Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
Le retour sur investissement de la prévention (ROP) suscite de nombreuses études dont on ignore souvent les méthodes sous-jacentes et les indicateurs employés. Une compréhension des facteurs et des modes de calcul de ces indicateurs sont proposés, ainsi qu’une méthode pratique pour effectuer un calcul de retour sur investissement sur une action donnée, en dépassant la notion d’évitement des coûts de non-prévention. Les outils méthodologiques, les pratiques aujourd’hui disponibles, et les résultats généraux des principales études sont également présentés. Au-delà d’une valeur absolue, ces dernières montrent que les actions de prévention contribuent à la performance économique des organisations.
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Return On Prevention (ROP) has generated many studies whose underlying methods and indicators are often unknown. This article proposes a better comprehension of the factors and methods of computing these indicators, together with a practical method to achieve a return on investment evaluation on a given case, going beyond the concept of avoiding costs of non-prevention. It also presents the methodological tools and practices available today and the results of the main studies. Beyond their absolute value, they all show that the actions of prevention do contribute positively to the economic performance of organizations.
Auteur(s)
-
Philippe EMSALEM : Ingénieur (Mines ParisTech) et licencié en Économie (Paris II Assas) - Fondateur de la société de conseil AVYSO, Paris, France
INTRODUCTION
Quoique l’on dise, la première priorité des entreprises est de se donner les moyens de se développer de façon pérenne, donc de faire du profit. Dans ces conditions, la santé et la sécurité de ses salariés est d’abord une contrainte qui, pour devenir un élément de cette priorité, doit devenir une condition de la performance de l’entreprise. Or, pour attester de cette dimension de la prévention, il fallait d’abord briser des tabous et des hypocrisies ; dans les motivations des politiques de prévention, au-delà de l’aspect réglementaire, les études montrent que les enjeux économiques étaient placés assez loin derrière les notions immatérielles (image, respect, éthique). En outre, l’économique n’est évoqué qu’en termes de coûts : coûts de la prévention, coûts de la non-prévention.
Il s’agit donc de faire évoluer notre culture de la réparation vers une culture de la prévention (« safety culture ») et, bien mieux, vers une culture préventive des opérations (« safe operational culture »), c’est-à-dire intégrer pleinement la prévention dans la démarche opérationnelle, pour atteindre l’excellence opérationnelle. La prise de conscience avance et les études sont de plus en plus nombreuses sur ce que l’on nomme désormais le retour sur investissement de la prévention ou « ROP » (Return on Prevention, par analogie au « ROI », Return on Investment). Comment sont-elles faites ? De quoi parle-t-on exactement ? Comment l’appliquer au niveau de l’entreprise ? Quelle méthode employer au niveau de cas précis ? Et quels sont les outils disponibles pour cela ? L'objet de cet article est d’essayer d’apporter une réponse à ces questions.
MOTS-CLÉS
KEYWORDS
prevention | performance | ROI | ROP
DOI (Digital Object Identifier)
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5. Résultats : les études et les outils
Ainsi, les méthodes de calcul sont très diverses et, dans les nombreuses études effectuées, l’on observe pourtant des résultats relativement proches les uns des autres. C’est vrai pour les études micro comme pour les études macro. Quelques-unes sont présentées dans cette section. Il convient, à chaque fois, de considérer avec attention les hypothèses prises par chacune : elles sont en effet souvent très peu comparables entre elles.
En outre, des outils apparaissent et proposent aux entreprises de calculer leur ROP ou d’effectuer d’autres calculs économiques liés à la prévention.
5.1 Les études microéconomiques
Les études microéconomiques sont souvent difficiles à identifier, du moins celles qui concernent des cas spécifiques isolés. Elles sont menées au sein des entreprises, bien sûr, mais aussi par des chercheurs. On trouvera plus aisément des exemples sur des cas sectoriels. Les exemples ci-après illustrent les résultats généralement positifs constatés dans des secteurs très concernés (BTP, santé, industrie). Ils montrent néanmoins les difficultés d’extrapoler ces résultats d’une situation (d’un site) à une autre (INRS, Québec) et les tentatives de généralisation de ces études microéconomiques, par la théorie (INRS) ou par le nombre (OPPBTP).
Ainsi, l’INRS s’est penchée en 2009 sur le cas des risques de manutention manuelle pour le personnel soignant. Cette étude ne tient compte que des coûts évités et se focalise sur le temps de retour sur investissements. Elle montre un tel retour en 3,3 années pour un des deux hôpitaux étudiés, et l’absence de rentabilité sur le second, d’une sinistralité initiale inférieure au premier, ce qui illustre...
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - SEGRESTIN (B.), LEVILLAIN (K.), VERNAC (S.) et al - La « Société à Objet Social Étendu » : un nouveau statut pour l'entreprise. - Presse des Mines (2015).
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(2) - COMMISSION DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES - Communication concernant la responsabilité sociale des entreprises : Une contribution des entreprises au développement durable. - Bruxelles (2002).
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(3) - CJCE - * - . – aff. C-205/03, FENIN c/ Commission (2006).
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(4) - DARES - La prévention des risques professionnels. - Analyses n° 013 (2016).
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(5) - PRÉVISOFT - * - . – Baromètre pénibilité.
-
(6) - COMMISSION DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES - Communication de...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
CARSAT
http://blogs.carsat-am.fr/cout-accident/index.php
ANACT
https://www.anact.fr/outil/analyser-ses-donnees-sociales
CPWR
DEPT OF LABOR
https://www.osha.gov/dcsp/smallbusiness/safetypays/estimator.html
OPPBTP
MALAKOFFMEDERIC
http://www.malakoffmederic.com/entreprises
SEST
Pour ces deux derniers outils, seuls les adhérents de ces organismes y ont accès
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Directive du Conseil du 12 juin 1989 concernant la mise en œuvre de mesures visant à promouvoir l'amélioration de la sécurité et de la santé des travailleurs au travail (89/391/CEE).
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