Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
Pour pouvoir motiver les hommes dans l'entreprise, il faut d'abord définir exactement ce qu'est la motivation et comment elle s'analyse en termes biologique, psychologique, psychanalytique, sociologique, anthropologique, cognitiviste, voire philosophique. A partir de ces modèles, cet article présente des méthodes d'action permettant au manager d'agir efficacement sur le niveau de motivation de ses équipes.
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Gérard DONNADIEU : Ancien professeur à l’Institut d’Administration des Entreprises de Paris (Université Panthéon-Sorbonne)
INTRODUCTION
Mettre en mouvement les hommes et les équipes sur l’atteinte d’objectifs communs constitue une préoccupation majeure pour tout manager, que ce soit au sein d’une entreprise privée ou publique, d’une administration, voire d’une association sans but lucratif. Pour inciter un collaborateur à s’engager dans une action, le manager dispose de sa force de conviction et d’entraînement, de son charisme propre, mais aussi d’un certain nombre de moyens (rémunérations, promotions, sanctions, etc.) qui sont mis à sa disposition par l’organisation. Pour lui, la question est de discerner le bon levier sur lequel il doit jouer pour inciter, provoquer, améliorer, réguler... Manager revient pour une bonne part à bien connaître l’individu et sa situation dans son environnement (physique, organisationnel, social, culturel...) afin d’exercer sur lui l’influence qui sera mobilisatrice.
Or, la réponse à ce défi, connu classiquement en GRH (Gestion des Ressources Humaines) sous le nom de « problème de la motivation », est loin d’aller de soi. En premier lieu, le mot est piégé : véritable fourre-tout, il désigne les choses les plus dissemblables, le pire et le meilleur. D’où les critiques véhémentes dont il a été l’objet de la part de certains chercheurs et universitaires. C’est pourquoi nous avons jugé nécessaire, dans un bref premier paragraphe, de procéder à une indispensable clarification.
En second lieu, pour les auteurs (la plupart Américains) qui ont pris son étude au sérieux, la motivation a donné lieu, au cours du dernier demi-siècle, à une littérature immense. Chacun a tenté de comprendre le phénomène à partir de la grille d’analyse qui lui était familière : biologique, psychologique, psychanalytique, sociologique, anthropologique, cognitiviste, voire philosophique. Le passage par un examen comparatif des principaux modèles explicatifs est donc nécessaire. Ce sera l’objet du paragraphe 2.
Il nous restera ensuite à tirer de ces modèles des méthodes d’action qui soient réellement utilisables par les managers. Cette ambition est d’autant plus fondée que le thème de la motivation revient aujourd’hui en force dans les préoccupations d’entreprises. Avec le développement des organisations en réseaux, des structures par projets, de la flexibilité globale, du temps partagé, etc., motiver les hommes et les équipes devient une opération de plus en plus complexe et difficile qui ne peut s’accommoder de recettes et d’à peu-près. Or, si les théories sectorielles sont nombreuses (comme il sera vu au paragraphe 2), on ne dispose pas d’une vision suffisamment globale pour orienter la décision et l’action des managers. Une synthèse, à vocation opérationnelle, s’avère donc indispensable.
À un tel objectif cherche à répondre le dernier paragraphe de cet article. De facture délibérément descriptive et pratique, fortement inspiré par l’approche systémique, ce paragraphe cherche à articuler de manière interactive quelques-unes des principales théories. Il le fait sur un mode qualitatif, qui se veut simple mais non simpliste, de manière à « donner à penser » au manager, lui permettant de mieux comprendre sa situation pour mieux orienter son action.
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1. Clarification préalable : trois notions interconnectées
Étymologiquement, le terme de motivation viendrait du mot motif, lui-même dérivé du latin motivus (mobile) et movere (mouvoir) ce qui signifiait en ancien français « qui met en mouvement ». La motivation concernerait donc l’étude des motifs qui nous « poussent à agir », l’analyse du processus qui nous « met en mouvement ».
Nous retiendrons cette définition. Ceci va nous conduire, dans un premier temps, à nous interroger sur les mécanismes profonds, les ressorts cachés à l’œuvre dans les comportements humains, puis, dans un second temps, à un dépassement des pratiques traditionnelles, notamment en matière de commandement et de rémunération, telles qu’elles ont existé et existent encore dans les entreprises.
Trois mots sont souvent utilisés dans le langage courant pour parler de ce dont il est question ici : satisfaction, motivation, implication. Ces mots ne sont pas équivalents et doivent être définis avec précision afin de clarifier l’exposé.
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Satisfaction
Il s’agit du concept le plus ancien. Utilisé depuis cinquante ans par les psychologues du travail, il désigne : « un état émotionnel positif ou plaisant résultant de l’évaluation faite par la personne de son travail ou de ses expériences de travail » . La satisfaction correspond donc à un état subjectif face au travail, état qui résulte de la réalisation des attentes conscientes ou inconscientes à l’égard du travail. Ces attentes peuvent être de nature extrêmement diverse : besoins, désirs, idéal du moi, volonté de conformité au groupe...
Mais avoir satisfait ses besoins ou ses désirs ne pousse pas nécessairement à agir, contrairement au discours souvent entendu, du type « des travailleurs satisfaits travaillent bien ». Certes, l’insatisfaction, voire la frustration, sont généralement peu propices à l’engagement dans le travail et il y a bien là une sorte de causalité. Mais nous connaissons tous des travailleurs satisfaits et peu dynamiques : ils sont heureux de ne...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - LOCKE (E.A.) - The nature and causes of job satisfactions - , Dunnette, Handbook of industrial and organizational psychology, Rand Mc Nally, Chicago (1976).
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(2) - AMIEL (M.) - Outils d’analyse pour l’étude des conflits latents dans les plans sociaux : aspects méthodologiques - , Communication à la 14ème Université d’été de l’IAS, Aix-en-Provence (août 1996).
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(3) - THÉVENET (M.) - Le plaisir de travailler - , Éditions d’organisation (2000).
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(4) - COPIN (S.) - Modélisation des processus qui sous-tendent la motivation d’un acteur au sein d’une organisation - , Thèse de doctorat en sciences de gestion soutenue à l’I.A.E. de Paris (Université Panthéon-Sorbonne) le 12 octobre 2000.
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(5) - CHANGEUX (J.P.) - L’homme neuronal - , Hachette littératures (1983).
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