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Article

1 - APPROCHES DE CARACTÉRISATION IN SITU

2 - MUSCLE ET VIANDE

3 - APPLICATION DE L’IMAGERIE À LA CARACTÉRISATION DES MUSCLES ET PRODUITS CARNÉS

4 - CONCLUSION

5 - GLOSSAIRE

6 - SIGLES

Article de référence | Réf : F4030 v1

Application de l’imagerie à la caractérisation des muscles et produits carnés
Analyse multi-échelle des produits carnés par imageries multimodale et multispectrale

Auteur(s) : Thierry ASTRUC

Date de publication : 10 sept. 2018

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RÉSUMÉ

Après l’abattage, le muscle se transforme en viande. Les caractéristiques biologiques des muscles et les différentes étapes de transformation technologiques sont sources de variabilité des qualités des produits carnés. Les méthodes d’imageries et de spectroscopies localisées permettent de caractériser le produit au cours de sa transformation pour tenter de comprendre les mécanismes sous-jacents aux variations de qualité. L’article décrit des méthodes d’analyse des muscles et produits carnés en imagerie et microspectroscopie, et présente des exemples de résultats relatifs aux caractéristiques des muscles, à l’évolution du muscle après l’abattage, au salage et la cuisson des viandes.

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Auteur(s)

  • Thierry ASTRUC : Ingénieur de recherche - Unité « Qualité des Produits Animaux », INRA Auvergne-Rhône-Alpes, site de Theix, Saint-Genès-Champanelle, France

INTRODUCTION

Les viandes que nous consommons sont généralement transformées avant d’être consommées. La première transformation résulte de l’évolution du muscle après l’abattage. Dès la fin de la saignée, les cellules musculaires vont survivre en utilisant l’énergie libérée par l’hydrolyse de l’ATP, elle-même régénérée au fur et à mesure de son hydrolyse, grâce à la dégradation anaérobie des réserves en glycogène de la cellule. Les produits terminaux de ces réactions sont des protons et du lactate, qui en absence de circulation sanguine s’accumulent dans les cellules. Le pH de la viande diminue et se stabilise, quand les réserves en glycogène sont épuisées, pour atteindre une valeur généralement comprise entre 5,5 et 6, dépendant du muscle considéré, de l’espèce, et du stress de pré-abattage. Ces évolutions biochimiques entraînent des modifications de la structure musculaire, avec pour conséquences : un durcissement de la viande, des exsudations et des évolutions de la couleur dont les variations dépendent de l’amplitude et de la vitesse de chute du pH dans le muscle. Au cours de son stockage en chambre froide, le muscle continue à évoluer. Les protéases endogènes, libérées dans le milieu, se retrouvent en conditions favorables pour dégrader les structures musculaires et attendrir la viande. Toutes ces modifications sont sous la dépendance : du stress de pré-abattage, des cinétiques de refroidissement des carcasses, des conditions de stockage des carcasses (température, durée) et des caractéristiques des muscles, avec des répercussions sur les qualités sensorielles (couleur, flaveur, texture, jutosité) et technologiques (aptitudes à la transformation, pertes de jus à la cuisson, pertes au tranchage des jambons…) des viandes.

Les viandes sont ensuite soumises à différents types de transformations technologiques qui visent à améliorer leurs qualités microbiologiques et leurs qualités sensorielles, en développant des flaveurs agréables, en améliorant la texture, la couleur et la jutosité des produits carnés.

Ces transformations sont de deux types : les transformations froides (marinades, salage, séchage, fumage) et les transformations chaudes qui relèvent généralement d’opérations de cuisson. Certains produits carnés comme le jambon cuit associent une transformation froide (salage) à une transformation chaude (cuisson longue à basse température).

Ainsi, depuis l’animal vivant jusqu’à l’aliment carné qui en est issu, de nombreux facteurs sont susceptibles de faire varier les qualités du produit final.

Une part non négligeable de l’évolution de ces qualités est liée à des variations graduelles de la structure et de la composition du muscle, aux différentes étapes des transformations technologiques. Les outils d’imagerie ont considérablement évolué ces dernières années et permettent aujourd’hui de caractériser non seulement la structure morphologique des tissus, mais également d’accéder à la structure moléculaire et à la composition chimique. Si chaque technique fournit une information d’intérêt, c’est le couplage de différentes méthodes, permettant une caractérisation multi-échelle qui apporte une plus-value sensible à la compréhension des phénomènes générés par les traitements technologiques. Les approches corrélatives permettent en effet de relier les évolutions structurales à différents niveaux d’échelle, aux qualités des viandes.

L’article décrit, dans sa première section, des approches de caractérisation multi-échelle des échantillons biologiques à l’aide de techniques d’imageries morphologiques et chimiques. La seconde section porte sur la composition et la structure du muscle et de la viande. Enfin, la troisième et dernière section relève d’applications de ces méthodes d’imagerie à la caractérisation des viandes et produits carnés à différentes étapes de leurs transformations technologiques. Les résultats scientifiques permettent une meilleure compréhension des mécanismes relatifs aux modifications des viandes après chaque étape unitaire de transformation. Ces résultats sont exploités par les acteurs de la filière viande pour concevoir de nouveaux procédés ou adapter les procédés existants pour obtenir un produit fini de qualité souhaitée, et pour limiter la variabilité de la qualité des produits carnés.

Le lecteur trouvera en fin d’article un glossaire et un tableau des sigles utilisés.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-f4030


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3. Application de l’imagerie à la caractérisation des muscles et produits carnés

3.1 Variabilité des muscles

Bien que l’organisation générale des muscles squelettiques soit similaire d’une espèce à l’autre, des variations sont observées en fonction de l’espèce, de la position anatomique et de la fonction du muscle.

L’histologie renseigne sur les caractéristiques des cellules et du tissu conjonctif. Le jambon est composé de plusieurs muscles qui ont des compositions et des caractéristiques différentes. La comparaison des données histologiques qualitatives de quatre muscles du jambon révèle des différences en termes de taille de cellules, de teneur en tissu conjonctif, d’adipocytes et en proportion de chaque type de fibre (figures 7 et 8).

La multiplication des acquisitions d’images (pour chaque coloration) permet de quantifier les phénomènes observés par analyse d’images (logiciel ImageJ), pour en extraire des données chiffrées. Dans le cas présent, les résultats indiquent que les cellules sont plus petites dans le rectus femoris (RF), alors que la teneur en tissu conjonctif est plus importante dans le biceps femoris (BF) (figure 8). Les fibres de type I sont en plus grande proportion dans le biceps femoris et le rectus femoris que dans le gluteus medius (GM) et le semimembranosus (SM) (figure 7).

Les données de taille de fibres permettent également de mettre en évidence l’importante variabilité individuelle qui peut exister entre les porcs (exemple du porc numéro 10 (figure 8), dont la taille des fibres dans le BF et le RF est très largement supérieure à la moyenne).

La composition et la structure affectent l’évolution du muscle au cours de sa transformation et les qualités des produits carnés qui en découlent. D’une façon générale, la proportion en type de fibres affectera la rétention d’eau des viandes. Les muscles les plus riches en fibres glycolytiques (IIX et IIB) ont généralement une vitesse de chute de pH plus élevée que les muscles riches en fibres oxydatives (I et IIA) et présentent un risque plus élevé de fournir des caractéristiques PSE (Pale/Soft /Exsudative) ...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - LISTRAT (A.) et al -   Comment la structure et la composition du muscle déterminent la qualité des viandes ou chairs.  -  INRA Production Animale, numéro spécial, Le muscle et la viande, PICARD (B.) et LEBRET (B.) (Eds), 28(2), p. 125-136 (2015).

  • (2) - ASTRUC (T.) -   Connective tissue : structure, function, and influence on meat quality.  -  In Encyclopedia of Meat Science, D.C. et D.M. Editors, Elsevier, Oxford, p. 321-328 (2014).

  • (3) - ASTRUC (T.) -   Carcass composition, muscle structure and contraction.  -  In Encyclopedia of Meat Sciences, DEVINE (C.) et DIKEMAN (M.) Editors, Elsevier, Oxford, p. 148-166 (2014).

  • (4) - CRAIG (R.W.), PADRON (R.) -   Molecular structure of the sarcomere.  -  In Myology, ENGEL (A.G.) et FRANZINI-ARMSTRONG (C.) Editors, McGraw-Hill, New York, p. 129-166 (2003).

  • (5) - SCHIAFFINO (S.), REGGIANI (C.) -   Fiber types in mammalian skeletal muscles.  -  Physiological Reviews, 91(4), p. 1447-1531 (2011).

  • ...

1 Réseaux professionnels

Réseau des centres communs de microscopie (RCCM) http://rccm.cnrs.fr/

Réseau des microscopistes INRA (RμI) https://www6.inra.fr/rmui

Société française des microscopie http://www.sfmu.fr/

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2 Événements

Congrès international des sciences et technologies de la viande (ICoMST) qui a lieu chaque année dans un pays différent http://www.icomst2018.com/

Journées des sciences du muscle et de la viande (JSMTV) qui ont lieu tous les 2 ans dans une ville française http://www.jsmtv.org/

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