Présentation
EnglishRÉSUMÉ
La fonction maintenance doit, au même titre que les autres fonctions de l’entreprise, s’inscrire dans une recherche continue d’améliorations, ce qui signifie augmenter l’efficacité et les performances des services et des biens. Entretenir un parc d’équipements ne suffit plus, il faut atteindre des objectifs qui doivent permettre de maximiser le profit de chaque investissement conduit. Parce que le cycle de vie d’un appareil doit être envisagé au démarrage d’un projet, la fonction maintenance doit intervenir au moment de la conception de l’installation et dans son exploitation.
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Antoine DESPUJOLS : Ingénieur chercheur à la Division Recherche et Développement d’Électricité de France
INTRODUCTION
Pour souligner la part que prend la maintenance dans le fonctionnement d’une entreprise, la profession utilise communément la dénomination de « fonction maintenance ». C’est notamment le titre du fascicule de documentation X60-000 édité par l’Afnor qui sert d’introduction à la collection des normes françaises de maintenance industrielle. Il s’agit même d’une fonction vitale puisque, sans maintenance, tout processus industriel cesse, généralement à brève échéance, de produire les biens ou les services pour lesquels il a été conçu. On peut ainsi ajouter que, si elle est consommatrice de ressources, la maintenance est avant tout créatrice de valeur.
Cependant, dans un marché ouvert, la création de plus-value n’est plus suffisante ; il faut être compétitif. En particulier :
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on doit envisager le cycle de vie d’un investissement dès le début d’un projet en tenant compte de l’ensemble des frais liés aux activités de maintenance, de manière à ne pas engager des dépenses dont les bénéfices seraient mal évalués ;
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on doit maîtriser les coûts et trouver la meilleure efficacité possible pendant la phase de production ;
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on doit décloisonner les métiers et montrer à chacun la part que prennent ses actions dans l’atteinte d’objectifs globaux.
La maintenance a donc logiquement sa place dans la conception d’une installation, dans son exploitation, et dans ce qui constitue l’organisation de l’entreprise.
Il faut optimiser. En permanence, car l’optimum varie et n’est autre qu’un compromis entre différents critères et contraintes, elles-mêmes évolutives, et de ce fait il reste empreint d’une certaine subjectivité. Le poursuivre oblige à une recherche continue d’améliorations : toujours plus d’efficacité et de performances et toujours moins de dysfonctionnements. Pour cela, les différentes fonctions de l’entreprise sont sollicitées et la fonction maintenance tout spécialement.
On lui assigne volontiers le rôle de limiter au mieux les effets de « l’entropie » (vieillissement, usure, fatigue, et autres altérations physico-chimiques). Mais cette vision est un peu réductrice ; plus centrée sur la recherche des moyens d’éviter des dégradations (le comment) que sur les raisons de le faire (le pourquoi). Ainsi, elle semble parfois s’intéresser plus à trouver la façon d’améliorer la fiabilité des biens, qu’à identifier ce qu’il faut améliorer. Or maintenir ne veut plus dire entretenir en bon état, mais atteindre des objectifs. Plus largement, on peut dire qu’avec les autres fonctions, le rôle de la maintenance consiste, pas exclusivement mais principalement, à maximiser le profit que l’on peut tirer d’un investissement.
La structure de ce profit est complexe et l’on ne pourra approcher son maximum qu’en portant un regard global. L’état du marché, les coûts et contraintes de production et de maintenance interagissent et il n’est pas approprié de les considérer séparément. L’optimum global n’est pas une somme d’optimums atteints à des niveaux plus élémentaires. C’est pourquoi il est utile de considérer toutes les sous-fonctions qui composent la fonction maintenance pour pouvoir faire converger l’ensemble vers l’objectif fixé. Il convient donc d’analyser tous les aspects de cette fonction, et ils sont diversifiés.
Nous commencerons tout d’abord par présenter la fonction maintenance en adoptant différents points de vue, pour lui donner du « relief » et aider à mieux l’appréhender. Nous décrirons ensuite succinctement ses différentes composantes en identifiant leurs liens et en gardant toujours une approche fonctionnelle sans préjuger des organisations humaines qui peuvent être mises en place.
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2. Les fondements
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Données de base
Les activités de maintenance utilisent des informations. Certaines ont un caractère générique dans la mesure où elles sont réutilisées de multiples fois et constituent en quelque sorte le socle sur lequel repose l’ensemble de la fonction. Elles vont aussi produire des données que l’on doit structurer et organiser, si possible à l’avance. Il faut définir des « formats » pour savoir où, et sous quelle forme, va se constituer la mémoire de l’installation et de l’entreprise.
La norme définit la maintenance comme l’ensemble des actions qui permettent de maintenir ou de rétablir un bien dans un état dans lequel il peut accomplir sa fonction requise. On maintient donc à la fois un bien et une fonction ou, plus justement, on maintient une fonction en agissant sur un bien.
De ce fait, toute action de maintenance repose sur une connaissance de la fonction à maintenir et des matériels qui la remplissent. Il est donc important de disposer de descriptions du fonctionnement ainsi que de données techniques et économiques concernant les matériels et sur lesquelles on s’appuiera. Il est utile en particulier de disposer d’une part de décompositions et de descriptions fonctionnelles portant sur l’ensemble de l’installation, qui permettront de préciser le pourquoi de la maintenance, et d’autre part de décompositions matérielles pour identifier l’endroit où il faut intervenir et la façon de le faire.
En effectuant une analyse fonctionnelle, on distingue les différentes phases de fonctionnement (phase de démarrage, phase de fonctionnement nominal, phase d’arrêt, phase d’attente, etc.). Pour chacune d’entre elles, il faut identifier et réactualiser les performances requises et les informations techniques décrivant le fonctionnement.
Une décomposition matérielle sous forme arborescente permet d’établir un inventaire des équipements. Il faut ensuite mettre en place une codification qui servira à la gestion technique et économique. Des dossiers doivent être constitués pour contenir l’ensemble des informations relatives aux matériels (constructeurs, plans, matériaux, notices d’installation, d’exploitation, de maintenance...).
Il s’agit...
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Les fondements
BIBLIOGRAPHIE
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(1) - AFNOR - * - Fascicule de Documentation FD X60-000 - Maintenance industrielle. Fonction Maintenance (2002).
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(2) - CEN - * - Norme Européenne NF EN 13306 - Terminologie de la maintenance (2001).
-
(3) - CEN - * - Norme Européenne XP ENV 13269 - Maintenance - Guide de préparation des contrats de maintenance (2001).
-
(4) - CEI - * - Norme Européenne IEC 60300-3-14 - Maintenance and maintenance support.
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(5) - MECHIN (B.) - La préparation - Guide du responsable de maintenance. - Éditions Weka (2000).
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(6) - DESPUJOLS (A.) - Optimisation de la maintenance par la fiabilité (OMF). - Optimisation de la maintenance par la fiabilité (OMF) (2004).
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