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4 - DÉVELOPPEMENT D’UNE FERMENTATION EN MILIEU SOLIDE

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10 - GLOSSAIRE

Article de référence | Réf : BIO620 v2

Fermentation en milieu solide versus fermentation en milieu liquide
Fermentation en milieu solide (FMS)

Auteur(s) : Francis DUCHIRON, Estelle LEGIN-COPINET

Relu et validé le 02 sept. 2020

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RÉSUMÉ

La fermentation en milieu solide (FMS) se doit d'être différenciée de la fermentation solide qui se produit en milieu naturel. LA FMS englobe un ensemble de procédés mis au point en laboratoire et permettant l'élaboration de produits variés, comme le pain ou encore le fromage. Ce procédé connaît un regain d'intérêt en Occident grâce aux progrès faits dans les équipements pilotes et industriels, et face à la situation économique et écologique mondiale qui pousse à explorer de nouvelles voies de production. Les régulations et équipements nécessaires à la fermentation en milieu solide sont étudiés, tout comme les productions issues de cette technique, qu'elles soient alimentaires ou non.

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ABSTRACT

Solid State Fermentation (SSF)

Solid state fermentation (SSF) must be differentiated from the solid fermentation that occurs in nature. SSF encompasses a series of laboratory developed processes allowing the development of various products, such as bread or cheese. This process has a renewed interest in the West due to the advances made ??in pilot and industrial equipment, and in the face of the economic and ecological global drive to explore new methods of production. The regulations and equipment necessary for solid state fermentation are studied, as well as the products derived from this technology, whether foodstuffs or not.

Auteur(s)

INTRODUCTION

La fermentation en milieu solide... Quel titre étrange pour tous ceux qui n’en sont pas familiers ! En Occident, le terme de « fermentation » est attaché à l’élaboration de produits alimentaires liquides comme la bière ou le vin et l’on oublie (alors bien vite) des produits comme le pain et le fromage qui sont, eux, issus d’une fermentation en milieu solide. En Extrême-Orient, les fermentations solides (comme la production de saké ou de tofu) sont très anciennes et permettent, depuis des siècles, la production d’un certain nombre de produits de base de l’alimentation de ces pays. Le saké dispose en sus d’un rôle culturel important, c’est la boisson des Dieux dans la religion shintoïste (majoritaire au Japon), et il est impensable pour eux d’en modifier le procédé de production ; comme il serait impensable dans les sociétés chrétiennes de modifier le procédé de fabrication du vin, le sang du Christ !

Dans les milieux naturels, les fermentations solides se produisent partout, dans les sols cultivés ou non, dans le compost ou l’ensilage. Mais le terme de « fermentation » n’est pas associé naturellement à ce qui se passe dans ces milieux que l’on pourrait qualifier « d’ouverts ». On réserve ce terme à des procédés plus élaborés mis au point en laboratoire et mis en œuvre dans des bioréacteurs en « milieu fermé ou régulé ». Les fermentations sont associées aux biotechnologies et sont essentiellement, dans nos industries, des procédés en milieu liquide.

Avec l’accroissement de la population mondiale et l’augmentation des besoins énergétiques, l’alimentation et les terres cultivables font l’objet d’un enjeu économique mais surtout vital pour l’humanité ! Dans les pays émergents, le développement de fermentations en milieu solide à partir d’aliment permettrait en partie de pallier les pertes énormes de produits frais, difficiles à conserver avec la chaleur. En effet, les produits fermentés ont l’avantage d’augmenter la durée de conservation d’un produit par rapport à la matière première et présentent également une amélioration des qualités nutritionnelles du produit. De plus, ces procédés nécessitent peu d’énergie et un matériel de production simple, comme celui développé par l’IRD de Marseille . Dans les pays industrialisés, les produits fermentés (issus de ces fermentations) prennent une place importante auprès des consommateurs qui redécouvrent les bienfaits de ces produits sur la santé.

Mais les procédés en phase solide connaissent aussi un regain d’intérêt en Occident, avec la valorisation des coproduits agricoles pour la production d’enzymes, de nourriture animale et depuis peu est envisagée pour la production de produits organiques, et d’une manière plus générale sont impliquées dans les procédés de valorisation de la biomasse végétale. Ces nouveaux développements encouragent l’investissement vers ce type de procédé, mieux adapté aux substrats complexes.

L’objet de cet article est de traiter des procédés de fermentation en milieu solide. Après avoir défini les différents types de fermentations, après avoir comparé les avantages et les inconvénients d’une fermentation en milieu solide (FMS) par rapport à une fermentation en milieu liquide (FML), et après avoir expliqué pourquoi les champignons filamenteux sont les organismes les mieux adaptés aux FMS, il sera passé en revue les différents paramètres de régulations de ces fermentations et comment peut-on suivre le développement microbien lors du procédé ? Quels équipements sont utilisés du laboratoire à l’échelle industrielle ? Et nous terminerons cet article par une présentation de quelques secteurs d’activités où sont appliquées les FMS.

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VERSIONS

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v2-bio620


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3. Fermentation en milieu solide versus fermentation en milieu liquide

La fermentation en milieu liquide est particulièrement bien adaptée aux cultures des micro-organismes unicellulaires, comme les bactéries et les levures, alors que la fermentation en milieu solide est, elle, bien adaptée aux organismes mycéliens. En effet, l’agitation nécessaire pour homogénéiser les milieux liquides (et les oxygéner pour les cultures aérobies) entraîne des contraintes de cisaillement que peu de souches mycéliennes sont capables de supporter (même si des souches fongiques ont pu être adaptées avec succès à ce type de culture). En outre, il n’y a pas de contraintes d’oxygénation en fermentation en milieu solide, le mycélium étant directement en contact avec l’oxygène de l’air.

C’est donc naturellement vers les productions mycéliennes fongiques que ce type de fermentation a trouvé le plus d’applications.

Les premières applications non alimentaires ont été pour la production d’enzymes, essentiellement pour la production des enzymes hydrolysant les polymères végétaux. En effet, ces enzymes ne sont produites que par un système inductible où l’inducteur naturel est le polymère naturel. Ces polymères sont très peu solubles en phase aqueuse, ce qui implique de très grands volumes pour pouvoir les utiliser en fermentation liquide (dans ce cas, il vaut mieux parler de « fermentation submergée », car, même si les appareils sont les mêmes, le milieu contient énormément de particules solides en suspension !). Alors qu’en phase solide le substrat de base est lui-même l’inducteur, ce qui entraîne des réacteurs beaucoup moins volumineux pour obtenir les mêmes niveaux de production, comme le montre le tableau 1.

La productivité des souches est sensiblement la même dans les deux systèmes (liquide et solide) quand on regarde l’efficacité par rapport à la matière sèche initiale ; par contre, ramenée au volume des réacteurs, elle est près de cent fois plus importante en solide.

Un autre avantage que l’on peut tirer des fermentations en milieu solide par rapport aux fermentations en milieu liquide sont[nbsp ]les faibles volumes d’eau à traiter, ce qui pose moins de problèmes d’effluents et de récupération des produits.

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - ROUSSOS (S.), LABROUSSE (Y.J.C.), LAKHTAR (H.), TRANIER (M.S.) -   Device for fermentation in solid medium and associated method of use.  -  World Patent WO18/206118 (2018).

  • (2) - DURAND (A.) -   La fermentation en milieu solide.  -  Biofutur, vol. 181, p. 41-43 (1998).

  • (3) - TAKAMINE (J.) -   Process of making diastatic enzyme.  -  US patent 525823 (1894).

  • (4) - CHÉREAU (D.) -   Étude des potentialités microbiologiques de la fermentation en milieu solide des pulpes de betteraves par Trichoderma album.  -  Thèse de doctorat sous la direction de J.M. BELIN (1986).

  • (5) - PANDEY (A.) -   Solid-state fermentation.  -  Biochemical Engineering Journal, 13, p. 81-84 (2003).

  • (6) - GUPTE (A.), MADAMWAR (D.) -   Production...

1 Site Internet

Programme OSIRIS : http://www.soufflet.com/fr/activites/biotechnologie.html

HAUT DE PAGE

2 Brevets

ROUSSOS (S.), LABROUSSE (Y.J.C.), LAKHTAR (H.) et TRANIER (M.S.). – Device for fermentation in solid medium and associated method of use. World Patent n° WO 18/206118 (2018).

DURAND (A.), RENAUD (R.), MARATRAY (J.), ALMANZA (S.) et PELLETIER (A.). – Bioréacteur Plafractor de Biocon. World Patent n° WO 00/29544 (2000).

TAKAMINE (J.). – Procédé de fabrication d’enzymes diastasiques. US Pat. 525820 et 525823 (1894).

HAUT DE PAGE

3 Annuaire

HAUT DE PAGE

3.1 Constructeurs – Fournisseurs – Distributeurs (liste non exhaustive)

Fujiwara (Japon) : http://www.fujiwara-jp.com/

Biocon (Inde) : http://www.biocon.com

Lyven (France) : http://www.lyven.com

Soufflet (France) : ...

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