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EnglishRÉSUMÉ
Malgré ses qualités, le plastique est mal considéré en raison des pollutions qu’il provoque en particulier dans les milieux marins.
Depuis 2015, l’Union européenne autorise les États membres à prendre des mesures réduisant l’usage du plastique, voire l’interdisant comme c’est le cas pour les sacs de caisse légers, certains produits à usage unique dès lors qu’ils sont entièrement en plastique (gobelets, assiettes et couverts). La distribution gratuite de bouteilles d’eau en plastique est interdite dans les établissements recevant du public et dans les entreprises. Les microbilles sont également bannies progressivement des cosmétiques.
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Sylvain MARTIN : Avocat à la cour d’appel de Paris
INTRODUCTION
Le plastique est un matériau plein de qualités mais pourtant mal aimé. Durant la pandémie de la COVID19 commencée en 2020 le caractère hygiénique du plastique a été remis en lumière mais il reste un matériau mal considéré du point de vue environnemental par l’opinion publique un petit peu schizophrène puisqu’elle déteste l’emballage qu’elle utilise au quotidien et qui protège sa santé. Pour sauver les tortues et plus généralement réduire les pollutions marines et terrestres dues aux plastiques et aussi pour protéger la santé des citoyens contre les additifs qui peuvent être nocifs, l’Union européenne autorise, et même parfois oblige, les États membres à limiter, voire interdire l’usage du plastique.
Identifier les produits concernés par les mesures antiplastique revient à constituer une liste à la Prévert où, parmi les produits bannis, on trouve notamment les sacs en plastique légers (épaisseur de moins de 50 microns) sauf s’ils sont compostables, ainsi que les pailles, gobelets, assiettes, couverts et touillettes s’ils sont entièrement en plastique, ou bien les boites pour aliments et les verres pour fast food en polystyrène expansé. Encore interdits les plats de réchauffe en plastique, les étiquettes non compostables, les plastiques oxodégradables, les microbilles dans les cosmétiques. De même on ne doit plus offrir de l’eau gratuitement dans des bouteilles en plastique dans les établissements recevant du public et dans les entreprises.
Ces interdictions s’étalent sur une décennie de 2016 à 2026.
En raison du principe de liberté du commerce au sein du marché unique européen, les restrictions l’usage du plastique et les interdictions sont des règles d’exception. Ce qui n’est pas expressément interdit reste autorisé. La R&D reste donc essentielle pour trouver des solutions alternatives en particulier pour le « home compostable » en dehors des unités industrielles.
Certains produits échappent à l’interdiction parce que même avec du plastique (voire grâce au plastique) ils offrent des services indispensables : produits d’hygiène intime, lingettes humides pour le corps ou l’entretien, produits du tabac et gobelets. Toutefois, on veut éviter que les gens les jettent n’importe où parce que souvent ils ne savent pas que ces produits contiennent du plastique. L’Europe impose depuis le 3 juillet 2021 un pictogramme représentant une tortue en danger dans la mer à cause de ces produits. Un logo très moche pour que les gens soient dégoutés du plastique.
Les services du marketing sont aussi dans le collimateur : désormais il est interdit de revendiquer le caractère compostable d’un produit en plastique s’il n’est pas « home compostable » et on ne peut plus vanter d’une manière générale le caractère vertueux pour l’environnement de son produit ; il faut communiquer avec des allégations précises.
Nota : cet article expose les mesures antiplastiques telles qu’elles figurent dans les lois européennes et françaises sans approbation ni désapprobation de la part de l’auteur et de l’éditeur.
Avertissement : les dispositions du Code de l’environnement relatives aux emballages et à l’économie circulaire font l’objet chaque année de modifications permanentes depuis 2015 et en particulier avec la loi du 10 février 2020 anti-gaspillage et économie circulaire, dite loi AGEC, qui étale dans le temps sur plusieurs années l’entrée en vigueur de ses réformes. Les règles expliquées dans le présent article des Techniques de l’ingénieur sont à jour au 4 juillet 2021 pour leur application au 3 juillet 2021, si elles n’étaient pas déjà en vigueur à cette date.
MOTS-CLÉS
emballage norme européenne réglementation plastique biosourcé plastique recyclé plastiques
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2. Contexte des mesures restrictives
2.1 Le paradigme du 20e siècle : prévention et éco-conception
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1975 : les premières règles de prévention des pollutions
La directive 75/442 du 15 juillet 1975 relative aux déchets en général constitue la première pierre de l’édifice construit par l’Europe pour encadrer la gestion des déchets dans les États membres afin :
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de protéger la santé de l’homme et l’environnement ;
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d’éviter les entraves aux échanges économiques à l’intérieur du marché unique de l’Union européenne (éviter qu’un pays refuse l’importation sur son territoire d’un produit non conforme aux règles environnementales choisies par lui) ;
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de faire financer par les pollueurs les coûts de la protection de l’environnement.
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1994/2008 : réduction à la source et valorisation
Sur la base de la directive du 15 juillet 1975, l’Europe a pris des directives par catégorie de produits polluants comme les huiles, les substances dangereuses ou les emballages. La directive de 1975 a elle-même évolué et les règles générales de lutte contre les pollutions figurent désormais dans la directive 2008/98 du 19 novembre 2008 sur les déchets qui prévoit une approche basée sur la prévention et la prise en compte du cycle de vie des produits.
Pour l’éco-conception des emballages et la gestion des déchets d’emballage l’Union européenne a voté la directive 94/62 du 20 décembre 1994 qui décline cette approche sous la forme de réduction à la source, de réemploi et réutilisation puis de valorisation, une fois l’emballage devenu un déchet, par recyclage, compostage ou transformation en énergie. Cette approche a été transposée dans le Code de l’environnement (C. env. R543-44 et 45).
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - Rapport collectif interministériel - Quel potentiel 3R d’ici 2025 ? Réduction, Réemploi, Recyclage pour les emballages en plastique - (2020) http://www.ecologie.gouv.fr
-
(2) - ADEME - Évaluation environnementale comparée de sacs emballant des fruits et légumes - (2019).
-
(3) - ADEME - Analyse de 10 dispositifs de réemploi-réutilisation d’emballages ménagers en verre - (2017).
-
(4) - ADEME - Systèmes de collecte des emballages ménagers pour réemploi ou réutilisation en France - (2017).
-
(5) - ASHBY (M.F.) - Matières plastiques et environnement, - Éditions Dunod, Collection Technique et Ingénierie – mécanique et matériaux (2011), 382 pages.
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DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
Allégations environnementales relatives aux emballages des produits ; Avis et recommandations du CNE
Conseil National de l’Emballage, (2021)
Guide technique : éco-conception des étiquettes adhésives
Éditeur : UNFEA UNION NATIONALE DES FABRICANTS D’ÉTIQUETTES ADHÉSIVES, (2020)
En collaboration avec Citeo
Écrit par François Charlet,
Guide pratique des allégations environnementales à l’usage des professionnels et des consommateurs. Comment s’y retrouver ?
DGCCRF, Ministère de l’environnement, Conseil National du Commerce, (2012 – en cours de révision)
HAUT DE PAGE
Liste indicative :
Normes pour le compostage industriel :
NF EN 13432 (11-00), Emballage – Exigences relatives aux emballages valorisables par compostage et biodégradation – Programme d’essai et critères d’évaluation de l’acceptation finale des emballages (version corrigée) (indice de classement AFNOR : H60-140)
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