Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
En 1967, F. R. Farmer a publié un article lors du second colloque de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique. La démarche innovante d’évaluation probabiliste du risque proposée dans cette communication a inauguré la maîtrise des risques technologiques au sein des industries à risque.
Aujourd’hui, si cette approche reste actuelle pour des experts, sa généralisation a conduit à une réduction excessive de la démarche pour une prise en compte effective du risque. De plus, si la criticité depuis cet article a été retenue comme la mesure de référence du risque dans l’industrie, d’autres alternatives existent désormais pour chercher à évaluer l’ensemble du spectre des risques d’une façon quantitative.
Lire cet article issu d'une ressource documentaire complète, actualisée et validée par des comités scientifiques.
Lire l’articleABSTRACT
In 1967, F. Farmer published an article at the second symposium of the International Agency of Atomic Energy.
The innovative approach of probabilistic risk assessment proposed in this communication inaugurated the control of technological risks within the industries at risk. Today, if this approach remains current for experts, its generalization has led to an excessive reduction of the approach for an effective taking into account of risk. Moreover, if criticality since this article has been retained as the industry benchmark for risk, other alternatives now exist to seek to assess the full spectrum of risks in a quantitative way.
Auteur(s)
-
Francis CLAUDE : Enseignant-chercheur associé université Paris-Est - Institut de recherche en constructibilité – École Spéciale des Travaux publics, du bâtiment et de l’industrie, Paris et enseignant en mastère.
INTRODUCTION
F. R. Farmer a proposé en 1967 un modèle d’évaluation de la sûreté d’un réacteur nucléaire en proposant une approche globale qui a inauguré l’approche probabiliste de la sûreté nucléaire. La méthode proposée pour calculer les probabilités de défaillances d’un système complexe reste actuelle ainsi que son diagramme probabilités-conséquences. C’est ce qui est souvent résumé dans la littérature.
Néanmoins, deux aspects du travail de F.R. Farmer ont été moins mis en relief. Le premier est l’étude du contexte et des motivations qui ont conduit à cette approche et qui la rend pionnière dans l’étude des systèmes techniques par la gestion de leur sécurité. Son approche est devenue la référence dans le débat entre concepteurs et évaluateurs sur l’acceptabilité sociétale des techniques à risque. Le second est le processus décisionnel utilisé pour parvenir à une évaluation du risque total pour décider de son acceptabilité.
Ainsi, si l’on convient que les outils de représentation des risques et le critère quantitatif de sureté proposés dans l’article ont eu une influence considérable dans le domaine de la sûreté de fonctionnement et celui de la maîtrise des risques, notamment dans les grands systèmes techniques à risques (nucléaire, aéronautique, spatial, ferroviaire, défense…), on peut constater que les principales pratiques actuelles, au-delà de celles d’experts et de spécialistes de ces domaines, d’une part, suppriment des étapes clés de la résolution du problème à résoudre et, d’autre part, ont entraîné un amalgame entre les concepts d’événement aléatoire, de conséquences, de mesure de probabilité, de risque, de risque du point de vue de sa gestion, de mesure de risques, d’estimation des risques et d’évaluation du risque.
Pour parvenir à identifier les écarts entre les pratiques actuelles et la démarche initiale de F. R. Farmer, une première section revient sur l’approche proposée.
Puis, suite à un état de l’art, la deuxième section, identifie les points-clés de l’héritage en termes de processus décisionnel de résolution d’un problème complexe d’acceptabilité des risques.
La troisième section, après avoir identifié les pratiques courantes actuelles, constate les écarts dans la prise en compte du risque au regard de la proposition initiale de F. R. Farmer
Enfin, dans une quatrième section, on aborde une modélisation du risque compatible avec celle de F.R. Farmer et quatre mesures de risque proposées pour la sûreté de fonctionnement, la maîtrise des risques et le management des risques dans l’industrie incluant l’énoncé des principales propriétés mathématiques de ces mesures. Ces mesures sont une première étape pour comparer les risques tenant compte de pertes, de gains et de pertes et de gains, avant d’aborder la notion d’ordre stochastique. Des exemples sont proposés issus d’applications dans le management des risques assurables, non-assurables et financiers d’un projet et celles d’un portefeuille de projets de construction.
Cet article sera complété par un second afin d’aborder la question de la modélisation, mesure et comparaison des risques en tenant compte de l’attitude individuelle du décideur.
MOTS-CLÉS
KEYWORDS
risk | modelling | Industrial Risk
DOI (Digital Object Identifier)
Cet article fait partie de l’offre
Droit et organisation générale de la construction
(69 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
Présentation
5. Conclusion
L’objectif de cet article était de faire une relecture de l’article de F. R. Farmer un demi-siècle après sa parution. Il apparaît que cet article reste d’une modernité incontestable dans le domaine de la maîtrise des risques, même si cette expertise a depuis, bien entendu, développé de nouvelles techniques, méthodes et outils, notamment grâce au progrès en matière de recherche opérationnelle.
Néanmoins, cet héritage a été utilisé au-delà de l’industrie nucléaire sans toutefois adapter des modélisations particulières au problèmes concrets et complexes qui se posent. L’AMDEC, les matrices probabilités-impacts et les diagrammes probabilités-conséquences restent d’usage courant pour des problématiques de maîtrise et/ou de gestion des risques. De plus, au sein des sociétés non-financières, l’usage de la criticité reste la norme pour quantifier des risques autres que ceux ayant trait à des problématiques de sécurité et/ou de sûreté. Or, comme nous l’avons abordé, la criticité a été utilisée pour des AMDEC, notamment afin d’identifier et classer les effets d’événements « individuels » redoutés suite à des analyses poussées de défaillances, mais reste impuissante à traiter les combinaisons d’évènements ainsi que pour quantifier des risques de systèmes compliqués (redondants) et/ou complexes.
Or, sans quantification adaptée, est-il sage de discuter de risque au sein d’organisations publiques ou privées ? La Qualité avec les représentations des risques abordées et la criticité, a trouvé un moyen de discuter de « risque » mais sans toutefois savoir faire ressortir son caractère aléatoire.
La modélisation proposée par des variables ou vecteurs aléatoires ouvre une voie nouvelle en matière de quantification des risques et donc de gestion des risques. De plus, elle permet d’envisager ce que la sureté de fonctionnement, la maîtrise des risques, la gestion des risques et aussi l’ERM n’envisagent pas : le financement des risques.
Seul le management intégré ou global des risques introduit explicitement cette fonction dans son modèle, et le financement du risque ne doit pas être confondu avec le coût du traitement des risques.
Aujourd’hui, les progrès de la recherche en théorie des perspectives permettent de distinguer clairement...
Cet article fait partie de l’offre
Droit et organisation générale de la construction
(69 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
Conclusion
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - FARMER (F.R.) - Proceedings of a symposium : Containment and siting of nuclear power plants. Siting criteria – A New Approach - (pp. 303-329). Vienna (Austria) : International Atomic Energy Agency, 3-7 Apr 1967.
-
(2) - IAEA - Reference Data Serie N° 2 : Nuclear Power Reactors in the World. - Vienna : International Atomic Energy Agency (2017).
-
(3) - ONRR - Office of Nuclear Reactor Regulation. Report of the Siting Policy Task Force. - NUREG-0625. Washington, D.C. : U.S. Nuclear Regulatory Commission (2017).
-
(4) - MINTZBERG (H.), RAISINGHANI (D.), THÉORÊT (A.) - The Structure of « Unstructured » Decision Processes. - Administrative Science Quarterly, Vol. 21, No. 2, 246-275, Jun. 1976.
-
(5) - LANNOY (A.) - Maîtrise des Risques et Sûreté de Fonctionnement : Repères historiques et méthodologiques. - Paris : Lavoisier (2008).
-
...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
RiD Project Management : Construction. Risk intelligence and Decisions SAS https://doczz.fr/doc/2398468/rid-project-management
HAUT DE PAGE
ASN – Autorité de Sûreté Nucléaire. Site Web de l’Autorité de Sûreté Nucléaire https://www.asn.fr
IMdR – Institut de Maîtrise des Risques
INSEE – Institut National de la Statistique et des Études Économiques.
IRSN – Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire
HAUT DE PAGE
Congrès : Lambda Mu
...Cet article fait partie de l’offre
Droit et organisation générale de la construction
(69 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive