Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
Cet article traite de la modélisation de la dispersion atmosphérique des odeurs. Les objectifs principaux sont présentés et permettent d’appréhender la démarche méthodologique globale. Les mécanismes physiques qui entrent en jeu (turbulence et stabilité de l’atmosphère) et les principales familles de modèles mathématiques adaptées à la problématique des odeurs (modèles gaussiens, lagrangiens et eulériens) sont proposées en début d’article. Le déroulement d’une étude de modélisation est ensuite analysée en détail : caractéristiques, objectifs et expression des résultats. Une étude de cas met en oeuvre les méthodes explicitées précédemment.
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This article deals with the modeling of the atmospheric dispersion of odors. The main objectives are presented and they allow for a sound understanding of the global methodological approach. The physical mechanisms involved (turbulence and stability of the atmosphere) and the major families of mathematical models adapted to the issue of odors (Gaussian Lagrangian and Eulerian models) are presented. The stages of a modeling study is then detailed: characteristics, objectives and expression of results. The above-mentioned methods are illustrated by a case study.
Auteur(s)
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Lionel POURTIER : Docteur ès sciences - Directeur général de la société GED Environnement (EOG) du Groupe GED
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Géraldine deiber : Docteur ès sciences - Responsable du pôle Études des risques sanitaires et modélisation de la dispersion atmosphérique à la société GED Environnement (EOG) du Groupe GED
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Hélène PIET : Ingénieur en chimie industrielle (CNAM) - Ingénieur d'études à la société GED Environnement (EOG) du Groupe GED
INTRODUCTION
La législation française, avec la loi sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie (loi LAURE) du 30 décembre 1996, donne « le droit à chacun de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé » et stipule qu'une installation ne doit pas « générer de nuisances olfactives excessives ». Depuis 1996, la législation sur les installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) s'est étoffée en matière de contrôle des émissions odorantes et de leur impact. Citons notamment :
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l'arrêté du 2 février 1998 (et sa circulaire d'application DPPR/SEI du 17 février 1998) qui donne pour la première fois une définition de la concentration et du débit d'odeurs ;
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l'arrêté sectoriel du 12 février 2003 applicable aux ICPE soumises à autorisation sous la rubrique 2730 (traitement des cadavres, des déchets ou des sous-produits d'origine animale...) qui précise que la concentration d'odeur, dans un rayon de 3 km autour du site, ne doit pas dépasser 5 ouE · m–3 (unité européenne d'odeur par mètre cube d'air) plus de 175 heures par an pour les installations existantes ou plus de 44 heures par an pour les installations nouvelles et que, à défaut de la réalisation d'une étude de dispersion atmosphérique, la concentration d'odeur ne doit pas dépasser 1 000 ouE · m–3 ;
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l'arrêté sectoriel du 7 janvier 2002, applicable aux centres de compostage soumis à déclaration, qui mentionne que l'inspecteur des installations classées peut demander la réalisation, aux frais de l'exploitant, d'une campagne d'évaluation de l'impact olfactif de l'installation afin de qualifier l'impact et la gêne éventuelle et permettre une meilleure prévention des nuisances. Cette évaluation peut être réalisée à l'aide d'outils de simulation de la dispersion atmosphérique, s'appuyant sur des modèles mathématiques.
Au-delà d'une réponse aux exigences réglementaires, la simulation de la dispersion atmosphérique permet :
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d'évaluer l'impact olfactif d'une installation existante ou d'une installation future avant même son implantation pour les dossiers de demande d'autorisation d'exploiter ;
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de calculer des valeurs limites en sortie d'installation de désodorisation pour établir un cahier des charges de réalisation ;
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de disposer d'éléments de réflexion quant aux choix stratégiques que l'exploitant peut être amené à prendre.
Ce dossier a pour objectif de présenter la démarche méthodologique globale pour simuler, à l'aide de modèles, la dispersion atmosphérique des odeurs. Après avoir rappelé les principaux mécanismes physiques qui entrent en jeu dans la dispersion atmosphérique et les différents types de modèles mathématiques adaptés à la problématique des odeurs ainsi que leur mise en œuvre, nous expliciterons la méthodologie à suivre pour évaluer l'impact olfactif d'un site et pour dimensionner des ouvrages émetteurs d'odeurs. Une étude de cas est abordée dans la dernière partie de l'article.
VERSIONS
- Version archivée 1 de oct. 2002 par Joseph SUAREZ, Lionel POURTIER, Olivia LLONGARIO
DOI (Digital Object Identifier)
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5. Étude de cas
5.1 Contexte
Un centre de traitement et de valorisation de sous-produits animaux (usine d'équarrissage) souhaite augmenter sa capacité d'exploitation et procéder à certains aménagements de son installation. Il doit pour cela constituer un dossier de demande d'autorisation d'exploiter (DAE), comprenant notamment une évaluation de l'impact olfactif de l'installation future.
La mise en œuvre d'une étude de dispersion atmosphérique des odeurs apparaît comme le moyen le plus adapté pour répondre à cette problématique.
l'étude par modélisation de la dispersion atmosphérique correspond ici aux exigences de la réglementation et, plus précisément, à l'arrêté sectoriel du 12 février 2003 applicable aux ICPE soumises à autorisation sous la rubrique 2730 (traitement des cadavres, des déchets ou des sous-produits d'origine animale...) qui précise que la concentration d'odeur autour d'un site, dans un rayon de 3 km, ne doit pas dépasser 5 ou E · m–3 plus de 175 heures par an pour les installations existantes.
5.2 Méthodes
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La première partie de l'étude consiste à réaliser un diagnostic olfactif du site, dans son état actuel (étape 1) :
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des mesures olfactométriques sont réalisées sur les principales sources odorantes de l'usine (caractérisation du terme source, milieu « émetteur ») ;
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un état des lieux olfactif de l'environnement du site est également dressé (caractérisation de l'impact des rejets odorants au niveau des riverains du site).
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L'évaluation de l'impact olfactif du site dans son état futur (étape 2) est réalisé à partir :
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de la définition précise des aménagements prévus : localisation des ouvrages, confinement, captage et traitement de l'air de certaines unités... ;
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d'une étude de la dispersion atmosphérique des odeurs, sur la base des informations recueillies dans l'étape 1 et extrapolées pour l'état futur (estimation des futurs débits d'air rejetés)...
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Étude de cas
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - ROGNON (C.), POURTIER (L.) - Les odeurs dans l'environnement. - [G 2 900] (2000).
-
(2) - ROGNON (C.), POURTIER (L.) - Mesurer les odeurs. - [G 2 940] (2001).
-
(3) - PASQUILL (F.) - Atmospheric diffusion : the dispersion of windborne material from industrial and others sources. - Van Nostrand Reinhold, Londres, 297 p. (1962).
-
(4) - MONIN-OBUKHOV - The main features of turbulent mixing in the surface atmospheric layer. - Trudy Inst. Geophys. Acad. Sci. USSR, vol. 24 (1954).
-
(5) - ZANNETTI (P.) - Air pollution modelling. - Édition Van Nostrand Reinhold, N.Y., USA, 439 p. (1990).
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