Présentation
EnglishRÉSUMÉ
Contrairement au sentiment habituel qui fait de la construction un art de forte inertie relevant de connaissances ancestrales, cette décennie voit se développer des infléchissements notables.
Le premier est relatif au périmètre pris en considération pour définir le bâti. Ce n’est plus désormais seulement un objet physique et statique. Il est considéré en relation avec son environnement dans un rapport dynamique et devient ainsi une entité multiscalaire.
Le second concerne l’élaboration de cet artefact. Pour tenir compte de sa nouvelle dimension la construction ne peut être que le résultat d’un processus itératif qui converge progressivement vers sa forme définitive. C’est en ce sens qu’il relève d’une pratique circulaire entre les différentes parties prenantes qui façonnent son cycle de vie.
Dorénavant, ces deux transformations constituent une nouvelle matrice qui conditionne à terme la gestion des projets.
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Christophe GOBIN : Conseiller scientifique ESTP/IRC
INTRODUCTION
La construction est une science ancestrale qui évolue, mais très lentement, certainement moins de par son caractère scientifique que du fait même de son objet qui est de nature composite. Pourtant, depuis une décennie, des modifications du contexte collectif sont en train de susciter des inflexions assez profondes. Cependant, elles concernent moins la technologie que la méthodologie de ce qui est désigné comme la conduite de projet.
En effet, les préoccupations qui gagnent en importance sont relatives à ce qu’il est convenu de rassembler sous le terme très large d’environnement : risques climatiques, économies d’énergie, transition écologique. Toutefois, en arrière-plan, émerge la question urbaine qui tend à s’imposer de manière prégnante tout particulièrement depuis l’irruption de la pandémie. Ces questions constituent une nouvelle mise en perspective de l’activité spécifique qui consiste à conforter notre cadre de vie.
Pour cela, un travail réflexif sur les conditions d’élaboration des projets semble nécessaire. Et il concerne deux aspects majeurs.
Il devient nécessaire de réfléchir chaque opération dans le contexte beaucoup plus large de sa situation. Celui-ci ne peut pas se limiter à son objet mais doit être élargi en relation avec toutes les entités qui ont à faire avec lui. Cet élargissement du périmètre d’analyse implique la prise en compte de ce qu’il est habituellement désigné comme l’objet de l’aménagement du territoire. Cela suppose donc de traiter en urgence la dimension urbaine de la construction et cela appelle un éclairage renouvelé.
Du coup, cette nécessité doit se traduire dans la dynamique de chaque projet. Il ne s’agit plus d’initier un processus linéaire qui se déroulerait de manière routinière du fait de la reconduction de solutions traditionnelles. Chaque situation semble devoir relever désormais d’un traitement itératif qui permette de déterminer les meilleures solutions correspondant aux spécificités locales et non au seul respect des normes administratives génériques. Cette nouvelle pratique du projet doit s’inscrire dans une économie dite « circulaire ».
L’ambition de ce fascicule est de dégager un corpus de principes qui pourraient permettre d’engager des réponses à ces deux nouvelles exigences.
En ce qui concerne la dimension territoriale de la construction, l’idée est de trouver les moyens d’articuler les préoccupations immédiates des tâches de production avec les effets produits pour un temps beaucoup plus long qui est celui de son exploitation étendue à toutes les parties prenantes. Cette mise en perspective ne peut pas s’opérer sans prévoir des temps intermédiaires dans le déroulement du projet pour s’assurer des conséquences des choix opérés successivement. Cet enrichissement doit s’obtenir sans rajouter à la difficulté du travail quotidien des professionnels.
L’investissement du champ de l’économie circulaire est lui beaucoup plus disrupteur. En effet, il ne peut pas se réduire à des vérifications ponctuelles, mais suppose une nouvelle logique dans chaque décision tant technique qu’organisationnelle. En fait, il s’agit d’introduire de nouveaux critères de jugement ce qui modifie le spectre des paramètres de choix. Il s’agit alors d’une appropriation qui ne peut être que progressive et qui exige certainement une nouvelle compétence. C’est celle du retour d’expérience si peu pratiquée pour l’heure mais dont il sera difficile de faire l’économie.
L’exercice proposé est ainsi de faire apparaitre les prochains paradigmes de la gestion de projet en construction.
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1. La dimension urbaine
Le caractère urbain du bâti a toujours été présent mais il était limité au soin apporté par l’architecte pour inscrire le projet dans son contexte. Or, la « dimension urbaine » est bien plus large et elle a progressivement émergé à la suite de plusieurs démarches.
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La première résulte des pratiques de labellisation environnementale.
Il est alors apparu qu’il ne suffisait pas de se contenter des qualités intrinsèques du construit pour être favorable à la préservation de la planète. Un bâtiment même de haute qualité environnementale mais mal situé n’apporte en effet aucune amélioration tangible. Les gains obtenus par la construction ne suffisent pas à compenser les effets d’une nouvelle mobilité due à l’éloignement de toute activité. C’était la prise de conscience de l’interdépendance du projet et de son fonctionnement avec l’écosystème.
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La seconde relève du questionnement suscité par l’étalement urbain.
Cette artificialisation du territoire a conduit à la problématique de la densification. Mais, au-delà des bénéfices de la ville dense, c’est la morphologie même de l’habitat qui se trouve remise en perspective. La construction doit-elle simplement répondre à la quête du rêve d’autonomie de la maison individuelle ou participe-t-elle d’une organisation beaucoup plus complexe qui est celle de l’aménagement ? C’est tout le statut politique de l’articulation entre les différents projets qui ne peuvent plus se concevoir indépendamment.
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La troisième est beaucoup plus récente et accompagne l’irruption du numérique dans la ville.
Peu à peu, les tenants de la ville intelligente ont fait resurgir la notion de réseau. Son principe est celui de la concaténation des différents objets urbains et de leur fonctionnement conjugué de manière à obtenir un meilleur équilibre d’ensemble. Mais ce résultat ne peut être obtenu qu’au prix d’une coordination étroite et de choix collectifs qui s’imposent à tous. C’est en quelque sorte le principe de mutualisation associé à l’effet de taille qui gouverne désormais l’économie des projets.
Ces trois transformations du contexte s’opèrent finalement en confortant le rôle des métropoles dans le développement de la...
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La dimension urbaine
BIBLIOGRAPHIE
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(1) - BLACHERE (G.) - Fascicules T1-88, T1-89, T2-90. - GPEM.
-
(2) - ISO 37109 - Projet de guide de l’aménagement durable. -
-
(3) - PIKETTY - Capital et idéologie. - Le Seuil.
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(4) - E.S. QUADE - Military system analysis. - RAND Corporation.
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(5) - LABORIT (H.) - L’homme et la ville. - Flammarion.
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(6) - ROCHET (C.) - Les villes intelligentes. - ESCP Europe.
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
Organismes – Fédérations – Associations (liste non exhaustive)
GEM – ont remplacé les GPEM, Groupe Permanent d’Étude des Marchés
http://www.marche-public.fr/Marches-publics/Definitions/Entrees/groupes-permanents-etude-marches.htm
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