Débat public
Nanotechnologies : promesses et débats

Au cours du processus appelé « Grenelle de l'environnement » qui s'est achevé mi-2008, l'organisation d'un débat public sur le sujet des nanotechnologies est apparue comme nécessaire en réponse aux interrogations multiples que posaient leur développement. Les pouvoirs publics ont donc mandaté en février 2009 la Commission nationale du débat public (CNDP) pour mener ce débat qui devait s'articuler autour du développement et la régulation des nanotechnologies. Sept ministères ont cosigné la lettre de saisine : ministères chargé de l'écologie et le développement durable, de l'économie et de l'industrie, du travail, de l'agriculture, de la recherche, de la défense et de la santé. Ce débat public qui s'est déroulé d'octobre 2009 à février 2010 a donné lieu à un compte rendu détaillé disponible sur le site internet de la CNDP (voir la rubrique Sites Internet du Pour en savoir plus). Même s’il a été à maintes reprises perturbé par des communautés qui refusaient le débat, on doit noter que ce débat a été certainement une première mondiale dans la mesure où l'ensemble des parties prenantes du sujet ont pu exposer les questionnements et leurs propositions de réponses : associations de consommateurs, organisations des salariées, organisations professionnelles, chercheurs et enseignants, et enfin agences sanitaires et pouvoirs publics.

Ce débat a mis en évidence trois grands secteurs d’activité : technologies de l'information et de la communication (TIC), nanomédecine, nanomatériaux (au sens large incluant cosmétique, énergie et alimentation) qui s’inscrivent dans pratiquement tous les secteurs industriels. Non seulement les recherches y sont intenses mais des produits sont d'ores et déjà sur le marché. Chacun de ces secteurs appelle des commentaires ou des inquiétudes différentes. La question du respect de la vie privée est dominante sur le secteur des TIC alors que celui de la sécurité sanitaire et environnementale est centrale dans les applications des nanomatériaux et dans celui de l'alimentation. Les applications dans le domaine de la nanomédecine de toute évidence concentrent moins d'inquiétudes dans la mesure où dans ce secteur par essence même on évalue le rapport risque bénéfice. Toutefois, la nanomédecine comme la médecine traditionnelle n’est pas à l’abri de questionnements sur des utilisations non éthiques.

Le sujet apparait comme multiforme,...