Présentation
EnglishRÉSUMÉ
Avec la fabrication additive il est possible de générer des formes complexes, organiques et des structures en treillis ou à base de plusieurs matériaux. Sur cette base, l’impression 4D a émergé dès 2013 pour donner « vie » aux objets 3D, exploitant ainsi les techniques de fabrication par ajout de matière et les matériaux dits actifs ou intelligents. Cet article présente l’état de l’art concernant des matériaux actifs et leur réponse aux stimuli en termes de propriétés, formes et fonctionnalités, ainsi que leur interaction avec les procédés de fabrication additive. La démarche permet d’identifier des limites et le potentiel de cette technologie en devenir. L’article discute des verrous scientifiques, techniques et organisationnels à relever pour rendre ce paradigme émergent opérationnel et adoptable par les divers métiers de l’industrie.
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Lire l’articleAuteur(s)
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Frédéric DEMOLY : Maître de Conférences – HDR
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Jean-Claude ANDRÉ : Directeur de recherche au CNRS
INTRODUCTION
Le concept d’impression 3D a été breveté en 1984 par deux brevets concernant la stéréolithographie consistant en la polymérisation résolue dans l’espace d’une résine sensible à la lumière. Les coordonnées de l’objet à réaliser étaient mémorisées dans un ordinateur qui pilotait des miroirs galvanométriques, pour transformer un liquide en un solide par photopolymérisation d'une couche fluide, voxel après voxel, d’où le concept de « fabrication additive ». L'ajout d'une deuxième couche, puis d'une troisième, etc. permettait en principe de créer la pièce prototype souhaitée qu'il fallait enfin extraire (et laver) du fluide non phototransformé. Aujourd’hui, le succès des sept technologies issues du concept d’additivité ne se dément pas avec plus de 150 000 publications, un marché de quelques dizaines de milliards €/an, un taux d’augmentation de 20 %/an, etc.
Mais dans le même temps, de nouvelles niches applicatives se dessinent, associées à la stabilisation et la robustesse de la technologie âgée de 36 ans qui leur sert de point d’appui solide. Avec l’utilisation d’une matière plus « intelligente », le développement de procédés alternatifs, il a été possible de pousser les technologies 3D en dehors de leurs domaines d’excellence pour explorer de nouvelles niches applicatives comme celles où l’on cherche à modifier la forme et/ou la fonctionnalité d’objets 3D pour créer en une seule opération de nouveaux moteurs, de nouveaux actionneurs et/ou capteurs, de contribuer au développement de la robotique souple, etc. L’approche biomimétique (à l’image de la pomme de pin qui s’ouvre en l’absence d’humidité pour que les graines atteignent le sol au « bon » moment) sert de représentation imagée à la présentation et à l’exploitation du concept.
D’aucuns ont pu penser qu’on pouvait s’affranchir des déterminismes imposés par les machines 3D en utilisant des modes chimiques de transformation de la matière, et jouer sur des processus d’auto-organisation spontanés ou stimulés (cas particulier du bio-printing, une forme d’impression 4D appliquée au vivant). Mais si des preuves de concept peuvent mettre en lumière un champ de possibilités, dans les faits et pour différentes raisons rappelées dans cet article (conservatisme scientifique, satisfaction du besoin, usage de machines 3D commerciales, etc.), la balle reste dans le camp de la fabrication additive, même si d’autres difficultés limitent encore le développement de l’impression 4D. On est donc encore loin de « Terminator » où l’on peut commander par l’esprit la matière et il est peu probable qu'une forme donnée correspondant à une instruction précise par le concepteur soit atteinte à partir de perturbations spécifiques spontanées, voire maîtrisées, situées dans l'espace et le temps. S’il est possible d'orienter un système tridimensionnel au moins en partie vers une forme souhaitée, en introduisant un déterminisme apparent, parfois contrôlé par l'ingénieur, basé sur certaines lois de la physique, de la chimie et de la biologie, de nombreux verrous limitent encore le développement du 4D Printing. Toutefois, en modifiant l'environnement, il est en principe possible de changer la forme des objets créés dans un ou plusieurs champs potentiels (mécanique, électromagnétique, photonique, chimique, biochimique, etc.). C'est ce qui définit l'idée de base de l'impression en 4D présentée ici en apportant un élément essentiel, le temps, à la fabrication additive couvrant déjà les trois paramètres d’espace.
DOI (Digital Object Identifier)
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1. Intérêt de fouiller le thème de l’impression 4D
Le pleuronectiforme est un poisson plat qui, au cours de sa vie, se métamorphose : à la naissance, les larves possèdent un œil de chaque côté de la tête et nagent dressées dans les courants, puis l'œil de la face inférieure se déplace sur la face supérieure (une hormone fait pousser l'œil vers le côté opposé pendant qu’une structure solide se développe pour empêcher l'œil de revenir à sa place initiale . Ce que la nature fait en modifiant les formes d’animaux vivants, l’Homme tente de le réaliser à partir de l’impression 3D associée à des matériaux adaptatifs stimulés par un apport énergétique…
« On connaît le canapé convertible qui se transforme en lit à deux places ou la table escamotable s’agrandissant pour accueillir plus de convives : si la comparaison se tient, elle s’arrête là. Car les objets dont il est question ici seront capables de se transformer sans intervention humaine ou sans l’intermédiaire d’un quelconque actionneur : ce sont les matériaux qui les composent qui, par eux-mêmes, impulsent un mouvement, un changement de forme ou de propriété. Ces matériaux répondant à des stimuli sont dits “intelligents”. Il s’agit de polymères à mémoire de forme susceptibles de retrouver leur état initial après déformation, d’hydrogels capables de s’étendre ou de se contracter au contact de l’eau, d’élastomères à cristaux liquides dont les comportements sont réversibles et répétables… Des matériaux connus, obtenus par impression 3D [Le lecteur intéressé pourra utilement se reporter aux publications de Techniques de l’Ingénieur sur le sujet – [À lire également dans nos bases]], mais qu’on ne sait pas encore intégrer directement à l’objet que l’on veut doter de mouvement. Combinant matériaux intelligents et fabrication additive, l’impression 4D est la technologie qui permettra cette prouesse » ...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - BRUT – FRANCE-INFOS - Le poisson plat, as de la métamorphose. - https://mobile.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/video-le-poisson-plat-as-de-la-metamorphose_4077337.html#xtref=https://www.google.fr/ (2020).
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(2) - DEMOLY (F.) - Impression 4D en gestation. - https://endirect.univ-fcomte.fr/publication/grand-formatmateriaux-tous-azimuts/ (2018).
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(3) - KHAN (F.A.), CELIK (H.K.), ORAL (O.), RENNIE (A.E.W.) - A Short Review on 4D Printing. - International Journal of 3D Printing Technologies and Digital Industry, 2, p. 59-67. http://dergipark.gov.tr/download/article-file/501553 (2018).
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(4) - LISTEK (V.) - Interview with Nicole Hone who uses 4D Printing to Make Tangible Animation. - https://3dprint.com/237494/interview-with-nicole-hone-who-uses-4d-printing-to-make-tangible-animation/ (2019).
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(5) - SCHWARTZ (J.J.), BOYDSTON (A.J.) - Multi-material actinic spatial control 3D and 4D printing. - Nature Communications, 10, 791. https://www.nature.com/articles/s41467-019-08639-7 (2019).
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