Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
La traçabilité est souvent crainte car synonyme de lourdeur paperassière avec une accumulation de fiches à remplir. Mais en cas d’accident ou de litige, voire de contrôle réglementaire, elle peut être vitale. Elle est aussi importante pour optimiser un process ou un produit en permettant une analyse fine. La solution pour concilier traçabilité performante et simplicité existe toutefois : la numérisation qui permet de recueillir des masses de données puis de les analyser simplement et sans lourdeur.
Encore faut-il adopter une démarche rationnelle de façon à cibler les recueils sur les besoins réels. C’est cette démarche que nous allons décrire ici en suivant les articles de la norme ISO 9001:2015.
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The traceability is often fear because synonymous of heavy paperwork with an accumulation of cards to fill. But in case of accident or litigation, or even regulatory control, it can be vital. It is also important to optimize a process or a product by allowing a fine analysis. The solution to reconcile performance traceability and simplicity, however, exists: the digitization that can collect masses of data and then analyze them simply and without heaviness.
Still, a rational approach is needed to target collections of actual needs. It is this approach that we will describe here following the articles of the ISO 9001: 2015 standard.
Auteur(s)
-
Christian DOUCET : Consultant indépendant, ancien élève de Polytechnique et de l’ENSAE.
INTRODUCTION
La traçabilité est parfois considérée comme une contrainte lourde et ennuyeuse. Il est vrai que, pendant longtemps, reposant sur une masse de formulaires et de fiches à remplir, elle était un véritable pensum pour les opérateurs, d’autant que bien des fois, lorsqu’on recherchait après coup une information, c’est justement celle-ci qui manquait, car la lourdeur du système faisait qu’il y avait des « trous » dans la raquette : soit parce que la fiche était égarée, soit parce qu’elle était mal remplie ou que, tout simplement, on n’arrivait pas à s’y retrouver dans des archives en fouillis.
La numérisation a entraîné une révolution. Elle a permis que chaque appareil soit bardé de capteurs, d’étiquettes RFID et autres moyens de mesure qui envoient directement les paramètres sur le réseau d’information ou, lorsque le relevé reste manuel, saisi sur une tablette qui l’intègre directement au système d’information. Résultat : on passe souvent d’une pénurie d’informations à un trop-plein, voire à des « mass data » que des logiciels spécialisés doivent traiter. On peut aussi ainsi connaître la totalité du cycle de production, y compris chez les sous-traitants, ce qui peut être très précieux.
De plus en plus, la traçabilité n’est plus seulement une collecte d’historique mais devient aussi une véritable aide à la conception, par la connaissance fine des produits qu’elle apporte, et à la sécurité, par la détection des dérives et des risques aux différents stades de la production et, parfois, de l’utilisation. Cela dépasse les exigences de la norme mais une bonne approche doit être globale et donc prendre en compte ces nouvelles possibilités.
Cela fixe de nouveaux défis pour la mise en œuvre : le bon ciblage des données à recueillir, la cohérence des données tout au long de la chaîne afin de pouvoir les assembler numériquement, la confidentialité des données couvertes par le secret industriel, la protection contre les intrusions et les malwares, la mise au point du système d’exploitation avec souvent des utilisateurs répartis à distance…
En parallèle, la traçabilité devient fréquemment un enjeu majeur, voire vital. Pensons aux épizooties, aux retours de séries pour malfaçons, aux procès suite à accidents… La volonté de notre société de non-acceptation du risque et de tout vouloir connaître et maîtriser dans ce but place la traçabilité au premier plan des préoccupations des producteurs et des clients.
L’entreprise ou l’administration ont donc tout intérêt à profiter de la certification pour dresser un bilan de leur traçabilité interne avec, pour objectif, d’améliorer à la fois la prévention des risques, la connaissance des produits et la gestion interne, tout en faisant la chasse aux lourdeurs formelles inutiles.
Ce dossier en pose les bases, en montrant comment utiliser au mieux les exigences de la norme ISO 9001:2015.
KEYWORDS
documentary system | data collection | Traceability | security
VERSIONS
- Version archivée 1 de nov. 2006 par Christian DOUCET
DOI (Digital Object Identifier)
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1. Traçabilité : définition
La traçabilité d’après Le Petit Robert est la « possibilité d’identifier l’origine et de reconstituer le parcours d’un produit, depuis sa production jusqu’à sa diffusion ».
La norme ISO 9000:2015 la définit de façon analogue par « aptitude à retrouver l’historique, la mise en œuvre ou l’emplacement d’un objet (3.6.1) » et elle précise, dans un nota : « dans le cas d’un produit, elle peut être liée à l’origine des matériaux et composants, l’historique de réalisation, la distribution et l’emplacement du produit après livraison ».
La traçabilité a été remise à l’honneur avec les épizooties récentes : maladie de la vache folle, épidémie de listériose, grippe aviaire… Mais c’est une préoccupation en réalité courante, et même quotidienne.
Dans l’entreprise, les exigences peuvent en effet être critiques : il faut pouvoir faire la part des responsabilités si un produit cause un dommage au client (est-ce dû à une mauvaise utilisation ou à un défaut du produit ?), retrouver la cause de défaillances répétées (cela peut demander des enquêtes ardues, y compris chez les sous-traitants), mais aussi gérer les litiges internes (quel a été l’historique précis des interventions des uns et des autres ?), quand ce n’est pas retrouver l’inventaire des matériels et le contrat d’assurance en cours de validité en cas de sinistre.
Pendant toute une époque, le problème essentiel de la traçabilité a été la collecte et l’archivage des informations, qui imposait une prolifération de fiches et de registres en tous genres. Aujourd’hui, cette collecte s’est simplifiée grâce à l’informatique et tous les moyens électroniques associés : codes à barres, puces électroniques, étiquettes intelligentes, gestionnaires électroniques de documents… Elle devient surtout un problème d’organisation : il faut couvrir toute la chaîne, parfois depuis les fabricants initiaux (y compris les fournisseurs de rang n) jusqu’aux distributeurs finaux, voire jusqu’au client et à son utilisation. Il faut que toutes les données collectées à ces différents stades, et cela généralement de façon très hétérogène, puissent...
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - DOUCET (C.) - Que sais-je ? « La qualité ». - PUF (2005).
-
(2) - DOUCET (C.) - Certification qualité utile, remettre la qualité au service du développement de l’entreprise. - INSEP Éditions (2003).
-
(3) - DOUCET (C.) - La certification qualité d’entreprise. - La Documentation Française (1987).
-
(4) - DOUCET (C.) - La maîtrise de la qualité. - Éditions EME (1986).
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(5) - DOUCET (C.) - La construction de la qualité des matériels et systèmes complexes. - Les éditions de l’ENSTA (1983).
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