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EnglishRÉSUMÉ
Opération fondamentale en traitements de surface, le décapage consiste à mettre à nu une surface métallique sans altérer les propriétés intrinsèques et dimensionnelles du substrat afin de le préparer à recevoir un traitement ultérieur. Ce vocable regroupe des opérations à finalités distinctes comme l'élimination d'une couche d’oxydes ou de revêtements anciens polymériques, métalliques voire minéraux. L'objet de cet article n'est pas de traiter tous les procédés de décapage mais de préciser les connaissances de base nécessaires pour une meilleure compréhension du décapage en milieu aqueux et d'informer les praticiens des conséquences du choix de la technique utilisée.
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Martine DEPÉTRIS-WÉRY : Professeur des Universités – Docteur en Chimie-Physique - Ingénieur Électrochimiste CNAM - Université Paris Sud – IUT d'Orsay – Plateau de Moulon – Orsay, France
INTRODUCTION
Opération clef dans un procédé d’élaboration, le décapage consiste à éliminer les salissures et/ou contaminants minéraux, voire polymériques, de la surface d'un matériau métallique. Sa position dans la gamme de traitements dépend de l'application visée et/ou du secteur industriel concerné et donc de sa finalité. Ainsi :
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sous sa forme première, le décapage constitue la deuxième étape de la séquence préparation de la surface dont l'objectif est d’assainir la surface et de la rendre apte à recevoir des traitements ultérieurs tant mécaniques que chimiques. Il peut également intervenir sous une forme plus diluée avant la séquence traitement de surface proprement dit, c'est-à-dire avant électrodéposition ou conversion. À ce stade, il importe de rappeler qu'une séquence de préparation de surfaces est une succession de dégraissage(s) et de décapage(s) assortis de rinçages. Le dégraissage consiste à supprimer les pollutions superficielles d'origine organique dont l'hydrophobie pénalise les opérations ultérieures réalisées en phase aqueuse par exemple. Le décapage, quant à lui, permet l’élimination des oxydes superficiels formés lors de traitements thermiques et/ou mécaniques antérieurs (calamines dans le cas des aciers) ou des hydroxydes éventuellement engendrés au cours de la phase précédente (dissolution d’un empilement de quelques couches atomiques d’hydroxydes). Dans le premier cas, on parlera également de décalaminage, dans le second de dépassivation. D’autres terminologies peuvent être aussi employées telles qu’avivage, activation… Il importe de souligner que ces deux opérations doivent être réalisées dans l'ordre dégraissage puis décapage, avant tout traitement de surface ou de manière isolée lors de traitements inter-opérations ;
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en sidérurgie, le décapage, situé entre les laminages à chaud et à froid, est essentiel dans le processus de fabrication de l’acier car (i) l’acier oxydé en surface au cours du laminage à chaud (et durant le refroidissement) est mis à nu pour la première fois au cours de cette étape et (ii) l’état de surface obtenu conditionne en grande partie la réussite des opérations ultérieures de fabrication ou de traitements de surface proprement dit (laminage à froid, revêtement…) ;
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dans la restauration de pièces revêtues, le décapage de dépôts anciens ou défectueux est réalisé en temps masqué et/ou de manière isolée selon l’objectif recherché. Cette opération peut également être étendue au cas d'une pièce métallique revêtue d'un film (couche métallique ou de peinture) non conforme au cahier des charges du client, qu'il s'agira d'éliminer par une opération spécifique dite démétallisation ou délaquage.
Au regard de ce qui précède, il convient donc d’adapter le procédé de décapage à l’objectif à atteindre : (i) préparation d’une surface oxydée avant revêtement ou (ii) démétallisation de matériaux revêtus. On conçoit alors que savoir apprécier les propriétés surfaciques et volumiques du matériau métallique avant traitement (nature du matériau métallique et de sa couche superficielle, caractéristiques mécaniques…), ainsi que l’état de surface (et les tolérances dimensionnelles) requis après traitement constitue un atout pour le choix du décapage. D’autres critères de sélection prévalent, comme le coût du traitement et surtout les contraintes environnementales dont le poids est non négligeable aujourd’hui.
L'objet de cet article n'est pas de traiter tous les procédés de décapage, mais de préciser les bases du décapage en milieu aqueux et d'informer les praticiens des conséquences du choix du procédé utilisé. Il convient de préciser que le décapage par impact (projection d'abrasifs ou laser…) ou thermique (pyrolyse…) fait l'objet d'un autre article [M 1 457]. Le décapage chimique des aciers « nus » et de quelques métaux ou alliages particuliers, ainsi que l’origine de certains dysfonctionnements sont traités. De plus, la démétallisation de matériaux revêtus est discutée. Enfin, le décapage devant être réalisé en respectant l'environnement pendant sa mise en œuvre, le traitement des effluents et des déchets est abordé.
Le lecteur trouvera en fin d'article un glossaire et un tableau des symboles et des sigles utilisés.
VERSIONS
- Version archivée 1 de sept. 2001 par Martine WÉRY
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1. Quid d'une surface industrielle
Lors de son élaboration et/ou de sa mise en œuvre, un matériau métallique subit diverses transformations mécaniques ou thermiques au cours desquelles sa surface évolue tant d’un point de vue physico-chimique que micro-géométrique. Une surface industrielle est donc de nature complexe et est constituée de plusieurs strates superposées résultant d’interactions entre le métal et son environnement comme l’illustre la figure 1 . D’une manière générale, en partant du sein du métal vers l’extrême surface, plusieurs zones peuvent être distinguées :
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une zone perturbée par des phénomènes physiques (écrouissage, laminage…) ou chimiques (oxydation interne…),
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une zone transformée, constituée par un mélange d’oxydes divers,
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une zone contaminée caractérisée par la présence de couches physi- et chimisorbées de molécules organiques ou d’autres composés issus de l’atmosphère ambiante.
La transition entre ces différentes zones n'est pas parfaitement définie et leur épaisseur est délicate à estimer, car elle dépend aussi bien de la nature du métal que des modifications subies. Quoiqu'il en soit la zone perturbée peut atteindre quelques centaines de micromètres alors que la couche externe de pollution est de l'ordre de quelques nanomètres.
La contamination organique est éliminée...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - BÉRANGER (G.), CHARBONNIER (J.C.) - La notion de surface. - Le livre de l’acier, p. 506-529, Tec & Doc Lavoisier, Paris (1994).
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(2) - CORNET (A.), DEVILLE (J.P.) - Physique et Ingénierie des surfaces. - EDP Sciences, Paris (1998).
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(3) - MOREAU (J.), CACHET (M.) - Étude du calaminage de billettes. - Revue de métallurgie, n° 5, p. 383-404 (1957).
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(4) - CATONNÉ (J.C.) - Préparation des surfaces : une belle surface est-elle une bonne surface ?. - Revêtements et traitements de surface, p. 201-210, Presses Polytechniques et Universitaires Romandes, Lausanne (1999).
-
(5) - PAGETTI (J.) - Inhibiteurs de corrosion : principes d’action et exemples d’application. - Surmat 91, Paris (1991).
-
(6)...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
NORMES
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Les équipements de protection individuelle (EPI). Règles d'utilisation INRS. - ED 6077 - 2013
ANNEXES
Arrêté ministériel du 30 juin 2006 relatif aux prescriptions générales applicables aux installations relevant du régime de l'autorisation au titre de la rubrique 3260 de la nomenclature des installations classées pour la protection de l'environnement – JORF n° 205 du 5 septembre 2006.
Règlement REACH, Registration, Évaluation, Authorization and Restriction of Chemicals (règlement n° 1907/2006) https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/reglementation-reach
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Brevet allemand N° 1061151
Brevet européen EP 2438210B1 – 11.04.2012 – Method for regenerating a solution used for pickling or chemically milling titanium – Cros C. and Bares P. – Airbus operating SAS and Mecaprotec Ind.
HAUT DE PAGE3.1 Organismes – Fédérations – Associations (liste non exhaustive)
Institut national de recherche et de sécurité...
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