cause de mortalité dans les pays industrialisés.

    • Ils disposent non seulement d’un caractère hédonique lié au plaisir organoleptique mais également bénéficient d’une dimension socioculturelle voire religieuse. À...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - ANIA (Association nationale des industries alimentaires) -   Dix thèses sur les PME du secteur alimentaire et l’innovation en Europe  -  http://www.ania.net

  • (2) - ANIA (Association nationale des industries alimentaires) -   L’industrie alimentaire vue par ses consommateurs et ses principaux acteurs  -  http://www.ania.net

  • (3) - INSEE -   La rémunération des salariés des entreprises en 2004 no 09.3,  -  mars 2006. http://www.agreste.agriculture.gouv.fr

  • (4) - AGRESTE -   Primeur,  -  no 183, juill. 2006.

  • (5) - SCEES -   Enquête annuelle d’entreprise dans les IAA  -  (2005).

  • (6) - INSEE -   Bénéfices industriels et commerciaux  -  (2004).

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