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RÉSUMÉ
L'avènement du numérique a engendré une diversification des produits «intelligents », multipliant les fonctions et connexions, tout en rendant leur utilisation simple et accessible. Interfacer les produits est devenu complexe et nécessite des compétences variées. Cet article décrit les méthodes et savoirs impliqués dans le travail d'interfaçage. Coté "méthodologie", la pluridisciplinarité allie sciences humaines et technologies (ergonomie, psychologie cognitive, design graphique, électromécanique…) et devient la règle, soutenue par les normes. L’accent est mis sur l'étape test des résultats, phase clé du processus. Coté "savoirs", le travail d'interfaçage implique de développer et appliquer des connaissances telles que les facteurs culturels, la cognition située, les technologies de la communication...
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Pierre-Henri DEJEAN : Maître de Conférences à l’Université de Technologie de Compiègne
INTRODUCTION
Lne interface est, par définition, la zone de contact entre deux milieux différents. L’interface homme-machine exprime, de fait, les moyens de dialogue entre l’homme (possibilités humaines) et la machine (milieu technique). La conception de ce dialogue et de ces éléments est aujourd’hui regroupée sous le terme d’interfaçage.
L’interfaçage comprend des éléments de base (icône, texte...) et des arrangements syntaxiques des éléments entre eux. Par analogie avec la langue, on parlera des mots, et donc du vocabulaire, de leur combinaison en phrase (syntaxe, grammaire) et de l’expression (le ton). Tous les éléments du système sont porteurs de significations et soumis à interprétations. Le but du travail d’interfaçage est d’aboutir à un système d’information cohérent pour être appris et compris facilement et manié de manière sûre et efficace .
Les dialogues homme/machine ont été à la base de la naissance de l’ergonomie. Les toutes premières études de cette discipline, née dans la RAF (Royal Air Force) durant la Seconde Guerre mondiale, ont concerné le choix et l’optimisation des organes de dialogue. Les types, formats, des cadrans ont même conduit à une normalisation qui a été dépassée et remise en cause par l’apparition des nouvelles technologies. Les développements de la technologie et du facteur humain se sont faits en parallèle, suivant une division classique des disciplines en sciences dures et sciences molles. La gloire des produits Apple, dont l’interfaçage est devenu un standard de fait, a montré l’importance stratégique de ce domaine pour la réussite et l’adoption des produits. La multiplication des équipes de recherche développement (aérospatiale, automobile...) témoigne de la progression rapide de ce secteur sous un paradigme associant de plus en plus les différentes compétences.
VERSIONS
- Version courante de janv. 2016 par Pierre-Henri DEJEAN
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5. Conclusion
La boutade « il est compliqué de faire simple » s’applique parti-culièrement bien au travail d’interfaçage. On s’étonnera moins des critiques portées sur de nombreux produits, dont les magnétoscopes qui, en général, sont l’exemple d’un mode d’utilisation abscons. Il fut un temps où l’on a pensé que le problème des interfaces pouvait être réglé par l’édition de normes que tous les concepteurs n’auraient plus qu’à suivre. Ce temps est révolu pour plusieurs raisons :
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les évolutions technologiques au niveau de la présentation des informations rendent vite les solutions normalisées obsolètes ;
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toute nouvelle norme prend beaucoup de temps avant d’être adoptée ;
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les interfaces normalisées ne répondent pas toujours aux nouvelles fonctions qui apparaissent régulièrement. Ainsi, l’interfaçage est devenu un des domaines R&D (recherche et développement) de la conception de produit. Partir de rien et tout vouloir réinventer n’est pas non plus raisonnable.
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La tendance du futur est de raisonner en terme de référentiel. Il s’agit de documents de référence mettant face à face des populations et leurs caractéristiques, des applications et leurs circonstances, voire bientôt des pays d’accueil et leur culture et les interfaces. Ces référentiels doivent être très circonstanciés à un domaine d’activité, voire à une marque.
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De par la convivialité qu’il confère ou non au produit, l’interfaçage est devenu une arme concurrentielle importante. Il n’est alors pas étonnant qu’il soit à la fois l’objet d’une publicité importante et l’un des secrets industriels le mieux gardé.
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - AMALBERTI (R.) - Étude expérimentale de la phase de diagnostic d’une situation incidentelle dans le cadre du pilotage d’avions de transport. - Mémoire de DEA, Université de Paris VIII, 1987.
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(2) - BASTIEN (C.) - Les connaissances de l’enfant à l’adulte. - Paris, Armand Colin, 1997.
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(3) - BASTIEN (C.) - Organisations des connaissances et dialogue homme-machine dans les situations d’apprentissage. In : J. Vivier (Ed.) Pshychologie du dialogue homme-machine en langage naturel. - Paris, Europia, 175-178, 1996.
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(4) - BASTIEN (C.) - Validation de critères ergonomiques pour l’évaluation d’interfaces utilisateurs. - Rapport technique n 1427, Rocquencourt, France : Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique, 1991.
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(5) - BISSERET (A.) - Mémoire opérationnelle et structure de travail. - Bulletin de psychologie, XXIV, 280-294, 1970.
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