Présentation
EnglishAuteur(s)
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Jean-Yves LEVEAU : Professeur à l’École nationale supérieure des industries agricoles et alimentaires (ENSIA )
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Jean-Paul LARPENT : Professeur à l’université Blaise-Pascal, Clermond-Ferrand
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Marielle BOUIX : Professeur à l’École nationale supérieure des industries agricoles et alimentaires (ENSIA )
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Lire l’articleINTRODUCTION
La sécurité alimentaire, dont la qualité microbiologique des aliments est une composante essentielle, représente un enjeu considérable. Sur le plan du commerce international, elle est très souvent invoquée pour renforcer les barrières aux importations. De plus, elle a un rôle évident à jouer dans la prévention des maladies d’origine alimentaire et par voie de conséquence, elle participe à la maîtrise des dépenses de santé.
La maîtrise des risques microbiologiques repose sur le respect des règles d’hygiène tout au long des filières de production, de transformation et de distribution et sur la validation des pratiques industrielles par l’analyse du produit fini. Cette stratégie présente des limites du fait du caractère insuffisamment spécifique des règles et des codes, mais surtout à cause des difficultés que comporte l’analyse microbiologique du produit fini. Il en résulte une évolution de la réglementation qui privilégie l’obligation de résultats, c’est-à-dire les objectifs à atteindre, en laissant une certaine latitude quant au choix des moyens à mettre en œuvre.
Les souhaits des consommateurs sont en contradiction avec leur besoin de sécurité quand ils demandent des produits à la fois moins traités, plus proches du naturel et plus sûrs. La sécurité alimentaire n’étant pas négociable et l’exigence d’innocuité microbiologique toujours plus forte, la parfaite maîtrise de la contamination est indispensable. Elle repose sur une bonne connaissance du monde microbien et fait appel au génie des procédés pour prendre en compte et maîtriser les phénomènes microbiens de façon très rigoureuse à chaque étape de la production, de la transformation et de la distribution.
Par rapport aux autres agents de contamination chimiques ou particulaires, les micro-organismes ont une propriété importante et remarquable : ils sont capables de se reproduire. Ainsi, lorsque les conditions sont favorables à cette reproduction, ce qui est souvent le cas pour les micro-organismes des produits naturels et alimentaires, la biocontamination s’autoamplifie. Le risque d’altération et d’intoxication éventuelle associé à ce phénomène nécessite sa maîtrise.
La stratégie de maîtrise du risque microbiologique doit intégrer de façon optimale les différentes démarches de prévention, de destruction, d’inhibition, d’élimination et de compétition des micro-organismes dans les matières premières et dans les produits de transformation, au niveau du matériel et de l’environnement de la production.
En ce qui concerne la prévention, tout doit être fait afin d’éviter l’apport de micro-organismes, en particulier pathogènes, à chacune des étapes de la chaîne agroalimentaire. L’emballage notamment permet de protéger denrées et produits du risque de contamination.
L’inhibition de la croissance microbienne peut être obtenue en appliquant des conditions de température, de pH et d’activité de l’eau défavorables. Elle peut aussi être obtenue en introduisant dans l’aliment des substances chimiques appelées conservateurs dont l’utilisation est soumise à une réglementation stricte. Le recours à des micro-organismes antagonistes de ceux que l’on cherche à inhiber est une voie intéressante qui conduit aux aliments fermentés. Le conditionnement sous atmosphère modifiée est utilisé pour ralentir la croissance microbienne.
La destruction des micro-organismes est très utilisée, notamment pour conserver les denrées alimentaires. La connaissance des modalités de cette destruction est importante afin d’en tirer, en pratique, le meilleur parti possible. Il est impératif, notamment, de prendre en compte l’extraordinaire résistance des endospores bactériennes. Dans le cas des produits alimentaires, la destruction est le plus souvent obtenue par voie thermique. Dans l’environnement de la production, la maîtrise industrielle de la biocontamination implique l’hygiène des surfaces des matériels et des locaux. La destruction des micro-organismes est, dans ce cas, obtenue par voie chimique grâce à l’utilisation de désinfectants.
L’élimination des micro-organismes est à envisager car la taille et le mode de reproduction des micro-organismes, notamment dans le cas des moisissures, font qu’ils sont disséminables et donc transmissibles. L’air pouvant être souvent impliqué dans les phénomènes de contamination, sa qualité microbiologique peut être un élément déterminant de la maîtrise de celle des aliments. La filtration est fréquemment utilisée pour améliorer la qualité de l’air des locaux de production afin d’éviter les phénomènes de contamination.
La compétition microbienne est mise en jeu. Certaines espèces microbiennes, notamment des bactéries lactiques et des levures, sont assez largement utilisées dans les produits laitiers, carnés et végétaux, ainsi que dans les boissons fermentées. Leur maîtrise, grâce principalement aux fermentations lactique et alcoolique, permet d’obtenir des produits stables. L’inhibition des bactéries d’altération et pathogènes résulte de l’abaissement du pH et de la teneur en éthanol mais repose aussi sur des phénomènes d’antagonisme.
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1. Contamination des produits naturels et des chaînes de fabrication
Les micro-organismes des produits naturels et des aliments sont pour la plupart des champignons microscopiques (levures et moisissures) et des bactéries. Certaines denrées peuvent aussi renfermer des parasites tels que des protozoaires, des métazoaires et des virus pouvant être responsables de maladies d’origine alimentaire.
1.1 Levures
Les levures et les moisissures appartiennent au règne végétal et sont réparties dans les quatre classes de champignons (mycetes). Ce qui différencie principalement les levures des moisissures est leur structure cellulaire. Dans les deux cas, il s’agit de cellules eucaryotes, mais les levures sont au moins à une étape de leur cycle biologique sous forme unicellulaire, tandis que les moisissures sont des champignons microscopiques filamenteux. L’ensemble des filaments (hyphes) constitue le mycélium.
Les levures ne constituent pas un groupe de mycètes bien défini. En fait, on les trouve dans deux classes de champignons, Ascomycètes et Basidiomycètes selon l’ultrastructrure de la paroi. Dans chacune des deux classes, on trouve des levures parfaites (télé-omorphes) car elles ont à la fois un mode de reproduction asexuée (bourgeonnement ou scissiparité) et un mode de reproduction sexuée (asques et ascospores ou basides et basidiospores) et des levures imparfaites (anamorphes) qui n’ont que le mode de reproduction asexuée.
Les levures sont naturellement présentes sur les fruits ; le sol ne constitue pas pour elles un habitat favorable. Elles ont une bonne aptitude à métaboliser les sucres de faible masse molaire en aérobiose (respiration) ou en anaérobiose (fermentation). Les espèces qui ont la faculté de métaboliser les sucres en anaérobiose, plus particulièrement celles du genre Saccharomyces, sont les organismes de choix pour la fermentation alcoolique. De ce fait, des applications importantes ont été développées, comme la production d’éthanol industriel, de boissons fermentées (bières, vins, cidres) et d’alcools de bouche ainsi que la fermentation pannaire.
HAUT DE PAGE1.2 Moisissures
Les moisissures fréquemment rencontrées dans les industries alimentaires appartiennent à trois classes de champignons. Les Zygomycètes ou Phycomycètes sont les plus primitifs. Les filaments en forme de tube...
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BIBLIOGRAPHIE
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