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RÉSUMÉ
Parmi les agressions subies par l’homme, le bruit représente un élément répandu et insidieux. Probablement responsable de troubles physiologiques et physiques, le bruit a fait l’objet de recherches multiples sur ses modes d’action et ses mécanismes. Mais, le bruit reste l’une des nuisances les plus mal connues d’un point de vue médical et sociétal. Il est en effet difficile de mesurer les conséquences réelles d’une agression sonore sur des organismes susceptibles de s’adapter et donc de masquer des effets. De plus, le bruit est très subjectif : il peut être perçu différemment d’un individu à l’autre avec des réactions variables.
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Jacques JOUHANEAU : Professeur titulaire de la chaire d'Acoustique au Conservatoire des arts et métiers
INTRODUCTION
De toutes les agressions que l'homme subit dans son environnement quotidien, le bruit représente, sans conteste, le facteur le plus présent, le plus répandu et le plus insidieux. Soupçonné depuis plusieurs décades d'être responsable de divers troubles physiologiques et physiques, le bruit a fait l'objet d'approches et de recherches multiples visant à comprendre ses modes d'action et ses mécanismes. En dépit de ces travaux, le bruit reste aujourd'hui l'une des nuisances les plus mal connues aussi bien sur le plan de ses effets sur l'individu que sur celui de ses répercussions économiques et sociales.
Cette méconnaissance repose en premier lieu sur la difficulté de mesurer les conséquences réelles – à court, moyen ou à long terme – de l'agression sonore sur des organismes susceptibles de s'adapter et donc de masquer tout ou partie de ces effets. Elle est renforcée par le fait que le bruit comporte un grand nombre de composantes subjectives et qu'à ce titre il peut être perçu de façons très différentes d'un individu à l'autre avec des réactions variables donnant lieu à des interprétations trop souvent contradictoires ou ambiguës.
VERSIONS
- Version archivée 1 de juil. 2001 par Jacques JOUHANEAU
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3. Effets non auditifs du bruit
3.1 Stress physiologique
Le bruit provoque, outre les effets auditifs, un grand nombre de modifications physiologiques. La question la plus importante concernant ces réactions est de savoir si elles sont dangereuses pour la santé ou si elles sont entièrement compensées par les capacités d'adaptation de l'organisme. En d'autres termes, le bruit peut-il être considéré comme un stress ? (Le terme recouvre aussi bien l'action stressante que l'agent qui provoque cette action.) Le stress est classiquement défini comme un état d'éveil susceptible d'engendrer des effets nocifs sur la santé. Il entraîne généralement une réponse appelée syndrome d'adaptation.
HAUT DE PAGE
Ce syndrome comprend trois phases (H. Selye, 1936).
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Phase d'alerte
C'est la phase au cours de laquelle l'organisme mobilise ses réactions de défense. Elle peut provoquer des troubles aigus cardiovasculaires, tension, fatigue, perte de sommeil, troubles digestifs...
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Phase de résistance ou d'adaptation
C'est la phase au cours de laquelle le sujet tend à revenir à un nouvel état d'équilibre. Cette lutte pour retrouver une certaine stabilité physiologique s'accompagne à nouveau de troubles divers : hormonaux (thyroïdique, surrénal, sexuel), cardiovasculaires, gastriques et intestinaux. Elle s'accompagne, en général, d'une hypertension permanente. Le sujet est irritable et nerveux. Il dort mal. Cette phase est plus ou moins longue selon les capacités du sujet et la permanence de l'action stressante. Elle peut amener des syndromes dépressifs.
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Phase d'épuisement
Elle peut survenir si le stress est permanent. L'équilibre physiologique obtenu au cours de la seconde phase peut être détruit et laisser place à des troubles majeurs du comportement et à des perturbations psychiques.
3.1.2 Principales manifestations
Les principales formes de manifestation de ces troubles sont variables : l'hyperexcitation entraîne une difficulté très...
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - LIENARD, FRANÇOIS - Acoustique industrielle et environnement. - Eyrolles (1983).
-
(2) - BAUGHN (W.L.) - Noise and control engineering. - Ed. M. J. Crooker (1972).
-
(3) - PASSHIER-VERMEER (N.) - Hearing Loss due to exposure to steady state. - Broadband Noise. Pays-Bas (1968).
-
(4) - POSTMAN (L.J.), EGAN (J.P.) - Experimental psychology : an introduction. - Harper and Row (1949).
-
(5) - DAVIS et coll - Temporary deafness following exposure to loudness and noise. - Control. Boston (1943).
-
(6) - KRYTER (K.D.) - Effect of noise on man - . Academic Press (1970).
-
(7) - ROYSTER...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
Le coût du bruit est impossible à chiffrer de façon globale. On peut simplement se donner quelques points de repère pour en estimer les retombées économiques possibles.
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Santé
Selon des estimations datant de 1978-1980, on peut considérer à plus de 30 milliards de francs (environ 4,5 milliards d'euros) le coût des problèmes dus au bruit, c'est-à-dire :
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11 % des accidents du travail ;
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15 % des journées de travail perdues ;
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20 % des internements psychiatriques.
On ne peut pas chiffrer les autres incidences :
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la consommation de médicaments (20 % des Français prennent des tranquillisants) ;
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les retards scolaires en milieu urbain ;
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les accidents de la circulation ;
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la violence induite par les bruits ;
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les effets insidieux sur la santé.
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Habitat
On estime à 0,5 % par dB la dépréciation pour les logements exposés à plus de 55 dB A de circulation routière.
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Industrie
2 à 3 millions de travailleurs sont exposés à des niveaux supérieurs à 85 dB A pendant 8 heures par jour, ce qui représente un surcoût de plus de 100...
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