Article de référence | Réf : SE3815 v1

Conclusion
Culture de la prévention - Théorie et pratique des comportements face aux risques

Auteur(s) : Eduardo BLANCO MUNOZ

Date de publication : 10 juil. 2019

Pour explorer cet article
Télécharger l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !

Sommaire

Présentation

Version en anglais En anglais

RÉSUMÉ

La prévention relève d’une série de choix stratégiques et opérationnels, techniques et organisationnels, financiers et moraux, individuels et collectifs, parfois délibérés et souvent spontanés. Les sciences cognitives, comportementales et sociales ont apporté une compréhension nouvelle de la nature de ces choix, qui à son tour a été intégrée dans l’approche scientifique du management et du leadership, et qui a permis le développement d’outils pour promouvoir les comportements tendant à sauvegarder la santé et la sécurité et à éradiquer ceux qui sont dangereux. Cet article présente les fondements de ces outils et la démarche pour les mettre en œuvre.

Lire cet article issu d'une ressource documentaire complète, actualisée et validée par des comités scientifiques.

Lire l’article

ABSTRACT

Safety Culture – Theory and practice of behaviours related to occupational risks

Risk prevention consists on a series of choices: strategical and operational, technical and organizational, financial and moral, individual and collective, sometimes deliberate and often spontaneous. Cognitive, behavioural and social sciences have brought a better understanding of the nature of such choices, which has in turn been integrated into the scientific approaches to management and leadership, leading to the development of tools for the promotion of safe behaviours and for the suppression of dangerous ones. This article introduces the fundamentals of these tools and the process to implement them.

Auteur(s)

  • Eduardo BLANCO MUNOZ : Directeur Santé – Sécurité – Environnement. Enseignant et conférencier en Sécurité comportementale - Expériences dans l’aéronautique, l’énergie, les dispositifs médicaux, la chimie et le conseil. Paris, France

INTRODUCTION

Dès la fin du XIXe siècle, l’industrie occidentale alors en pleine expansion a été confrontée aux limites des moyens purement techniques pour éviter les accidents lors de la réalisation d’activités qui devenaient intrinsèquement de plus en plus dangereuses. Dans la seconde moitié du XXe siècle, l’approche managériale qui s’était progressivement imposée d’abord dans le domaine de la gestion de la production, puis de la qualité, est progressivement appliquée formellement à d’autres aspects considérés jusqu’à alors comme des externalités, tels que les impacts sur l’environnement ou la santé et la sécurité des travailleurs et des riverains, au fur et à mesure que ces aspects sont devenus des enjeux économiques et sociaux.

Bien qu’ayant indéniablement contribué à l’amélioration des performances dans ces domaines, ni l’accélération des progrès technologiques à l’époque, ni le déploiement de l’approche systémique du management n'ont permis à eux seuls d’atteindre des niveaux de sécurité satisfaisants dans un contexte de scrutin sociétal croissant, notamment dans les industries à haut risque. Un facteur jusque-là négligé, car en dehors de leur sphère de compétences, a commencé à susciter l’intérêt des ingénieurs et des managers chargés de la prévention : le facteur humain. C’est ainsi que dans les pays anglo-saxons et notamment aux USA, à partir des années 1980, certains secteurs pionniers (chimie, oil & gas, nucléaire, aérospatial…) ont commencé à déployer des programmes visant à « maîtriser » les comportements des individus.

À ses origines, la sécurité comportementale (behavior-based safety) a puisé dans le comportementalisme classique. Ce courant a évolué à la fin du XXe siècle et au début du XXIe pour intégrer les avancées en neurologie concernant l’attention, la mémoire ou la formation des habitudes et des automatismes, mais aussi les dimensions cognitives, affectives et sociales des individus et les dynamiques de groupe.

Cette influence culturelle sur les comportements des individus au sein d’un groupe est à ce jour reconnue sur toutes leurs activités et dans toutes les sociétés. Apparu en 1986 dans le cadre des enquêtes suite à deux accidents majeurs, le concept de safety culture (culture de la sécurité, ou de la prévention) est au cœur d’une évolution majeure dans la manière dont on conçoit la place et le rôle de l’humain dans le cadre d’une démarche de prévention.

Il suffit d’avoir voyagé à l’étranger ou d’avoir visité diverses entreprises pour réaliser à quel point la tolérance aux risques est différente au sein de différents groupes de personnes. On constate des pratiques qui sont généralisées dans un pays ou dans une entreprise, alors qu’elles ne sont que marginales chez son voisin. Des fois les règles qui ont été formellement établies pour réguler ces comportements ne sont pas les mêmes ; d’autres fois ces règles sont similaires, voire identiques, mais elles ne sont pas respectées avec la même rigueur.

Ce n’est pas par hasard si certaines pratiques arrivent à être partagées (ou pas) par des communautés entières, même si leurs membres sont parfois éloignés géographiquement. L’histoire commune des individus qui les composent a forgé, au fil du temps, les éléments fondamentaux de ce que l’on appelle leur culture.

L’avènement d’une culture porteuse de pratiques de prévention n’est pas fortuit. Les attributs de ladite culture, et donc les comportements qui seront communément encouragés, tolérés ou proscrits dans une communauté donnée peuvent être effectivement façonnés avec des programmes et des outils ad hoc.

Cet article présente sommairement l’évolution de ces théories puis décrit les éléments constitutifs de la culture d’une organisation, pour ensuite donner des leviers éprouvés pour placer la prévention au centre de cette culture, et ainsi orienter de façon durable les comportements des individus la conformant. Différentes techniques de base y sont présentées ainsi que des outils concrets, avec une discussion sur leur pertinence, leur efficacité, leurs limites et les pièges à éviter lors de leur utilisation.

Sans prétendre fournir une méthode « sur étagère » pouvant être déroulée dans n’importe quel type d’organisation (méthode qui, par ailleurs, n’existe sans doute pas) l’objectif de cet article est de proposer au lecteur les clés pour concevoir, piloter et/ou accompagner la mise en œuvre d’une démarche visant à placer la santé et la sécurité au cœur de la culture d’une organisation.

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 92% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

KEYWORDS

prevention   |   Safety   |   health   |   Management   |   culture   |   behaviour

DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-se3815


Cet article fait partie de l’offre

Sécurité et gestion des risques

(475 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS

Lecture en cours
Présentation
Version en anglais En anglais

5. Conclusion

L’approche culturelle de la prévention n’essaie pas de se substituer à l’approche systémique, mais au contraire cherche à la compléter. L’expérience a démontré que beaucoup d’organisations avec de très beaux systèmes de management de la prévention ont vu leurs démarches s’ossifier et leurs pratiques dériver au fil du temps, voire ne jamais prendre racine, faute de leadership efficace. De la même façon, beaucoup de leaders ont failli à transposer leurs bonnes intentions, leurs croyances et leurs valeurs dans les pratiques de leurs organisations, faute d’avoir su employer les bonnes méthodes.

Ces deux dimensions ne sont pas uniquement complémentaires mais elles ont besoin l’une de l’autre. Comme les deux côtés d’une même pièce, elles ne peuvent pas exister l’une sans l’autre.

Aujourd’hui, les leaders ont à leur disposition les outils pour déployer la démarche culture de la prévention au sein de tout type d’organisation, dans n’importe quel contexte, pour peu que l’environnement macroculturel soit porteur, la seule condition étant d’être véritablement en phase avec les croyances et les valeurs qui vont avec.

HAUT DE PAGE

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 92% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

Cet article fait partie de l’offre

Sécurité et gestion des risques

(475 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS

Lecture en cours
Conclusion
Sommaire
Sommaire

BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - HEINRICH (H.W.) -   Industrial accident prevention : a scientific approach.  -  McGraw-Hill (1931).

  • (2) - REASON (J.T.) -   Human Error.  -  Cambridge University Press (1990).

  • (3) - REASON (J.T.) -   Human Error : models and management.  -  British Medical Journal. Consulté à partir de https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1070929/ (2000).

  • (4) - VEBLEN (T.B.) -   Why Is Economics Not an Evolutionary Science ? (1898).  -  Réimprimé dans The Place of Science in Modern Civilization (1919).

  • (5) - CLERC (D.), PIRIOU (J.-P.) -   Lexique de sciences économiques et sociales (9e édition).  -  La Découverte (2011).

  • (6) - PAVLOV (I.) -   Article « Le réflexe conditionnel ».  -  P. 258-284...

DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 92% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

Cet article fait partie de l’offre

Sécurité et gestion des risques

(475 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS