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Article

1 - DEPUIS L’ANTIQUITÉ

2 - DE LONDRES À PARIS, DES ÉGOUTS AUX MÉTROS, DE BELGRAND À HÉNARD

3 - KANSAS CITY ET LA SCANDINAVIE

4 - PARIS, DES HALLES À LA DÉFENSE ET AU GRAND LOUVRE

5 - TORONTO, MONTRÉAL, MINNEAPOLIS ET L’EARTH SHELTER

6 - L’EXTRÊME-ORIENT : JAPON, SINGAPOUR ET CHINE

7 - APPLICATIONS STRATÉGIQUES ET DE SÉCURITÉ

8 - PROJETS UTOPIQUES OU PRÉMONITOIRES ?

Article de référence | Réf : C3061 v1

Depuis l’Antiquité
Urbanisme souterrain - Panorama historique et géographique

Auteur(s) : Pierre DUFFAUT

Date de publication : 10 févr. 2007

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RÉSUMÉ

L’urbanisme souterrain est méconnu du grand public, il satisfait pourtant les fonctions urbaines majeures autant que l’urbanisme général. Le sous-sol doit être mis à profit pour un urbanisme durable. Cet article s’intéresse à ce panorama historique et géographique des réalisations de l’urbanisme souterrain. Dans un premier temps, et notamment dans un souci d’ouverture sur l’innovation technique, les ouvrages datant de l’Antiquité sont étudiés ; de Londres à Paris, de nombreux exemples sont ensuite utilisés ; enfin le cas de l’Extrême-Orient est également abordé. Pour terminer, les applications stratégiques et de sécurité, et enfin les projets à venir terminent cet article.

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Auteur(s)

  • Pierre DUFFAUT : Président d’honneur, Espace souterrain (Association française des tunnels et de l’espace souterrain)

INTRODUCTION

L’urbanisme souterrain ne se conçoit pas en dehors de l’urbanisme « général ». Il est seulement, depuis sa définition par Édouard Utudjian, au début des années 1930, une part méconnue de l’urbanisme. Si, pour le grand public, l’urbanisme a d’abord une dimension esthétique, porteuse de majesté et de puissance, cette dimension disparaît dès lors que les ouvrages sont invisibles. Mais l’urbanisme comprend surtout la satisfaction des fonctions urbaines majeures (desserte, mobilité, hygiène, convivialité). Hier la sécurité a justifié les fortifications, les tours de guet, les portes gardées. La première mission de la ville d’aujourd’hui est toujours de satisfaire les demandes de ses habitants, ensuite seulement celles des visiteurs. Entre l’architecture et l’urbanisme, il n’y a pas de frontière nette, c’est plutôt une question d’échelle, du bâtiment à la ville, en passant par la rue, l’îlot et le quartier.

Plus généralement, le sous-sol apparaît comme la « face cachée » du territoire, un volume en vérité. Si la plupart des auteurs s’accordent pour réserver la surface à l’homme, un urbanisme durable doit mettre à profit le sous-sol afin de créer, pour l’homme, le meilleur environnement. Par leur position, le sol et le sous-sol fournissent à la ville une infrastructure naturelle, peu à peu complétée par des ouvrages construits, voiries et réseaux associés. Or le sous-sol peut faire bien davantage en accueillant une part significative des fonctions et services urbains. Encore faut-il planifier les utilisations de l’espace souterrain, considéré comme partie intégrante de l’espace urbain global, dans l’espace et dans le temps.

Après ce panorama historique et géographique de réalisations souterraines, insuffisamment connues des ingénieurs (et moins encore des élus et de la société civile tout entière), parce que moins visibles qu’en surface ou pas du tout, un second dossier Urbanisme souterrain- Demandes, offres, contraintes et avantages abordera les conditions de la pratique, le pourquoi des usages du sous-sol : les demandes et les offres, et le comment : les contraintes géologiques et juridiques. Il s’agit en effet d’expliquer pourquoi le recours au sous-sol permet de résoudre beaucoup de problèmes, puis comment le faire entrer dans la pratique de l’urbanisme. Au-delà, l’aménagement du territoire peut aussi profiter de ce dossier, car la « campagne » aussi a son sous-sol, avec ses usages classiques et futurs.

Ce dossier ouvre à l’urbanisme souterrain un champ d’avenir plus large que celui connu jusqu’ici, un champ qui mobilise et mobilisera de plus en plus d’innovations techniques, lesquelles en retour élargiront la gamme des usages possibles du sous-sol au service de l’homme.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-c3061


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1. Depuis l’Antiquité

Depuis la préhistoire et l’homme « des cavernes », toutes les civilisations ont fait plus ou moins usage du sous-sol, soit pour en retirer des ressources (l’eau, le silex pour les outils, les minerais et les matériaux de construction), soit comme abri et cache, tant pour les familles que pour leurs biens.

Sans remonter aux Étrusques et à la Rome antique (l’égout du Forum est attribué à Tarquin le Superbe, quatre siècles avant notre ère, et l’essentiel des aqueducs était en souterrain), il faut constater que les usages du sous-sol urbain sont restés modestes jusqu’au milieu du XIXe siècle (voir tableau 1) ; le XXe voit la croissance simultanée des villes et de la circulation automobile, celle-ci permettant celle-là et celle-là exigeant celle-ci en un cercle éminemment vicieux, ce qui change l’échelle des problèmes à résoudre. L’urbaniste a dû recourir de plus en plus à la troisième dimension vers le bas, d’autant que l’extension vers le haut connaissait peu à peu une désaffection certaine après un bref âge d’or dans les pays occidentaux (un stade pas encore atteint, il s’en faut, dans les pays qui se développent, en Amérique latine et surtout en Extrême-Orient).

Si le sous-sol est mis au service de l’urbanisme, il n’en fait partie qu’à son humble échelle, sutor ne supra crepidam, a écrit Pline l’Ancien (« cordonnier, pas plus haut que la cheville ») : sans chaussures et sans égouts, pas de piétons ni de villes. Le rôle des réseaux est capital dans l’organisation de la ville, les réseaux souterrains y apparaissent comme le germe de l’urbanisme souterrain [1]. D’après Sabine Barles [2] et [3], cette fonction d’assise technique que peut remplir le sous-sol urbain apparaît déjà dans un texte de P. Patte en 1769 et la nécessité de coordonner les réseaux est soulignée, dès 1836, par Emmery des Sept Fontaines.

Ce dossier n’a pas prétention à l’exhaustivité, son objet étant surtout de balayer le champ des applications : par exemple, les antiques villes souterraines de Cappadoce, comme les réalisations modernes d’Europe de l’Est...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - DUFFAUT (P.), LABBÉ (M.) -   Les réseaux comme germe d’urbanisme souterrain  -  . Tunnels et ouvrages souterrains, p. 255-261 (1995).

  • (2) - BARLES (S.) -   La ville délétère, médecins et ingénieurs dans l’espace urbain, XVIIIe-XIXe siècle  -  . Seyssel : Champ Vallon (1999).

  • (3) - BARLES (S.), GUILLERME (A.) -   L’urbanisme souterrain  -  . AMC 100 (1999).

  • (4) - HÉNARD (E.) -   Études sur les transformations de Paris et autres écrits sur l’urbanisme  -  . 1903-1910, réimprimé à Paris, L’Équerre (1982).

  • (5) - HÉNARD (E.) -   Conférence à Londres  -  . Trans. Royal Inst. British Architects, p. 345-367 (1911).

  • (6) - CARMODY (J.), STERLING (R.) -   Underground Space Design (Conception...

1 Thèses

BRÉGEON (J.) - * - Introduction à l’aménagement du sous-sol, université de Provence, Marseille (1983).

HAUT DE PAGE

2 Congrès spécialisés

Congrès du GECUS : 6 congrès, depuis Paris, 1937, jusqu’à Varsovie, 1975

Symposium « Large permanent underground openings », Oslo 1969

Symposium « Development and Utilization of Underground Space », Kansas City, 1975

Symposiums « Rockstore » et « Subsurface Space », Stockholm 1977 et 1980

Congrès AFTES « Sous-sol et Collectivités locales », Bordeaux, 1983

Congrès « Grands ouvrages en souterrain » Florence, 1986

Symposium « Large Rock Caverns », Helsinki, 1986

Congrès « Espace et Urbanisme souterrain », Paris, 1995

Congrès d’ACUUS, Montréal, 1997 ; Xian, 1999 ; Turin, 2002 ; Moscou, 2005

Congrès d’Urbanisme souterrain, Shanghai, 2005

HAUT DE PAGE

3 Revues spécialisées

Gallerie, trimestriel (bilingue...

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