Présentation
EnglishRÉSUMÉ
l’échelle microgéométrique, tout contact entre deux éléments peut entraîner des perturbations à l’interface: surcontraintes mécaniques, modification de transferts thermiques, modification de lubrification… La prise en compte théorique du rôle de la microgéométrie est proposée dans cet article via une méthode statistique basée sur une décomposition de la microgéométrie en aspérités couplée à la description du comportement des aspérités en contact. Les différents éléments nécessaires à son utilisation sont développés et complétés par la présentation de trois applications possibles de cette méthode (aspects mécanique et thermique du contact statique, lubrification mixte du contact glissant).
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François ROBBE-VALLOIRE : Professeur des Universités - Laboratoire QUARTZ EA7393, Supméca, Saint-Ouen, France
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Muriel QUILLIEN : Maître de Conférences - Laboratoire QUARTZ EA7393, Supméca, Saint-Ouen, France
INTRODUCTION
La fabrication de toute pièce mécanique génère à sa surface un (micro)relief, nommé rugosité ou microgéométrie, qui est la signature de la gamme de fabrication utilisée (combinaison entre le procédé de fabrication utilisé et les paramètres qui ont été appliqués à ce procédé). Le (micro)relief se matérialise par des variations locales de hauteur à différentes échelles dont la description et la caractérisation sont particulièrement bien détaillées dans différents articles des Techniques de L’Ingénieur. Ces articles soulignent deux caractéristiques essentielles de la microgéométrie, à savoir la variabilité statistique du relief et son caractère multi-échelle :
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bien que les procédés d’usinage utilisent des outils de forme maîtrisée et des conditions de coupe reproductibles, les procédés d’élaboration des surfaces font intervenir des mécanismes d’arrachements ou de coupe qui induisent des dispersions de forme importantes, d’autant plus importantes que l’on tend vers les microgéométries les plus fines. La prise en compte de la microgéométrie nécessite de traduire cet aspect statistique aléatoire ce qui impose le recours à des techniques spécifiques qui intègrent ces variabilités dimensionnelles ;
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les microgéométries de surface présentent des variations à différentes échelles, car il n’existe pas moins de trois ordres de grandeur de défauts ou échelle allant de la forme à la rugosité en passant par l’ondulation. La dernière échelle se situe à une dimension submicrométrique qui nécessite une grande finesse de description pour une discrétisation de la forme tandis que les premières échelles imposent des domaines dépassant les échelles millimétriques.
La présence de ce relief va être particulièrement importante au plan visuel en affectant la surface de la pièce, et au plan mécanique en intervenant lorsque les pièces sont en contact. Effectivement les variations de hauteur, même si elles se produisent à une échelle fine, sont suffisantes pour morceler le contact réel entre les deux pièces, et le rendre qualitativement très différent de celui qui existerait entre des surfaces idéales. Ainsi la connaissance du contact entre surfaces rugueuses va s’avérer relativement pertinente pour la prévision du comportement en service, car deux éléments vont la rendre relativement déterminante :
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l’amplitude de la microgéométrie qui est susceptible de varier significativement par modification des conditions de fabrication des pièces. Ainsi, par exemple, des procédés de réalisation de surface comme le tournage peuvent permettre d’atteindre des rugosités sur trois décades (R a entre 0,1 et 10 µm), ce qui laisse une grande latitude pour ajuster ce paramètre à la valeur désirée ;
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la microgéométrie qui a un rôle quantitatif important sur le comportement du contact.
Enfin, compte tenu de la petite taille des défauts microgéométriques à la surface de la pièce et de leur espacement de quelques dizaines de micromètres, une aire de contact supérieure au millimètre carré va comporter un grand nombre de spots de contact. La base du calcul statistique consiste à dire que ce grand nombre de contacts, même s’il est composé de morphologies différentes (et par voie de conséquence de comportements très différents), va être équivalent à un comportement moyen affecté à chaque aspérité. L’objectif de cet article est d’expliciter la démarche permettant d’obtenir de manière générale ce comportement moyen et d’en fournir l’expression pour certaines des applications les plus courantes.
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7. Conclusions
Les rugosités présentes à la surface des pièces vont perturber le contact entre pièces en le rendant discontinu. Ainsi, le contact réel entre deux pièces n’est qu’une faible fraction du contact apparent. La présence de cette forte discontinuité va être à l’origine de comportements spécifiques du contact. Ces comportements spécifiques concernent, par exemple, des aspects mécaniques (contrainte, déformabilité du contact), des phénomènes thermiques ou électriques (présence d’une résistance additionnelle au niveau du contact), ainsi que l’étanchéité, voire la lubrification pour les contacts avec mouvement relatif. Pour analyser ces comportements spécifiques de l’interface, il est fondamental de disposer d’une description fiable de la morphologie réelle du contact sous charge, mais également d’en définir sa contribution sur le phénomène étudié.
Greenwood et Williamson ont proposé, voilà plus de 50 ans, une théorie statistique de description des microgéométries qui débouche sur une prévision de la morphologie de l’interface sous chargement. Malgré son apparente simplicité, cette théorie s’est avérée, au fil du temps, être apte à décrire de manière réaliste les comportements spécifiques induits par les microgéométries dans les interfaces. Cette théorie se base sur la présence d’aspérités de forme sphérique avec un même rayon de courbure et des altitudes de sommets distribuées suivant une loi normale.
Cet article détaille dans un premier temps la formulation initiale de la méthode proposée par Greenwood et Williamson qui permet de décrire le comportement mécanique du contact entre une surface rugueuse déformable et une surface lisse rigide. La suite de l’article est consacrée au passage du problème à traiter (généralement le contact entre deux surfaces rugueuses) au modèle de Greenwood et Williamson utilisant un contact lisse sur rugueux. Cette surface rugueuse, notée surface somme, associe les caractéristiques mécaniques et géométriques des deux surfaces en contact.
Si Greenwood et Williamson ont exclusivement développé les aspects mécaniques du contact rugueux (notion d’écrasement des rugosités et d’aire réelle de contact entre aspérités), diverses prolongations dans le domaine aussi variées que le transfert thermique, la conduction électrique,...
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - CARBONE (G.), BOTTIGLIONE (F.) - Asperity contact theories : Do they predict linearity between contact area and load. - Jour. Mech. Phys. of Solids, vol. 56, 2555-2572 (2008).
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(2) - ADAMS (G.), NOSONOVSKY (M.) - Contact modeling – forces. - Tribology International, vol. 33, 431-442 (2000).
-
(3) - LIU (G.), WANG (Q.), LIN (C.) - A survey of current models for simulating the contact between rough surfaces, - Tribology Transactions, vol. 42, 581-591 (1999).
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(4) - MAJUMDAR (A.), TIEN (C.L.) - Fractal characterization and simulation of rough surfaces, - Wear, Vol. 136, 313-327 (1990).
-
(5) - GREENWOOD (J.), WILLIAMSON (J.) - Contact of nominally flat surfaces, - Proc. R. Soc., A295, 300-319 (1966).
-
(6) - GREENWOOD (J.), TRIPP (J.M.) - The...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
-
Approche scientifique des surfaces. Caractérisation et propriétés.
-
Garnitures mécaniques d’étanchéité – Lubrification hydrodynamique et mixte.
-
Usure des contacts mécaniques – Problématique et définitions.
-
Lubrification en mise en forme – Principes généraux et choix.
-
Tribologie de l’emboutissage – Phénoménologie et modélisation.
-
...
AFNOR : http://www.afnor.org
ISO : http://www.iso.ch
CNOMO : http://www.cnomo.com
HAUT DE PAGE
AFNOR NF EN ISO 12085 ((1998-03-01)), appelée « norme motifs – ligne enveloppe supérieure »
AFNOR NF EN ISO 4287 ((1998-12-01)), appelée « norme ligne moyenne »
HAUT DE PAGEOrganismes – Fédérations – Associations (liste non exhaustive)
Collège français de métrologie (CFM) : http://www.cfmetrologie.com
Laboratoires – Bureaux d’études – Écoles – Centres de recherche (liste non exhaustive)Centre technique des industries mécaniques (CETIM) : http://www.cetim.fr/
HAUT DE PAGECet article fait partie de l’offre
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