Nanomédecine
Nanotechnologies : promesses et débats

C’est à des échelles comprises entre le nanomètre et le micromètre qu’opère le vivant. Ainsi, les cellules unités fonctionnelles de quelques micromètres de diamètre réalisent les réactions chimiques nécessaires à leur survie, leur croissance ou leur multiplication au sein de compartiments de quelques nanomètres cubes. Le passage à l’intérieur des cellules de composés chimiques (médicaments, médiateurs, métabolites, etc.) se fait au travers de pores de quelques nanomètres. Les nombreuses molécules (protéines réceptrices, immunoglobulines, récepteurs membranaires) qui sont des agents de la réponse biologique ont des dimensions caractéristiques de l'ordre de la dizaine de nanomètres. Il était donc naturel que les nanotechnologies rencontrent les sciences biologiques .

La convergence des nanosciences et de la biologie suit deux voies diamétralement opposées qui sont :

• la démarche, dite top-down, qui consiste à miniaturiser les outils d’investigation ou d’analyse que nous possédons, afin de passer de l’objet centimétrique ou millimétrique à un objet de fonction équivalente mais plus petit. En quelque sorte, on descend le long de l’échelle des tailles ;

• la démarche inverse, qualifiée de bottom-up, qui a pour objectif de remonter le long de cette même échelle et organise de nouvelles structures originales à partir d’éléments nanoscopiques (des atomes ou des molécules) assemblés de façon adéquate.

La première approche regroupe la majorité des actions de la nanobiotechnologie car si la deuxième approche est séduisante, elle se heurte encore aujourd’hui à de nombreuses difficultés dont, entre autres, notre incapacité à prédire les propriétés des éléments conçus en ayant seulement connaissance des propriétés individuelles de leurs composants.