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Article

1 - OBJECTIFS DE LA MODÉLISATION ET DE LA SIMULATION

2 - MÉCANISMES PHYSIQUES LIÉS À LA DISPERSION

  • 2.1 - Turbulence
  • 2.2 - Stabilité de l'atmosphère

3 - PRINCIPALES FAMILLES DE MODÈLES MATHÉMATIQUES DE DISPERSION ATMOSPHÉRIQUE

  • 3.1 - Modèles gaussiens
  • 3.2 - Modèles lagrangiens et eulériens

4 - DÉROULEMENT D'UNE ÉTUDE DE MODÉLISATION

5 - ÉTUDE DE CAS

6 - CONCLUSION GÉNÉRALE

7 - ANNEXES

Article de référence | Réf : G2960 v2

Mécanismes physiques liés à la dispersion
Modélisation de la dispersion atmosphérique des odeurs

Auteur(s) : Lionel POURTIER, Géraldine deiber, Hélène PIET

Date de publication : 10 oct. 2007

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RÉSUMÉ

Cet article traite de la modélisation de la dispersion atmosphérique des odeurs. Les objectifs principaux sont présentés et permettent d’appréhender la démarche méthodologique globale. Les mécanismes physiques qui entrent en jeu (turbulence et stabilité de l’atmosphère) et les principales familles de modèles mathématiques adaptées à la problématique des odeurs (modèles gaussiens, lagrangiens et eulériens) sont proposées en début d’article. Le déroulement d’une étude de modélisation est ensuite analysée en détail : caractéristiques, objectifs et expression des résultats. Une étude de cas met en oeuvre les méthodes explicitées précédemment.

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Auteur(s)

  • Lionel POURTIER : Docteur ès sciences - Directeur général de la société GED Environnement (EOG) du Groupe GED

  • Géraldine deiber : Docteur ès sciences - Responsable du pôle Études des risques sanitaires et modélisation de la dispersion atmosphérique à la société GED Environnement (EOG) du Groupe GED

  • Hélène PIET : Ingénieur en chimie industrielle (CNAM) - Ingénieur d'études à la société GED Environnement (EOG) du Groupe GED

INTRODUCTION

La législation française, avec la loi sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie (loi LAURE) du 30 décembre 1996, donne « le droit à chacun de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé » et stipule qu'une installation ne doit pas « générer de nuisances olfactives excessives ». Depuis 1996, la législation sur les installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) s'est étoffée en matière de contrôle des émissions odorantes et de leur impact. Citons notamment :

  • l'arrêté du 2 février 1998 (et sa circulaire d'application DPPR/SEI du 17 février 1998) qui donne pour la première fois une définition de la concentration et du débit d'odeurs ;

  • l'arrêté sectoriel du 12 février 2003 applicable aux ICPE soumises à autorisation sous la rubrique 2730 (traitement des cadavres, des déchets ou des sous-produits d'origine animale...) qui précise que la concentration d'odeur, dans un rayon de 3 km autour du site, ne doit pas dépasser 5 ouE · m–3 (unité européenne d'odeur par mètre cube d'air) plus de 175 heures par an pour les installations existantes ou plus de 44 heures par an pour les installations nouvelles et que, à défaut de la réalisation d'une étude de dispersion atmosphérique, la concentration d'odeur ne doit pas dépasser 1 000 ouE · m–3 ;

  • l'arrêté sectoriel du 7 janvier 2002, applicable aux centres de compostage soumis à déclaration, qui mentionne que l'inspecteur des installations classées peut demander la réalisation, aux frais de l'exploitant, d'une campagne d'évaluation de l'impact olfactif de l'installation afin de qualifier l'impact et la gêne éventuelle et permettre une meilleure prévention des nuisances. Cette évaluation peut être réalisée à l'aide d'outils de simulation de la dispersion atmosphérique, s'appuyant sur des modèles mathématiques.

Au-delà d'une réponse aux exigences réglementaires, la simulation de la dispersion atmosphérique permet :

  • d'évaluer l'impact olfactif d'une installation existante ou d'une installation future avant même son implantation pour les dossiers de demande d'autorisation d'exploiter ;

  • de calculer des valeurs limites en sortie d'installation de désodorisation pour établir un cahier des charges de réalisation ;

  • de disposer d'éléments de réflexion quant aux choix stratégiques que l'exploitant peut être amené à prendre.

Ce dossier a pour objectif de présenter la démarche méthodologique globale pour simuler, à l'aide de modèles, la dispersion atmosphérique des odeurs. Après avoir rappelé les principaux mécanismes physiques qui entrent en jeu dans la dispersion atmosphérique et les différents types de modèles mathématiques adaptés à la problématique des odeurs ainsi que leur mise en œuvre, nous expliciterons la méthodologie à suivre pour évaluer l'impact olfactif d'un site et pour dimensionner des ouvrages émetteurs d'odeurs. Une étude de cas est abordée dans la dernière partie de l'article.

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VERSIONS

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v2-g2960


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2. Mécanismes physiques liés à la dispersion

Le terme « dispersion atmosphérique » caractérise le devenir, dans le temps et dans l'espace, d'un polluant ou d'un ensemble de polluants (aérosols, gaz, poussières, odeurs...) émis dans des conditions données dans l'atmosphère. La modélisation de la dispersion atmosphérique doit permettre d'établir une relation entre l'émission (la source) et l'immission (la cible), sous l'influence de différents paramètres physiques.

La turbulence et la stabilité de l'atmosphère sont deux paramètres physiques fondamentaux qui interviennent dans le transport et la diffusion des polluants.

  • Le transport est le déplacement moyen des particules gazeuses sous l'effet combiné du vent et des caractéristiques propres des polluants à l'émission (vitesse, température, densité).

  • La diffusion est le déplacement relatif des particules gazeuses par rapport à leur centre de gravité sous l'effet de l'agitation thermique d'une masse gazeuse et de la turbulence de l'atmosphère.

    Les odeurs émises, associées à un panache gazeux, vont être dispersées sous l'influence de différents paramètres physiques jusqu'à leur lieu d'immission comme le montre la figure 1.

    Nota

    le terme « immission » est un mot utilisé dans la réglementation suisse dont l'équivalent français est « retombée au sol ». Le terme immission provient du latin immittere (envoyer dans) tandis qu'émission vient d'emittere (envoyer à partir de).

2.1 Turbulence

La dispersion atmosphérique est directement soumise à l'influence des conditions météorologiques et topographiques. En effet, des variations locales de direction et de vitesse du vent peuvent se produire ; elles sont liées à des irrégularités de terrain et à des différences de température en surface ; on appelle turbulence l'ensemble de ces variations. Les polluants sont émis au niveau de la couche limite de l'atmosphère, directement soumise à l'influence du sol.

La couche limite atmosphérique (CLA) est la partie de l'atmosphère où la présence du sol perturbe le champ de vitesse du vent. Son épaisseur varie de quelques centaines de mètres à plusieurs kilomètres en fonction de...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - ROGNON (C.), POURTIER (L.) -   Les odeurs dans l'environnement.  -  [G 2 900] (2000).

  • (2) - ROGNON (C.), POURTIER (L.) -   Mesurer les odeurs.  -  [G 2 940] (2001).

  • (3) - PASQUILL (F.) -   Atmospheric diffusion : the dispersion of windborne material from industrial and others sources.  -  Van Nostrand Reinhold, Londres, 297 p. (1962).

  • (4) - MONIN-OBUKHOV -   The main features of turbulent mixing in the surface atmospheric layer.  -  Trudy Inst. Geophys. Acad. Sci. USSR, vol. 24 (1954).

  • (5) - ZANNETTI (P.) -   Air pollution modelling.  -  Édition Van Nostrand Reinhold, N.Y., USA, 439 p. (1990).

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