Présentation

Article

1 - PHYSIQUE DU CŒUR. NEUTRONIQUE ET THERMOHYDRAULIQUE

2 - CHIMIE DES EAUX. MATÉRIAUX

  • 2.1 - Radiolyse
  • 2.2 - Gainage
  • 2.3 - Circuit eau-vapeur
  • 2.4 - Activation et dépôt des émetteurs gamma
  • 2.5 - Eau alimentaire
  • 2.6 - Corrosion intergranulaire
  • 2.7 - Réduction de l'activité des circuits
  • 2.8 - Radioprotection en salle des machines

3 - FONCTIONNEMENT

  • 3.1 - Principes de fonctionnement
  • 3.2 - Coefficient de puissance, boucles de stabilité
  • 3.3 - Diagramme de fonctionnement
  • 3.4 - Fractionnement du combustible
  • 3.5 - Utilisation du plutonium
  • 3.6 - Durées de rechargement et de cycle
  • 3.7 - Prolongation de cycle
  • 3.8 - Consommation d'uranium et coût de cycle
  • 3.9 - Durée de vie

4 - SÛRETÉ

5 - REB DE 3E GÉNÉRATION

6 - COMPÉTITIVITÉ

Article de référence | Réf : BN3130 v2

Physique du cœur. Neutronique et thermohydraulique
Réacteurs à eau ordinaire bouillante

Auteur(s) : Pierre BOIRON

Date de publication : 10 juil. 2011

Pour explorer cet article
Télécharger l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !

Sommaire

Présentation

Version en anglais English

Auteur(s)

  • Pierre BOIRON : Ancien directeur adjoint – Secteur études – Framatome - Ancien DG Sofinel (filiale ingénierie export EDF – AREVA)

Lire cet article issu d'une ressource documentaire complète, actualisée et validée par des comités scientifiques.

Lire l’article

INTRODUCTION

Accident du 11 mars 2011 à la Centrale de Fukushima

La rédaction de cet article a été achevée avant que les leçons sur l'accident aient pu être tirées. Le lecteur voulant s'informer sur les réacteurs accidentés pourra notamment consulter l'article [B 3 130] de 1979 par Alain Guyader (archives) ainsi que les paragraphes 4.8 (Fusion du cœur, confinement à long terme) et 4.9 (Tenue aux séismes) du présent article.

La conception du réacteur à eau ordinaire bouillante (REB) découle de celle du réacteur à eau ordinaire sous pression (REP) développée pour la propulsion navale ; dans sa version civile, pour la production d'électricité, le réacteur n'est plus soumis aux mêmes contraintes de compacité, de résistance aux secousses et de changements d'assiette pouvant perturber la stabilité d'une interface eau-vapeur, s'il y en avait eu dans la cuve.

Libéré de ces contraintes, on estimait pouvoir réaliser un réacteur de puissance moins coûteux et plus performant que le REP en permettant l'ébullition de l'eau dans le cœur du réacteur. Cette direction ouvrait la voie au cycle direct eau-vapeur – « Dual-cycle » du BWR 1 (Boiling Water Reactor) de GE Co (General Electric Company), puis à la suppression des générateurs de vapeur (complète à partir du modèle BWR 2 de GE Co). La recherche fut engagée dès 1945 dans les laboratoires américains d'Oak Ridge (ORNL) et d'Argonne (ANL). Le prototype EBWR (Experimental Boiling Water Reactor) mis en service à Argonne en 1956 a démontré la faisabilité du concept.

La filière du réacteur à eau ordinaire bouillante (BWR aux États-Unis) fut lancée sur le marché mondial dans les années 1960 par GE Co alors que simultanément Westinghouse faisait la promotion de son « Pressurised Water Reactor » (PWR ou REP).

Le REB n'a pas eu tout le succès commercial escompté car, assez vite, apparut un phénomène de fissuration du matériau des boucles de recirculation (corrosion intergranulaire sous tension de l'acier inoxydable austénitique) entraînant des pertes de disponibilité importantes sur les réacteurs en exploitation. En outre, certains producteurs d'électricité ont pu craindre que le cycle direct conduise à une radioactivité élevée au condenseur – ce que l'expérience d'exploitation a démenti.

Alors que GE Co s'effaçait sur le terrain commercial (le parc mondial de REB en service n'est que le tiers de celui des REP), la société allemande AEG qui avait acquis la licence GE Co et la société suédoise ASEA-Atom reprenaient à leur compte la conception du réacteur dans les années 1970. Outre des avancées au plan de la sûreté, comme l'adoption de trois trains de systèmes de sauvegarde, les contributions européennes les plus significatives furent les barres de contrôle à mouvement lent (fine motion control rods) et la suppression des boucles de recirculation externes qui s'étaient montrées défaillantes, les pompes de recirculation de l'eau de refroidissement du cœur étant alors implantées directement dans le fond inférieur de la cuve du réacteur – innovations majeures réunies pour la première fois sur la centrale allemande Gundremmingen B & C (2 × 1 310 MWe) mise en service en 1984 et 1985.

Réalisant l'intérêt des conceptions européennes, GE Co, qui avait obtenu un rapide succès au Japon, révisait à son tour dans les années 1980 la conception de son réacteur. La firme américaine définit un modèle dit « avancé » ou ABWR (Advanced Boiling Water Reactor) incorporant les conceptions européennes. L'ABWR fut développé en coopération avec les Japonais qui ne voulaient pas du dernier modèle de GE Co, le BWR 6, affecté des défauts des modèles antérieurs. Les deux tranches Kashiwasaki 6 et 7 réalisées par le groupement Toshiba-Hitachi-GE Co pour Tokyo Electric Power, mises en service en 1996 et 1997, constituent la tête de filière de la nouvelle série ABWR. Le succès du REB s'est ainsi poursuivi au Japon qui compte aujourd'hui 32 REB en exploitation pour seulement 23 REP.

Les constructeurs présentent aujourd'hui de nouveaux modèles à sûreté améliorée, dits de génération III ou III+ : des modèles évolutifs, comme l'ABWR, maintenant éprouvé au Japon, ou des modèles de conception nouvelle, intégrant des concepts de sûreté passive, comme l'ESBWR de GE, ou le KERENA d'AREVA.

Le lecteur pourra notamment consulter dans le présent traité.

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 93% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

VERSIONS

Il existe d'autres versions de cet article :

DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v2-bn3130


Cet article fait partie de l’offre

Génie nucléaire

(170 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS

Lecture en cours
Présentation
Version en anglais English

1. Physique du cœur. Neutronique et thermohydraulique

Le cœur du réacteur à eau bouillante (REB) (figure 1) est cylindrique. Les crayons combustibles sont disposés dans des assemblages ou boîtiers (assemblages allant de 7 × 7 à 10 × 10 crayons) entre lesquels s'insèrent les barres de contrôle cruciformes. Des détecteurs de flux sont répartis à plusieurs niveaux dans le cœur. Des sources de neutrons antimoine-béryllium y sont également disposées pour contrôler la divergence au démarrage du réacteur (tableau 1).

La neutronique du REB est voisine de celle du REP, mais du fait du taux élevé d'ébullition dans le REB, pour un rapport de modération comparable (rapport donnant la sous-modération nécessaire pour que les coefficients de température et de vide soient toujours négatifs, afin d'assurer la stabilité et la sûreté), le ratio des volumes V H 2 O / V UO 2 du REB est plus important (2,50 à 2,70 au lieu de 2,05). Pour cette raison, mais aussi pour éviter le risque d'instabilité thermohydraulique évoqué au paragraphe 1.1, le cœur du REB est plus grand que celui du REP.

L'eau entre dans le cœur à une température un peu inférieure à la température de saturation, et l'ébullition se développe ensuite le long des gaines du combustible. Le régime d'ébullition en masse assure de bonnes conditions d'échange thermique. Aux conditions normales de fonctionnement, la température de surface de la gaine n'est que de quelques dizaines de degrés Celsius supérieure à celle du réfrigérant. La crise d'ébullition, au-delà de laquelle il y aurait chute brutale du flux de chaleur à la paroi, est évitée en limitant le rapport du flux de chaleur au flux de chaleur critique (Minimum Critical Heat Flux Ratio : MCHFR) à 1,9.

Le taux de vide (fraction du canal...

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 92% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

Cet article fait partie de l’offre

Génie nucléaire

(170 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS

Lecture en cours
Physique du cœur. Neutronique et thermohydraulique
Sommaire
Sommaire

BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - HEDIN (F.) -   Les critères de choix pour la technologie eau légère.  -  RGN 2009, no 3, mai-juin 2009.

  • (2) - GUIDEZ (J.), CEA -   La R du CEA dans le domaine combustible.  -  RGN 2009, no 3, mai-juin 2009.

  • (3) - CHOHO (T.) et al., AREVA -   Les perspectives d'évolution des combustibles.  -  RGN 2009, no 3, mai-juin 2009.

  • (4) - MASON (M.), ABOU-KHADER -   Recent advances in nuclear power.  -  A review. Progress in Nuclear Energy, vol. 51, Issue 2, p. 225-235, fév. 2009.

  • (5) - TAKASHI SATO et al -   Two types of a passive safety containment for a near future BWR with active and passive safety systems.  -  Nuclear Engineering and Design, vol. 239, Issue 9, p. 1682-1692, sept. 2009.

  • (6) - DE LA ROSA (J.-C.) et al -   Review of condensation on the containment structures.  -  Progress...

1 Revues

Revue Générale Nucléaire

Nuclear Engineering and Design

Progress in Nuclear Energy

Nuclear Engineering International

Nuclear Technology

HAUT DE PAGE

2 Sites Internet

NRC (Nuclear Regulatory Commission) https://www.nrc.gov/about-nrc.html

CEA http://www.cea.fr

SFEN http://www.sfen.fr

The World Nuclear Association http://www.world-nuclear.org

General Electric Co

Hitachi http://www.pi.hitachi.co.jp

Toshiba http://www.toshiba.co.jp/nuclearenergy

Asea Brown Boveri (ABB) http://www.abb.com

AREVA http://www.areva.com

General Electric Co http://www.ge-energy.com

International Atomic Energy Commission (IAEA) http://www.iaea.org

Japanese Atomic Energy Commission (JAEC) http://www.aec.go.jp

Tokyo Electric Power Co (TEPCO) http://www.tepco.co.jp

HAUT DE PAGE

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 95% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

Cet article fait partie de l’offre

Génie nucléaire

(170 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS