Biocontamination fongique
Moisissures sur les documents graphiques

Les moisissures sont des champignons filamenteux microscopiques, c'est-à-dire visibles uniquement à l'aide d'un microscope, avec toutes les caractéristiques des champignons, en particulier pour les éléments nutritifs et les prescriptions environnementales.

Leur appareil végétatif, appelé « thalle », est formé d'une multitude de filaments ramifiés dont l'ensemble constitue le mycélium. Chacun de ces filaments est un hyphe. Les hyphes sont cloisonnés ou non, selon les groupes, à paroi plus ou moins épaisse et structurée, contenant de la chitine ou de la cellulose. La perméabilité de cette paroi est un facteur très important dans le développement du champignon, car c'est à travers elle que s'effectuent les échanges avec le substrat. C'est à travers elle que vont migrer les composés chimiques utilisés pour détruire les cellules. Les hyphes ont une croissance apicale et une ramification latérale. Les parties apicales, faiblement différenciées, sont très perméables mais également très fragiles. Les traitements antifongiques seront donc plus efficaces si on s'attaque à la moisissure pendant sa phase de croissance mycélienne.

Les moisissures se multiplient naturellement grâce aux spores et conidies. Ces dernières sont issues d'une reproduction asexuée, produites par des structures spécialisées prenant naissance à partir de la différenciation du mycélium. Par contre, les spores sont produites lors de la reproduction sexuée. Les deux modes de reproduction peuvent être simultanés sur le même thalle ou dissociés. Dans le langage courant, on parle généralement de « spores » pour dénommer les conidies et les spores, sans distinction. Les spores et les conidies sont des organes de propagation de l'espèce, mais également de résistance. Selon l'espèce de moisissure, ces organes mesurent de 1 à 250 μm (avec une majorité entre 2 et 20 μm) et peuvent être facilement disséminés. Elles sont enveloppées d'une paroi plus ou moins épaisse suivant l'espèce et sont ainsi susceptibles de rester plusieurs mois, voire plusieurs années, à l'état latent jusqu'à ce que les conditions environnementales soient favorables à leur germination. Cette paroi qui protège les éléments cytoplasmiques peut être sèche (xérospore) ou humide (gloéiospore) et va déterminer le mode de dispersion et de transfert de ces spores. Les gloéiospores restent collées entre elles par un mucus...